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lundi 6 décembre 2021

A, ABALOURDI (1)

A.


A, s. m. A, première lettre de l' alphabet. Sur les monnaies, elle désigne l' atelier monétaire d' Avignon. 

Saupre ni A, ni B, ne savoir ni A ni B. 

Dans le provençal ancien, la lettre et le son a caractérisaient les désinences féminines: arma, armas, dona, donas, terra, terras.

Aujourd'hui l' a final est remplacé par o dans la plus grande partie du domaine de la langue d' Oc. Il persiste dans quelques régions des Alpes, à Nice, à Montpellier, dans le Velay, la haute Auvergne, le Roussillon et la Catalogne. Il est remplacé par e, en Béarn et sur le littoral du golfe de Gascogne. Cependant V. Lespy (Grammaire béarnaise) déclare que l' e final se prononce comme un o doux. 

La transformation de l' a final en o apparait dans les documents écrits au 15e siècle. Voir à la lettre O pour plus de détails à ce sujet. 

En Dauphiné et en Périgord, le singulier a pris l' o final, et l' a primitif s' est conservé au pluriel: la terro, las terras ou las terra, la messo, las messas ou las messa. 

Il est des provinces, telles que le Limousin, le Querci, le Rouergue, l' Auvergne, le Vivarais et le Dauphiné, où la voyelle a, même dans le corps des mots, prend généralement le son de l' o: carra, corra, carnaval, cornobal, rasounara, rosounorò, ma, mo. Dans ces provinces, 

l' a étymologique n' est prononcé que lorsqu'il porte l' accent tonique, et encore cette règle est sujette à de nombreuses exceptions. Mais les auteurs qui écrivent dans ces dialectes doivent éviter d' exprimer par l' écriture ce vice de prononciation qui est particulier, comme on le voit. aux régions montagneuses et froides du Midi. 

Dans le bas Languedoc, l' a tonique se permute quelquefois avec e: mar, mèr, pas, pès, rable, rèble. 

En Béarn, l' a devient e dans le corps de certains mots: sacra, segra, pescadou, pesquedou, ainsi qu' aux désinences féminines: terra, terre, barca, barque. 

A Tarascon-sur-Rhône, l' a final affecte généralement l' intonation è: manja, manjè, crida, cridè. 

En Provence et en Languedoc, l' a s' emploie souvent pour e dans l' intérieur des mots: ferra, farra, fiela, fiala, semena, samena. 

- a final est le signe caractéristique de l' infinitif des verbes de la première conjugaison: ama, canta, trouba. La lettre r, qui terminait autrefois l' infinitif, ne se prononce plus que dans certaines parties des Alpes et dans le département de la Drôme. La terminaison française er apparait dans la haute Auvergne. 

- a final, en Provence, Velay, Auvergne et Limousin, caractérise aussi le participe passé de la même conjugaison: ama, amado, canta, cantado, trouba, troubado. Dans les autres provinces du Midi, on prononce amat, amado, cantat, cantado, troubat, troubado. En Dauphiné, a final caractérise le participe passé pour les deux genres; ainsi trouba, dans ce dialecte, signifie trouver, trouvé et trouvée. 

- a final indique la 3e personne du futur singulier: raubara, il volera, vendra, il viendra, dira, il dira, qui deviennent raubarò, vendrò, dirò, en Limousin, Auvergne, Rouergue et nord-ouest de l' Hérault. 

- a final, en Béarn et Catalogne, indique aussi la 3e personne du passé défini de la 1re conjugaison: canta, il chanta, ana, il alla. 

Dans le reste du Midi on dit cantè, cantèc ou cantèt, anè, anèc ou anèt. 

- ac, at, suffixe particulier à un grand nombre de localités du sud-ouest de la France et qui représente probablement la désinence latine atum, par la permutation du t en c qui est très fréquente en Gascogne (bournac ou bournat, ruche; patac ou patat, coup; amic ou amit, ami). Ainsi Alairac (Aude), Alleyrat (Corrèze); Sauvagnac (Charente), Sauvagnat (Puy-de-Dôme); Mauriac (Gironde), Mauriat (Puy-de-Dôme). L' identité des suffixes ac, at, est évidente dans Cognac (Charente) et Condat (Cantal), qui dérivent tous deux du latin condatum, confluent. 

- ado, terminaison qui indique un substantif, un adjectif ou un participe passé féminins: meinado, pelado, passado. Mais dans la haute Provence on dit meinaio, pelaio, passaio, et en Dauphiné meina, pela, passa. 

Dans le haut Languedoc les substantifs en ado prennent fréquemment la forme masculine: brassado, brassat, jounchado, jounchat. 

- age, atge, atye, suffixe qui représente la désinence latine aticus, aticum. Exemples: arrage (erraticus), sóuvage (sylvaticus), aglanage (glandaticum). 

- agno, désinence de substantifs féminins qui désigne rapport, ensemble, généralité, quantité ou besoin pressant: mountagno, pourtagno, poustagno, pissagno. 

- ai, diphthongue qui se prononce aï, d' une émission de voix, devient ei en Provence, lorsqu'elle perd la tonique: ainsi aigo, aigre, paire, faisso, produisent les dérivés eigagno, eigreto, peirin, feisset. 

- aio, alho, désinence de substantifs féminins qui exprime une idée de collectivité ou de dépréciation: poulaio ou poulalho, tripaio ou tripalho, capelanaio ou capelanalho. 

- aire, terminaison de substantifs ou adjectifs verbaux désignant celui qui fait l' action marquée par un verbe de la 1re conjugaison: 

cantaire, chanteur, de canta, chanter, acampaire, amasseur, de acampa, amasser. Le féminin des mots en aire est en arello, airis ou airo: ainsi cantaire, acampaire, font cantarello, acamparello, ou cantairis, acampairis, dans la Provence centrale et le Dauphiné, ou cantairo, acampairo, en Languedoc, Gascogne et comté de Nice. 

- am, an, deviennent souvent em, en, au commencement des mots: ambicioun, embicioun, anguielo, enguielo, angouisso, engouisso.

- an, désinence de collectivité: fihan, femelan, fedan, garban, nivoulan. Elle existe en catalan avec la forme am: brancam, mulam, postam. 

- an final désigne la 1re personne de l' indicatif pluriel des verbes de la 1re conjugaison: esperan, nous attendons, estudian, nous étudions, qui se prononcent esperam, estudiam, en Gascogne et Béarn. (y en chapurriau; tamé esperem, estudiem, com en valensiá)

- an final désigne la 1re personne de l' impératif pluriel des 2e et 3e conjugaisons, dans le Languedoc, l' Auvergne, le Limousin et la Gascogne: courran, courons, fasan, fesons, began, buvons, vendan, vendons. En Provence on dit: courren, fasen, beguen, venden. 

- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du futur, devient au ou òu, en Castrais, Limousin, Rouergue et nord-ouest de l' Hérault: acabaran, acabarau ou acabaròu, faran, farau ou faròu, diran, dirau ou diròu; et en Auvergne, acabaroun, faroun, diroun.

- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du passé défini, en Béarn: cantan, ils chantèrent, au lieu de: cantèron, qui est la forme provençale.

- an, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Languedoc. Il représente le suffixe latin anum: Frontignan (Frontinianum), Rédessan (Reditianum), Marseillan (Marcellianum).

- ànci, àncio, anço, désinence qui indique un substantif féminin formé avec un verbe de la 1re conjugaison: aboundànci de abounda, benuranço de benura, coumençanço, de coumença. 

- ano, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Provence. 

Il représente le suffixe latin ana: Simiano, Simiane (Simiana); Clamensano, Clamensane (Clamentiana); Saumano, Saumane (Summana). 

- ant final indique le participe présent de la 1re conjugaison: dounant, mandant, cantant, qui en Guienne deviennent: dounans, mandans, cantans. 

- arai, rai, terminaison provençale du futur des verbes: tournarai, prendrai, dirai, ras, ra, ren, rés, ran; en Limousin, tournarai, ra, rò, rem, rei, ran ou rau; en Gascogne, Béarn, Albigeois, Narbonnais et Vivarais, tournarèi, ras, ra, ram, rats, ran; en Querci, Toulousain, Carcassais et Catalogne, tournarè, ras, ra, etc. (cat. Actual, tornaré, tornaràs, tornarà, tornarem, tornareu, tornaran); à Nice, tournerai. 

- ard, ardo, désinence qui donne aux adjectifs un sens augmentatif ou péjoratif: gaiard, chambard, goulard, ardo. Les Limousins terminent en ard tous les augmentatifs qui finissent en as dans les autres dialectes: grandard pour grandas, bounard pour bounas. 

- argue, argo, suffixe particulier à beaucoup de noms de lieux, qu' on trouve surtout dans le bas Languedoc, et qui représente la désinence latine anicus, anicum, anica, anicae, exemples: Vendargues (Veneranicus), Goudargue (Gordanicum), Massargues (Marsanicae), Meirargo (Marianica). 

- as, terminaison de la 2e personne du pluriel de l' indicatif et de l' impératif des verbes de la 1re conjugaison: picas, toumbas, qui deviennent picats, toumbats en Gascogne et haut Languedoc, et piquès, toumbès en Dauphiné et haute Provence. 

- as, terminaison de la 2e personne du singulier du passé défini, en Béarn: cantas, tu chantas. Dans le reste du Midi, cantères ou cantèros. 

- as, assas, atas, aras, désinence ordinaire des augmentatifs et péjoratifs: porc, porc, pourcas, gros porc, pourcassas, pourcatas, porc énorme; grand, grand, grandas, très grand, grandaras, démésurément grand. Le féminin se forme en asso, grandas, grandasso, et le pluriel languedocien en asses ou àssis: ribas, ribasses ou ribàssis. 

- at, désinence qui indique un substantif masculin: coumbat, coustat, atroubat, mal-adoubat, prat, valat. 

- at, désinence qui indique un diminutif, particulièrement en Languedoc, Gascogne et Guienne: cebat, plant d' oignon, aucat, oison, passerat, moineau, de cebo, auco, passero.

- at, ado, désinence qui indique le participe passé de la 1re conjugaison, en Languedoc, Gascogne, Catalogne et comté de Nice: mascarat, mascarado, regalat, regalado, qui font au pluriel dans le haut Languedoc: mascaràdis, mascarados, regalàdis, regalados. 

- au, diphthongue qui se prononce aou, d' une émission de voix. En Bigorre elle se change quelquefois en o: pauc, poc, rauc, roc. 

- au final, désinence d' un grand nombre d' adjectifs et de substantifs, qui devient souvent al en Languedoc: mourtau, mourtal, oustau, oustal, faus, fals. 

- au final, désinence de substantifs qui expriment la qualité désignée par le radical, en Guienne: feiniantau, fainéantise, de feiniant; bagantau, polissonnerie, de bagant; flaugnacau, mignardise, de flaugnac. 

- au, syncope bas-alpine de la désinence ado: apoussau, escuilau, sarau, pour apoussado, escudelado, salado. 

- ave ou àvi, aves, avo, avian, avias, avon, terminaisons de l' imparfait de la 1re conjugaison, dounave ou dounàvi, dounaves, dounavo, dounavian, dounavias, dounavon, qui deviennent à Nice et dans les Alpes: dounàvi, dounaves, dounavo, dounavan, dounavas, dounavon; en Limousin, dounave ou dounavo, dounàva, dounavo, dounavam, dounava, dounavan ou dounavon; en Auvergne, dounave, dounave, dounàva, dounavan, dounavas, dounavon; en bas Languedoc, dounave, dounaves, dounavo, dounàven, dounaves, dounàvou ou dounàven; en haut Languedoc et Agenais, dounàbi, dounabes, dounabo, dounàben, dounàbets, dounàben; à Toulouse, dounài, dounàos, dounào, dounàen, dounàes, dounàon; en Gascogne, dounàuoi, dounàuos, dounàuo, dounauon, dounauots, dounàuon ou dounàuen; et en Guienne, dounèui, dounèues, dounèue, dounèuem, dounèuets, dounèuen. 

A Valence (Drôme), on dit dounàvi pour dounavias, vous donniez, et dounavon pour dounavian, nous donnions. 

Pour les autres désinences et terminaisons, voir aux lettres E, I, O, U. 

Europa Polyglotta

Pare nostro que estau en lo Cel. Catalanica. Tarracon.


À, O (lim.), AU (b.), (rom. cat. esp. it. a, lat. ad), prép. et art. indiquant le datif. 

A, dans, avec, v. ad, and, end; vers, chez, v. encò, vers. 

A la glèiso, à l' église; à Marsiho, à Marseille; à la carriero, (chap. a la carrera, al carré) dans la rue

à l' Africo, à l' Afrique, en Afrique; à ta santa, à ta santé; à la primo aubo, (chap. aubada, albada; cas. alba) au point du jour; à l' avignounenco, à la mode d' Avignon; à bòudre, pêle-mêle; à jabo, à foison; à bono ouro, (chap. A bona /bon/ hora) de bonne heure; à regrèt, à regret; coutèu à tres lamo, couteau à trois lames; ome à talènt, homme de talent; courre à pèd descaus, (chap. Corre a peu descals) courir nu-pieds; de pau à pau (chap. Poc a poc), peu à peu; de vint à trento persouno, vingt à trente personnes; de cap à pèd, de pied en cap; à cha un, à cha dous, un à un, deux à deux; porto à porto (chap. Porta a porta), porte à porte; nas à nas, nez à nez; coumenço à plòure, (chap. Escomense a ploure) il commence à pleuvoir; fiho à marida (chap. Filla a maridá o casá), fille à marier; à lou crèire, à l' en croire; à lou vèire, à le voir; à dire lou verai (chap. A di – la - verdat), à dire vrai; à falé mouri, tant vau rèn èstre, puisqu'il faut mourir, autant vaut ne rien être; dóu tèms qu' èro à M. tau, pendant qu' il était chez M. un tel; à Meissemin, chez Maximin, v. acò de; à fauto d' autre, m' a pres à iéu, faute d' autre, il m' a pris; pudi à vin, à la pipo, puer le vin, la pipe.

Helas! aquelo que te mounto 

Es la que me demounto à mi. 

Gautier, de Toulouse. 

Elo me pago à mi. 

F. de Cortète.

Cet emploi de la préposition à est très fréquent en Catalogne. 

A, devant une voyelle, prend un n euphonique pour empêcher l' élision ou l' hiatus: pico à-n-aquelo porto (chap. Pico an – a n' - aquella porta), frappe à cette porte; l' auro coumenço à-n-alena (chap. Lo ven escomense a alená), le vent commence à souffler; à-n-un sòu li cerieso, (chap. A un sou les sireres), à un sou les cerises; à-n-Estève, à Etienne; vau à-n-Arle, à-n-Avignoun, à-n-Aramoun, je vais à Arles, à Avignon, à Aramon. 

A-n-un lebraud. 

P. Goudelin.

Quand sounjas à-n-aquéu malur

C. Brueys.

En pareil cas, l' ancien provençal ajoutait un z: "Per esquivar hyat, deu hom pauzar z aprop à prepositio" (Leys d' Amor). Ce z, qui n' est du reste que le d de la préposition latine ad, s' est conservé dans quelques phrases toutes faites: à-z-Ais, à Aix, à-z-At, à Apt, à-z-Aup, à Aups

à-z-Aude, sur les bords de l' Aude; à-z-auto voues, à haute voix. 

Mais dans le Rouergue son emploi est encore général: à-z-Ebo, à Eve, 

à-z-un sòu, à un sou. 

En bas Limousin, devant une voyelle, à redevient ad: ad un ase, à un âne.

D' à, forme qui rappelle la préposition italienne da: d' à pèd, à pied; d' à geinoui, à genoux (chap. A ginolls, a ginollons); d' à pauto, à quatre pattes (chap. A cuatre potes); d' à pas, pas à pas; teni d' à ment, guetter; d' à flour, à fleur; d' à plan, horizontalement; d' à plat,

de plat; d' à front, de front; d' à founs, à fond; d' à nue, (chap. Anit, la nit passada; esta nit) cette nuit; d' à pro, du côté de la proue; d' à poupo, à la poupe (chap. A la popa de un llaút); d' à jouve, dans la jeunesse, (chap. De jove) d' à vièi, (chap. De agüelo o vell) étant vieux, à Nice, v. da.

La préposition à, ajoutée à un substantif ou à un adjectif, contribue à la formation d' un grand nombre de verbes: acivada, de à, civado; adouci, de à, dous; amourti, de à, mort (chap. Amortí, estamordí de una brancada, cop de branca); amoulouna, de à, mouloun

A, particule inséparable qui s' ajoute au commencement d' un grand nombre de mots, par euphonie ou par abus. Ainsi on dit indifféremment: coumença, acoumença, regarda, arregarda, trouba, atrouba, plan, aplan. Cette espèce d' augment, appelée adjectio dans Las Flors del Gay Saber, est beaucoup usitée en Gascogne, Béarn et Navarre devant la lettre r 

(N. E. en vascuence, euskera, se añade la e a la r inicial, como Errentería, Errecalde, Errecacoechea): rai, arrai, rasin, arrasin, rous, arrous. Les Grecs écrivaient de même *gr ou *a-gr (N. E. los caracteres griegos no los puedo transcribir; página 2 del pdf), sans que le sens fût modifié. 

Dans certains mots, tels que aglan, anose, apruno, aciprès, acuèrni, acaus, qui se disent pour glan, nose, pruno, ciprès, cuèrni, caus, il est évident que l' a provient de l' article la: la glan, l' aglan, la nose, l' anose, la pruno, l' apruno, etc. 

L' a privatif des Grecs se retrouve aussi dans quelques verbes: abena, épuiser la veine; abrouqui, abrouti, priver de bourgeons; abouvia, dételer les boeufs; acoura, faire défaillir le coeur (chap. Acorá, se ha acorat lo foc, casi se ha apagat); agouta, priver de gouttes; amaluga, déhancher. 


A, AT (d.), O (lim.), OT (Velay), (rom. a, ha, cat. ha, lat. habet), il ou elle a, v. avé. 

N' a, il en a; quant a? combien a-t-il? n' i' a, n' a (m.), (chap. ña) il y en a, il en tient (chap. Ell en té); i' a tres jour, tres jours a (g.), il y a trois jours; i' a quàuquis an, quàuquis annado i' a, il y a quelques années (chap. Ñan algúns añs); lou tèms l' a, le temps est à ces choses. 

A, v. as; a, v. ac; a, v. la; Aàï, v. Alàri. 


AB, OB (querc.), (cat. ab, prép. latine et romane qui signifie par, avec, v. am, amb, amé, ambé, emé, embé.

Ab intestat (lat. ab intestato), sans tester; ab hic et ab hoc, tabic e taboc, ab hoc et ab hac, à tort et à travers, désordonnément; parlo ab hic et ab hoc, il parle sans savoir ce qu' il dit; ab tant, pourtant, en bas Limousin; tripo ab moustardo, tripe avec moutarde (chap. mostassa). Ab, dab, dap, avec, est usité en Roussillon, Gascogne et Béarn. Ab sauras pour ba sauras, tu le sauras, dans l' Ariége.


Aba, Abac (l. G.), Abaco (niç.), (rom. cat. abac, it. abbaco, esp. port. abaco, - cas. ábaco - lat. abacus), s. m. t. sc. Abaque, tableau propre à tracer des figures géométriques, v. tablèu; tailloir d' un chapiteau, v. taiadou; pour abbé, coryphée, v. abat. 

(N. E. Compendion de lo abaco; https://de.wikipedia.org/wiki/Francesco_Pellos#/media/Datei:Pellos,_Francesco_%E2%80%93_Compendio_de_lo_abaco,_1492_%E2%80%93_BEIC_146377.jpg 

Francesco Pellos, Nicolas Benedict, Nicolo Benedeti, Jacobinus Suigus, Suigo, Sancto Germano, Saint Germain. 

http://gutenberg.beic.it/webclient/DeliveryManager?pid=146377 se puede descargar en pdf desde esta página) 

Compendion del abaco, titre d' un traité de mathémathiques en langue provençale imprimé à Turin en 1492.

Abaca, v. a. Donner la buvée aux cochons, en bas Limousin, v. arriba. 

Abaco lous tessous. 

J. Roux.

R. à, bac.

Abacha, v. abeissa; abachado, v. abeissado; abacho, v. abaisso; abachoun, v. abatoun; abacous, v. bacous. 


Abada, v. a. Ouvrir la bouche ou le bec, en Dauphiné, v. bada; élargir, délivrer, v. alarga.

Abada l' avé, élargir le troupeau; abada lou barrau, mettre le baril en perce. R. à, bado. 


Abadaia, Esbadaia, Abadalha (l.), Ebadalha (lim.). Esbalha (a.), (cat. esbadallar), v. a. Faire bâiller, ouvrir, v. desbadaula. 

Abadaio la porto, ouvre la porte. 

S' abadaia, v. r. S' ouvrir entièrement, se crevasser. 

Un caraven moustrous dejout el s' abadaio. 

A. Langlade.

Abadaia, Abadalhat (l.), ado, part. et adj. Tout ouvert, bâillant, béant, béante. 

Mióugrano abadaiado, grenade entr'ouverte. R. à, badai. (chap. mangrana uberta, entreuberta.)


Abadarna, Badabna, Baderna, Eibabna (d.), (rom. abarnar, cat. abadernar), v a. Crevasser, ouvrir complètement, v. desbadarna, esbadarna. (chap. Esbadocá, una caña, per ejemple.) 

Badarnas tout, durbès la pouerto eí (o el) vènt. 

J. Diouloufet.

S' abadarna, v. r. Se crevasser, s' entre-bâiller. 

Abadarna, ado, part. et adj. Crevassé, entre-bâillé, entre-bâillée.

Muraio abadarnado, mur lézardé, R. à, baderno, ou batan. 


Abadeira, Abandeira et Bandeira (d.), v. a. Entre-bâiller, ouvrir, rendre béant, v. alanda, durbi, esbalança. 

Abadèire, abadèires, abadèiro, abadeiran, abadeiras, abadèiron. 

S' abadeira, v. r. Devenir béant, s' ouvrir. 

S' abadèiron à la redoulènci 

Maienco li pourtau di grand tèmple de Diéu. 

G. B.-Wyse. 

Abadeira, ado, part. et adj. Entre-bâillé, entre-bâillée. 

A leissa la porto abadeirado.

J.-J. Bonnet.

R. à, badiè. 


Abadesso, Abatesso, Badesso (rom. cat. abadessa, esp. abadesa, it. port. abbatessa, b. lat. abbatissa), s. f. Abbesse, v. beilouno; reine d' un bal, d' une fête, v. priéuresso. (esp. prioresa) 

La maire abadesso, la mère abbesse. 

L' abadesso jamai agissié pèr caprice. 

D. Garnier. 

Pioi de soun endrechou l' an fach cap-de-jouvent, 

Quand sa mouiè qu' es ioi s' endeven abadesso. 

A. Langlade.

"Nimes avait une maison publique de débauche, gouvernée par une abbesse à laquelle les consuls offraient un hommage solennel et un présent toutes les années, le jour de l' Ascension." 

Baumes..

R. abat. 

Abadiasso, s. f. Grande abbaye, abbaye en ruines. Les Abbadiasses, n. de l. près Noguères (Basses-Pyrénées). R. abadié. 


Abadiau, Abadial (l.), Abadiol (lim.), abadialo, abadiolo, (rom. abadil, esp. abacial, it. abbaziale, lat. abbatialis), adj. Abbatial, ale. 

Glèiso abadialo, église d' une abbaye. 

R. abat.


Abadié, Abadiè (l.), Abadiò (g.), Badiò (alb.), Abaio (d.), (rom. abadia, abbadie, cat. esp. abadia (cas. Abadía con tilde, en catalán pre Pompeyo Fabra también se escribía con tilde), it. port. abbadía, b. lat. abbatia), s. f. Abbaye, monastère, v. Couvènt, mounastiè, moungiè; dignité d' abbé, de chef de la jeunesse, de prince d' une fête; cortège de l' Abbé de la Jeunesse, à la Fête-Dieu d' Aix; Abbadie, Labadie, Labadié, Dabadie, Badie, de Labadye (N. E. D' Abbadie), noms de fam. mérid. 

La grando abadié, nom qu' on donnait au moyen âge, à un célèbre lupanar de Toulouse.

Faire l' abadié, se dit de la jeunesse d' un lieu qui va solennellement féliciter et fêter de nouveaux époux.

De retour de si guerro anavo en roumavage

E bastissié toun abadié.

E. Ranquet.

PROV. L' abadié se perd pas pèr un mouine.

- Quau es esta mouine e abat, saup tóuti li vice de l' abadié.

R. abat.

Abado, v. à bado.


Abadot, Abadou (l.), Aberot (g.), s. m. Petit abbé, en Narbonnais, v. abatoun.

Quand vèi veni soun abadot.

G. Azaïs.

R. abat.


Abafa (esp. befar, railler), v. a. Insulter quelqu'un en sa présence, v. escarni. R. à, baf. 


Abafaire, abafarello, abafairis, abafairo, s. et adj. Insulteur, euse. v. insultaire. R. abafa. 


Abagnor, Abagnòur (rom. avan, plante qui croît aux bords des eaux, qui les retient), s. m. Fruit de l' épine-vinette, au Queiras, v. agrioutat. 


Abagnourié, s. m. Épine-vinette, dans les Alpes, v. eigret, vinetié. 

R. abagnor. 

Abaguié, v. baguié; abai, v. ah! vai; abaia, v. bajan. 


Abaia, Abaja (lim.), Baja, Biauja (b. lim.), Ablaja (auv.), (v. fr. abayer, it. abbajare, lat. adbaubari), v. n. Aboyer, clabauder, criailler, dans le Var, v. japa, bauba. 

Lei chin an abaia touto la nue.

J.-J. Bonnet.

 

Abaiado, Abajado et Biaujado (lim.), s. f. Aboi, clameur, v. jap. 

R. abaia. 


Abaiaire, Abajaire et Biaujaire (lim.), abello, airis, airo (it. abbajatore), s. et adj. Aboyeur, euse, v. japaire. 

Vous cragne briso, tros d' abajaire.  J. Roux. R. abaia.

Abaiamen, Abajamen (lim.), (it. abbajamento), s. m. Aboiement, clabaudage, v. japadis, boutadisso. 

L' abaiamen dóu loup, de la lèbre, de la perdris, les divers aboiements du chien, selon qu' il poursuit un loup, un lièvre ou une perdrix. R. abaia. 

(chap. Los diferens clapits de un gos, segons si perseguix un llop, una liebre o una perdiu.)

Abaicha, abaissa, v. abeissa; abaile, v. baile; abairou, v. aveiroun.

 

Abaisso, Abacho (g.), (rom. abais), s. f. Abaisse, fond d' un pâté, v. planchié; dépression du sol, v. baisso. R. abeissa.

Abaius, v. bahut. 


Abajèro, s. f. Airelle rouge, arbuste des Pyrénées, v. aire. R. abajou. 


Abajolo, Bajolo, s. Aboyeur, euse, personne grossière, en bas Limousin, v. bramaire; Bajolle, nom de fam. mérid.

As fini de desparla, bajolo?

J. Roux.

R. abaja.


Abajou, Auajou (g.), s. m. Fruit de l' airelle rouge, v. age. 

S' auèren sus la mountagno

Manja arsanos e abajous.

CH. POP. ARIÉGEOIS. 

R. abarjo, baio.

Abajou, v. abat-jour; abal, v. abau; abal, v. avau; abala, v. avala.

(N. E. https://lairellerouge.ae/

Vaccinium vitis-idaea subsp. Vitis-idaea. Airelle vigne du Mont Ida, Airelle à fruits rouges, Airelle à pomme de terre ou berry (Acadie) est un sous-arbrisseau du genre Vaccinium de la famille des Ericaceae.)


Abala, Abalha (lim.), (esp. aballar, - cas. abatir - it. abbachiare), v. a. Abattre, gauler, en Auvergne et Limousin, v. acana, avala. 

Abalhon lous cacals. 

J. Roux.

R. abal, avau.

Abalado, v. avalado.


Abalage, Abalhage (lim.), s. m. Action d' abattre, de gauler, v. acanage. R. abala.


Abalaire, Abalhaire (lim.), airo, s. Celui, celle qui abat, qui gaule, v. acanaire. R. abala.

Abalan, abalano, v. abelan, abelano; abalanca, v. avalanca; abalança, v. esbalança; abalandra, v. balandra.


Abalausi, Abalauvi et Abarauvi (m.), Ablauvi (lim.), Abalaudi (Var), Abaraudi (a.), (rom. ebalauzir), v. a. Abasourdir, v. debalausi, esbalausi; éblouir, v. esblèuja. 

Abalauisse, abalauisses, abalausis, abalausissèn, abalausissès, abalausisson. 

Abalausi, abalausit (l.), abalausido, part. Abasourdi, ébloui, éblouie.

Siéu enca tout abalaudi.

V. Thouron.

Regarde abalausido.

F. Du Caulon.

Moun amo pèr encuei es touto abalauvido.

R. Marcelin.

R. abal, avau, ausi.


Abalausimen, Abalauvimen (lim.) Abarauvimen (m.), s. m. Action d' abasourdir, v. esbalausimen. R. abalausi.

 

Abalauvisoun, Abalauvisou et Balauvisou (lim.), s. f. Étourdissement, vertige, v. debalausido.

L' abalauvisoun e l' estrambord que lou prengueron. 

F. Mistral. 

R. abalauvi.


Abali, Abari (a. M.), Avari (l.), (rom. bailir, gouverner, diriger, b. lat. ballire, posséder, faire valoir) v. a. et n. Élever, nourrir, v. atefia, enanti, entraire, perregi; sauver, préserver, réserver, ramasser, mettre a l' abri, parvenir à établir un ouvrage, v. escouti, gandi, rebari; tenir, durer, demeurer, vivre, v. tempouri; réussir, en Rouergue, v. eneapa; pour anéantir, détruire, v. arali. (chap. Acampá, criá, nutrí &c.)

Abalisse, abalisses, abalis, abalissèn, abalissès, abalisson; abalissiéu; abaliguère; abalirai; abalirièu; abalisse, abalissen, abalissès; abaligue; abaliguèsse; abalissent.

Abali de poulet, élever des poussins; de sèt enfant n' a pouseu ges abali, de sept enfants il n' a pu en conserver aucun; pode ren abali dins ma terro, je ne puis rien sauver dans mon champ, on me vole tout; degun pòu abali á soun entour, nul ne peut tenir auprès de lui; se pòu pas abari de la caud ou de la fre, on ne peut durer de chaud, de froid.

Bregido abalis moun enfant.

J. Roumanille.

Pèr abari la matinado.

J. Azaïs

S' abali, s' abari, v. r. S' élever, se nourrir; se lancer, à Marseille.

Aquèu drole s' abaligue soulet, ce garçon s' éleva seul. (chap. Este sagal se acampe sol.)

Que s' a proun peno à s' abali,

Sèmpre ta gràci ajude-li.

A. Crousillat.

En touto sesoun risouletto,

En tout climat s' abarissènt. 

ID.

PROV. Tres passeroun sus uno espigo

Podon pas s' abari,

Ni tres garçoun près d' uno fiho

Jamai s' endeveni.

Abali, Abarit (l.), ido, part. et adj. Élevé, ée. nourri, nourrie; construit, construite.

Es tout abali, il est grand et fort; fiho avalido, fille formée; poucello abarido, truie adulte.

Coumo un pilié mal abarit.

H. Birat.

R. à, baile, bailo.


Abalimen (rom. bailliment), s. m. Action d' élever, de nourrir, éducation, v. enantimen, nourriage.

Regoularié lou mèu pèr voste abalimen.

Calendau.

R. abali.

Abalisco, v. avalisco; abalóudi, v. abalaudi.

 

Abalourdi, Esbalourdi (a.), Eibalourdi, Ebalourdi (d.), (it. abbalordire, sbalordire), v. a. Abalourdir, étourdir, abasourdir, consterner, v. esbalausi, estabousi.

Abalourdisse, abalourdisses, abalourdis, abalourdissèn, abalourdissès, abalourdisson.

S' abalourdi, v. r. Devenir balourd, stupide

Abalourdi, abalourdido, part. Abalourdi, abalourdie; consterné, étonné, étonnée. 

E tóutei dous èron coumo candi,

Sènso boufa, dóu cop esbalourdi.

J. Diouloufet.

R. à, balourd.


Abalourdimen

mardi 14 novembre 2023

Agouloupage - Agoutable (17)

Agouloupage, Agouroupàgi (m.), s. m. Action d' envelopper, v. envouloupamen. R. agouloupa.


Agouloupaire, Agoulouparello, Agouloupairo, s. Celui, celle qui enveloppe. R. agouloupa.

Agouluda, v. avouluda.


Agouludi, v. a. Rendre goulu, allécher, v. agroumandi.

S' agouludi, v. r. Devenir goulu.

Agouludi, agouludit (l.), agouludido, part. et adj. Alléché, alléchée, affriandé, affriandée.

Se sent be tant agouludido

Que se lanço sul verp pèr malur estacat.

J. Castela.

R. à, goulut. 

Agoumouti, v. agamouti; agoun, v. agavoun; agoun, v. ounte.


Agounat (rom. Agonac, Agonag, Agonhac, b. lat. Agonacum, Agoniacum, du celt. agaunum, acounos, pierre, rocher), n. de l. Agonac (Dordogne).


Agounés (rom. Agones, b. lat. Agonesium, Agaunicum, lat. vicaria Agonensis), n. de l. Agonès (Hérault).

PROV. lang. Anas-vous-en en Agounés,

Pan e peros ié troubarés:

Lou mati,

Peros e vi;

A dina,

Peros e pa;

Subre-jour,

Peros toujour; 

E la sero

Toujour pero.


Agouni, Ahouni (b.), Auni (l.), (rom. aonir, aunir, norm. agonir, all. honen), v. a. Honnir, v. desounoura, desounti.

Agounisse, agounisses, agounis, agounissèn, agounissès, agounisson.

Agouni de soutiso, accabler d' injures.

Auniguèron la soucietat mouderno. 

X. de Ricard.

Agouni, ahounit (b.), agounido, part. Honni, honnie; pour exténué, exténuée, v. agani.

E la plus-part dei parènt, deis ami,

S' entournèron quasi agouni. 

J.-F. Roux.

Agounimen, aunimen (l.), (rom. aunimen), s. m. Action de honnir, 

v. escarnimen. R. agouni.

Agounio, agounié, agounisou, v. agòni.


Agounisa, angounisa (rh.), (cat. port. esp. agonizar, it. agonizzare, lat. agonizare), v. n. et a. Agoniser, v. badaia, panoucheja, termena.

Iéu parlarai pès morts e pèr lous qu' agounison. 

J. Laurès.

R. agòni.


Agounisant, Angounisant (rh.), Agounisanto (esp. agonizante, it. agonizzante), adj. et s. Agonisant, agonisante; prêtre qui exhorte les agonisants. 

Èro agounisant, il agonisait.

La counfrarié dis agounisant, nom d' une confrérie religieuse fondée à Toulon au 17e siècle.

Que baise nòsti gràndi santo

De si bouqueto agounisanto.

Mirèio.

R. agounisa.

Agount, v. ounte.


Agoura, Goura (l.), (rom. agurar, augurer, esp. agorar – augurar -, lat. augurare), v. a. Tromper, duper, gourer, v. embemia, embula, engana; mal faire son travail, v. magagnouna. 

Se leissa goura, se laisser attraper.

S' agoura, s' engoura (d.), faire une mauvaise acquisition.

Agoura, gourat (l.), agourado, gourado, part. Trompé, trompée, dupé, dupée.

Mal-grat lour farlabico

Noun sarè pas gourat.

Marcou. 


Agouraire, Agourarello, Agourairo, s. Goureur, trompeur, faiseur de dupes, fourbe, v. embulaire, troumpo-quau-pòu. R. agoura.


Agourra, v. a. Amasser, amonceler, en Auvergne, v. acampa, agarba. 

R. à, gorbo.

Agourènci, v. agoulènço; agourencié, v. agoulencié; agoureo, v. galo; agourgali, v. abourgali; agóuri, v. aguère; agóurignadi, v. acarougnadi; aigourleja, v. eigouleja; agourmandi, v. agroumandi; agouroupa, v. agouloupa. 


Agourrié, s. m. Osier, dans les Alpes, v. amarinié, vege. R. agourro.


Agourrini, Engourrini, Agourrouni (Var.), Agourrina (lim.), v. a. Acoquiner, acagnarder, débaucher, v. abroudi, acoucari.

La prèsso agourrinis li masso.

A. Autheman.

S' agourrini, v. r. S' acagnarder, se débaucher, fréquenter les femmes de mauvaise vie.

S' agourrinisson dins l' ignourènço, ils croupissent dans l' ignorance.

Agourrini, agourrinit (l.), agourrinido, part et adj. Acagnardé, acagnardée, vivant dans la paresse et le libertinage. 

Fau li teni

Liuen di gènt agourrini. 

J.-B. Nalis.

R. à, gourrin.


Agourrinimen, Agourrinage (lim.), s. m. Action d' acagnarder, de débaucher; corruption, relâchement de moeurs, v. abourdimen, abroudimen. R. agourrini.


Agourro, s. f. Verge d' osier ou de saule, dans les Alpes, v. amarino, vime. R. gourro.


Agourrufa, agourrufi (esp. acorrucar – acurrucar -, froncer), v. a. Chiffonner, friper, froisser, dans l' Aude, v. amoulouna.

S' agourrufa, v. r. Se tapir, se ratatiner, v. agamouti.

Atabés n' i' a pèr s' agourrufa,

Quand on sap coumo iéu las causos que vous fa.

J. Daubian.

Agouruda, v. avouluda; agòusses, v. agausses, avaus; agóussi, agousses, agousso, agous, agóussen, agousson, imparf. subj. gasc. du v. avé; agoust, v. avoust; agousta, agousteja, v. avousta; agoustenc, v. avousten; Agoustin, v. Agustin; agoustous, v. goustous; Agòut, v. Gòut.


Agout (b. lat. agotum), s. m. Action de tarir, mise à sec, v. estourrimen, assè.

Faire un agout, vider un ruisseau, pour en prendre le poisson. R. agouta.

Agout (rom. Agud, Agot, lat. Agotus), s. m. L' Agout, affluent du Tarn, qui passe à Castres; Dagout, nom de fam. lang.

Agout, v. aguè.


Agouta (suisse agota, rom. cat. esp. port. agotar, it. agottare, b. lat. agotare), v. a. et n. Tarir, épuiser, vider, v. atari, escoula, estourri.

Agoute, agoutes, agouto, ou agote, agotes, agoto, agoutan, agoutas, agouton, agoton.

Agouta 'n veissèu, tirer l' eau d' un navire avec une pompe; agouta 'n pous, tarir un puits; agouta 'n valat, vider un fossé; font qu' agouto, fontaine qui tarit.

N' agués pas pòu de m' agouta!

Mis enfantoun, poudès teta.

T. Aubanel.

PROV. Leva, e noun bouta,

Es lou biais pèr agouta.

S' agouta, v. a. Se mettre à sec, tarir.

PROV. A la fin li pous s' agouton.

Agouta, agoutat (l.), agoutado, part. et adj. Tari, tarie, épuisé, épuisée. 

Qu' es acò: un grand valat

Que n' es jamai agouta?

énigme populaire dont le mot est: la mar, la mer. R. à, gouto.


Agouta, Agoutal et Egoutal (l.), Aboutal (querc.), (b. lat. agotallum), s. m. Escope, sasse, pelle creuse, v. casso, eigalege, espousadou, palot, sasso.

Embandirien l' aigo e lis agouta.

J. Désanat.

D' úni an sus l' espalo d' agouta pinta de blu. ARM. PROUV.

R. agouta.


Agoutable, Agoutablo (cat. agotable) (cas. agotable), adj. Tarissable. R. agouta.

lundi 6 décembre 2021

ABIME - ABOULI (4)

Abime, Abisme (g. A.), Abisse (lim.), Abis (l. niç.), (rom. abis, abissi, cat. abisme, abis, esp. port. abismo, it. abisso, lat. abyssus), s. m. Abîme, gouffre, v. baren, caraven, gourg, toumple; fondrière, puisard, creux dans lequel les eaux se perdent, v. aven (cas. averno), afous, embut; enfer, malheur extrême, destruction, v. infèr (chap. infern); grande foule, v. nèblo. 

Lis abime de la palun, les fondrières des marais; lis abis de la mar, les grandes profondeurs de la mer. 

PROV. Abriéu es lou mes d' abime, avril est le mois du dégât, à cause des gelées tardives.

N' i' a 'n abis, il y en a terriblement; plòu que 'n abis, il pleut comme jamais, à Castres; tout pèr abis, en perdition, en désordre. 

Regardo-l'en la barco: es atènt e l' uei fis 

Pèr descurbi li moustre en lou founs de l' abis.

C. Sarato. 


Abina (lat. binare), v. a. Accoupler, assortir, apparier, en Limousin, v. aparia. (chap. avindre – avindres; yo me aving, avens, avén, avenim, aveniu, avenen; acoplá, acoplás)

S' abina, v. r. S' accoupler, se ranger par paire.

Un brave ome s' abino mal amb' un couqui.

J. Roux.

Abina, abinado, part. Accouplé, accouplée. 

Abina, v. avina; abinata, v. avinata; abindran pour avendran; abinen, v. avenènt; abinle, v. abile; abinlesso, v. abilesso; abiò, v. avié; abioi, v. aviéu; abion, abiòu, v. avien; abioua, v. aviva; abiquet, v. abitet; abirle, 

v. abile; abirma, v. abima; abiroun, v. aviroun; abis, v. avis; abis, v. vis; abis, v. aviés; abis, abisme, v. abime; abisa, v. avisa; abisma, abissa, v. abima; abissa, v. abeissa. 

Abissin, Abissino (cat. abissi, abissina; lat. abyssinus), s. et adj. Abyssin, abyssine. 

Devouris dòu regard li desert abissin. 

Miréio. 


Abissinio (cat. it. Abissinia, lat. Abyssinia), s. f. Abyssinie, contrée d' Afrique. 

Abit. v. àbi; abit. v. avit. vit. 


Abita (rom. abitar, habitar, cat. esp. port. habitar, it. abitare, lat. habitare), v. a. et n. Habiter, v. esta, demoura, repeira; pour atteindre, v. avita. 

Rèn que malur n' abito au mounde. 

C. Brueys.

PROV. Avans que de te marida,

Agues onstau pèr abita.

- Ounte la pas es, Diéu abito.

- Lou loup fai jamai mau ounte abito.

Abita, abitat (l.), abitado, part. et adj. Habité, habitée. 

Oustau abita, maison habitée; quand se lai siguèt abitado (l.), lorsqu'elle s' y fut rendue.


Abitable, Abitaple (l. G.) abitablo, abitaplo (cat. esp. habitable, it. abitabile, lat. habitabilis), adj. Habitable, v. loujable.

Dins tout lou mounde abitable. 

G. Zerbin. 

Que dintre lou mounde abitable

N' en fouguè jamai un semblable.

C. Brueys.

Abitacioun, Abitacien (m.), Abitaciéu (l. g.), (rom. esp. habitación, rom. habitacio, cat. habitació, it. abitazione, lat. habitatio, habitationis), s. f. Habitation, domicile, propriété d' un colon, plantation, v. demoro, estage. L' abitacioun serié bastido. 

C. Brueys.

En s' entestant à-n-uno abitacioun bagnado.

T. Poussel. 


Abitacle (rom. abitacle, habitacles, abitacol, habitacol, cat. habitacle, it. abitacolo, esp. habitáculo, lat. habitaculum), s. m. Habitacle; taudis; t. de mar. espèce d' armoire, v. armàri, recatadou. 

Es aquéu cors qu' es esta l' abitacle de l' inmaculado.

L. L. de Berluc-Pérussis.


Abitadou, Abitadouiro (rom. habitadour, habitador, abitador, cat. esp. port. habitador, it. abitatore, lat. habitator), s. Habitant, habitante, indigène, v. abitant. R. abita.


Abitage, Abitatge (l. g.), (rom. habitatge, habitament, it. abitazzio), s. m. Action d' habiter; résidence, v. estage. 

Aqui soun abitage a fa,

Acò n' ei bèn la verita.

Cantique de S. Gens.

R. abita.


Abitaire, Abitarello, Abitairis, Abitairo (rom. abitaire, habitaire, habitayris, habitairitz, habitarit. lat. habitator, habitatrix), s. Celui, celle qui habite, résidant, résidante, v. residènt. R. abita.

Abitalha, v. avitaia; abitalheto, v. avitaieto.

Abitant, abitanto (rom. cat. habitant, habitanta, it. abitante, port. esp. habitante, lat. habitans, habitantis), s. Habitant, habitante; propriétaire 

foncier, v. estajan. 

A-diéu-sias, bràvis abitant!

Vous avèn di ço que sabian.

CHANSON DES "FIELOUSO" 

Es besoun que se vague rèudre 

Abitanto d' aquéu quartié. 

G. Zerbin. 

R. abita. 


Abitarello, Bitarello, s. f. Maison de refuge pour les voyageurs, hôtellerie de grande route, relais; l' Habitarelle, la Bitarelle, la Vitarelle, nom de lieu fréquent dans les Cévennes et le bas Limousin, v. aubergo, lougis (logis). 

Soun intra pèr soupa dins uno abitarello.

L. Roumieux. 

R. abita. 


Abitareloto, s. f. Petite hôtellerie, v. lougissoun. R. abitarello. 


Abiten (rom. Abithen, Bitenh, Bitengs, Havitenh, Avitenh, Aviteing, Avitein), n. de l. Abitain (Basses-Pyrénées). 


Abitoun, Abitet, Abiquet (m.), s. m. Petit habit. v. merlussoun; jaquette, v. jaqueto. (chap. jaqueta; jaquetó; cas. chaqueta; english jacket; all. Jacke.) 

Lis abitet, les petits messieurs. R. abit.


Abitua, Abituia (d.), (cat. esp. port. habituar, it. abituare, lat. habituare), v. a. Habituer, v. acoustuma (chap. acostumá, de costum, acostumbrá castellanisat), avesa (chap. aveá, aveás). 

S' abitua, v. r. S' habituer. 

Pòu pas se i' abitua, il ne peut s' y accoutumer. (chap. ell no pot acostumasi.)

Abitua, Abituat (1), abituado, part. et adj. Habitué, habituée. 

Mal abitua, qui n' a pas l' habitude; à l' abituado, à l' accoutumée.

Soul, lis abitua restèron.

S. Lambert.


Abitualamen, Abitualomen (l.), (cat. habitualment, it. abitualmente), adv. Habituellement, v. coustumo (de). R. abituau. (chap. habitualmen)


Abituau, Abitual (l.) Abitualo, (rom. cat. esp. port. habitual, it. abituale, lat. habitualis), adj. Habituel, habituelle, v. coustumiè. 

Renouncias à vouésteis abituàlei cativarié. 

F. Guitton-Talamel. 


Abitudasso, s. f. Mauvaise habitude, coutume invétérée. R. abitudo. 


Abitudo (rom. abitut, cat. habitut, it. abitudine, esp. habitud, port. habitude, lat. habitudo), s. f. Habitude, coutume, v. coustumo, trantran, tridoulet. 

Acò vòu l' abitudo, cela demande l' habitude; d' abitudo, habituellement; à l' abitudo, à l' accoutumée; fau pas leissa perdre li bònis abitudo, il faut conserver les bonnes coutumes. 

De soun pichot travai a perdu l' abitudo. 

J. Roumanille.

Abjeicioun, Abjeicien (m.), Abjeccieu (l.), (esp. abyección, cat. abjecció, it. abbiezzione, rom. lat. abjectio, abjectionis), s. f. Abjection, v. bassesso, cativitiè, pequinage. 


Abjèt, Abjèto (cat. abject, it. abbieito, esp. abyecto, lat. abjectus), adj. t. littéraire. Abject, abjecte, v. bas.


Abjura (rom. cat. esp. port. abjurar, it. abbjurare, lat. abjurare), v. a. et n. Abjurer, v. renega, abrenouncia. (chap. renegá, renunsiá.) 

Abjuro ta tristo manio.

H. Morel. 

Abjura, Abjurat (l.), abjurado, part. Abjuré, abjurée; qui a abjuré. 


Abjuracioun, Abjuracien (m.), Abjuraciéu (l. g.), (rom. abjurament, cat. abjuració, esp. abjuración, it. abbjurazzione, lat. abjuratio, abjurationis), s. f. Abjuration, v. desbateja, descrestiana. (chap. abjurassió, abjuramén; abjurá, abjuro, abjures, abjure, abjurem o abjuram, abjuréu o abjuráu, abjuren; desbatejá, descristianá.)


Abla (esp. hablar, lat. fabulare), v. n. Hâbler, parler beaucoup, en Limousin, v. alanta, barja. (chap. parlá, charrá; fablar; falar; xarrar, xerrar; charrar, charlar, etc)

Ablaca, v. abraca; ablacado, v. abracado.

 

Ablacioun, Ablacien (m ), Ablaciéu (l. g.), (cat. ablació, rom. lat. ablatio, ablationis), s. f. t, sc. Ablation, v. lèvo.


Ablada, Blada (lim.), Ablaia, Ableia (a.), (rom. abladar, it. abbiadare, b. lat abladare), v. a. Emblaver, pourvoir de blé, v. emblada; mettre du blé sous la meule, v. paisse; donner du grain, attirer les oiseaux, v. engrana; rosser, étriller, éreinter, accabler. v. acivada; aplanir, raser, détruire, v. abraca. 

Abladan la mita dòu bèn, nous ensemençons la moitié de la ferme; ma terro s' ablado em' un sestiè, mon champ reçoit un setier de semence. 

De bèn luen Paris lous ablado.

ALMAN. LIM. 

Ablada, abladat (l.), abladado, part. et adj. Emblavé, emblavée; rossé, rosée, éreinté, éreintée.

An tout ablada, ils ont tout détruit. 

Lis isclo dóu Rose tant verdouleto, tant flourissènto, tant abladado. 

ARM. PROUV. 

R. à, blad.


Abladado, s. f. Volée de coups, v. rousto. R. ablada. 


Abladage, Abladat (l.), s. m. Action d' emblaver, emblavure, terrain ensemencé, v. semenat (chap. sembrat, de blat); approvisionnement de blé, v. bladariè. 

Reguejant l' abladat cadun em soun araire. 

A. Langlade.

R. ablada. 


Abladou, Ablaire, Ablour (lim ), Ablur, Amblur (rh.), (esp. hablador, rom. fableor, lat. fabulator), s. m. Hâbleur, v. alant, frescaire, messourguié. 

Lou successour d' aquel ablaire. 

G. Zerbin. 

R. abla. 

Ablaja, v. ablasiga; ablaja, v. abaja.

Ablanda (esp. ablandar, lat. ad, blandus, blandiri), v. a. Flatter, caresser, ménager, v. alisca, aplana, paupa (chap. ablaní; aplaná, paupá). 

T' ablandarai pas, je ne te ménagerai pas.

Ablanda, v. abranda; ablandant, v. abrandant. 


Ablanqui, (chap. esblanquí) v. a. Rendre blanc, blanchir, laver (chap. llavá, rentá), v. blanchi. 

Sèns vèire ablanqui soun péu blounde.

Lafare-Alais. 

R. à, blanc. 

Ablar, v. amblard.


Ablarié, Ablariò (lim.), s. f. Hâblerie, v. vantariè. R. abla. 

Ablasi, v. ablesi, blesi; ablasiduro, v. blesiduro. 


Ablasiga, Blasiga et Deblasiga (l.), Ableiga, Abreiga, Abrega (m.), Ablatuga (g.), Ablaja (d.), (lyon. ablager, b. lat. abradicare, arracher, ou all. blasig, qui a des ampoules) (all. Blase), v. a. Harasser, accabler, éreinter, excèder, abîmer, v. demasia, arrena, assanca; dévaster, ruiner, v. derouï.

Ablasigue, ablasigues, ablasigo, ablasigan, ablasigas, ablasigon, ou ablàigui (m.), aigues, aigo, eigan, eigas, aigon. 

Se cantes coume un enrabia, 

Dóumaci que rèn t' ablasigo. 

A. Mathieu. 

Oh! dounas-i, vous-auts que le trop ablasigo. 

Daveau. 

S' ablasiga, v. r. Se harasser, s' abîmer. 

Ablasiga, ablasigat (l.), ablasigado, part. et adj. Harassé, accablé, éreinté; ruiné, ruinée; meurtri, meurtrie. 

Èro ablasigado, elle était moulue. 

Lou paure ome n' èro ableiga. 

M. Bourrelly. 


Ablasigaduro, Ableigaduro et Abreigaduro (m.), s. f. Accablement, éreintement, lassitude douloureuse, v. amalugaduro, escrancaduro, lassige. R. ablasiga.

 

Ablasigaire, Ablasigarello, Ablasigairo, s. et adj. Celui, celle qui harasse, accable, éreinte, v. abimant. 

Contro l' unitat ablasigarello. 

X. de Ricard. 

R. ablasiga. 


Ablatiéu (rom. cat. ablatiu, it. esp. port. ablativo, lat. ablativus), s. m. t. sc. Ablatif. 

Mès le tems magistè l' a mes à l' ablatiéu. 

P. Goudelin.


Ablauda, v. a. Éblouir, attirer, en Limousin, v. esblèugi. R. abranda, ablanda. 

Ablauvi, v. abalauvi; ableia, v. ablada; ableiga, v. ablasiga; ablesto, 

v. blesto. 


Ableti, Ablesi, Ablasi (l.), v. a. Avachir, flétrir, v. blesi.

Abletisse, abletisses, abletis, abletissèn, abletissès, abletisson. 

Santejon e fan de roundellos

Al punt d' ablasi le gazoun.

L. Vestrepain. 

S' ableti, v. r. S' avachir. 

Ableti, ablesit (l.), ido, part. et adj. Avachi, flétri, flétrie, élimé, élimée. 

La pinturo ablasido 

s' escrafo et s' abouris.

Lafare-Alais. 

R. à, blet. 

Abléugi, ablóuja, v. esbléugi; abloun, v. óubloun. 


Ablóusouni (S'), v. r. Se pourrir, en parlant des arbres, v. alouiri, pourri. 

Ablóusounisse, ablóusounisses, ablóusounis, ablóusounissèn, ablóusounissès, ablóusounisson.

Ablóusouni, ablóusounido, part. Pourri, pourrie, gâté, gâtée.

Li branco d' aquel aubre soun ablóusounido. 

J.-J. Bonnet.

R. à, blóusoun. 


Ablouta, v. a. Vendre ou acheter en bloc; joindre ensemble plusieurs sommes, additionner, v. ajusta.

Ablote, ablotes, abloto, abloutan, abloutas, abloton. 

Ablouta, abloutat (l.), ablado, part. Réuni en bloc. R. à, blot. 


Ablucioun, Ablucien (m.), Abluciéu (l. g.), (rom. cat. ablució, esp. ablución, it. abluzione, lat. ablutio, ablutionis), s. f. Ablution, v. lavado.

Quand lou curat eis ablucien

Crouso lei det sus lou calici.

M. Bourrelly.

Ablur, v. ablaire; abnega, v. annega; abnegacioun, v. annegacioun. 


Abo, Aboul (rouerg.), Aurvo (d.), (rom. avol), adj. Meuble, friable, en parlant de la terre, v. van, ano; mauvais, mauvaise, v. avòu, aule. 

Terro abo, terre veule, sablon.

PROV. L. Aigo courrento

N' es pas aboul ni pudento.

(chap. L' aigua corrén no mate la gen.) 

R. avòu. 

Abòï (j' avoue), en Gascogne, v. avoua.


Abord, Abouord (rouerg.), (cat. abort, esp. abordo, it. abbordo), s. m. Abord, approche, arrivée, v. acost; affluence, foison, v. prèisso, toumbado; rencontre, v. rescontre. 

Abord! t. de mar. commandement à une chaloupe d' approcher et de venir au vaisseau qui le lui fait; à l' abord de l' estang, au bord de l' étang, v. bro; is abord de Calèndo, aux environs de la Noël; s' aviès un abord, si tu étais accosté; aguère un marrit abord, j' eus une mauvaise rencontre; i' aviè 'n abord de mounde, il y avait un abord de monde, une grande foule; i' a d' aigo abord, il y a beaucoup d' eau; es un abord estaca, il est très intéressé; soufre un abord, il souffre extrêmement; es un abord grèu, il est très lourd; n' i' a abord, il y en a beaucoup; à l' abord, au début; d' abord, d' abord, dès l' abord, tout de suite; d' abord que, dès que, aussitôt que, puisque, attendu que, v. amor; d' abord que vos pas, puisque tu ne veux pas; fugué d' abord gausi, cela fut rapidement usé; es esta d' abord lèst, il a été tout de suite prêt; sièu d' abord las, je suis vite fatigué; tout d' abord, dins d' abord (l.), tout d' abord; de prim abord, au premier abord, de prime abord. R. abourda. 

Aborja pour abarja. 



Abos (rom. Abos, Aboos, Avos, b. lat. Abossium), n. de l. Abos (Basses-Pyrénées), que l' on appelle proverbialement: l' ainat de Parbaiso, l' aîné de Parbayse, commune voisine, moins ancienne qu' Abos.

Abou, v. ab, ambé; abou, v. aguè; aboua, v. avoua. 


Aboua (S'), v. r. Se pourrir, se gâter, en parlant du bois, en Limousin, v. ablóusouni, alouiri.

Aboua, avoua, ado (esp. abobado, qui a l' air niais), part. et adj. Pourri, pourrie, malandreux, malandreuse. R. abo?


Abouau, s. m. Rue où se ramassent, où viennent déboucher les eaux, à Agde, v. porto eiguiero. R. abouca. 


Abouca, Aboucha (lim. d.), Aboulca (g. l.), Abuca (m.), (rom. abocar, avocar, cat. esp. abocar, it. abboccare, abbiosciare), (chap. abocá) 

v. a. et n. 

Tourner contre terre la bouche de quelqu'un ou de quelque chose, poser un vase sur sa gueule, v. amourra (chap. amorrá); vider, verser, v. vuja (chap. vuidá); verser les blés, v. coucha; réduire au silence, v. acala; aboucher, mettre en présence, v. acara; fermer boutique, v. plega (chap. plegá, tancá botiga o tenda); verser, en parlant d' une voiture, v. versa; assommer, v. ensuca. 

Abouque, abouques, abouco, aboucan, aboucas, aboucon. 

Abouca 'n sa dins un autre, vider un sac dans un autre; abouco de vin dins lou vèire, verse du vin dans le verre. (chap. abocá: yo aboco, aboques, aboque, aboquem o abocam, aboquéu o abocáu, aboquen.)

Amour, o fièr amour, meravihous doumtaire

Que vers terro, quand vos, abouques li mourtau.

G. B.-Wyse. 

M' aboucho dessouto soun fais. J. Sicard. 

S' abouca, s' aboucha (a.), s' aboutia (d.), v. r. Tourner la face contre terre, se prosterner, tomber, verser, en parlant des blés ou des charrettes; se taire, cesser; s' aboucher.

S' abouquè sus la taulo, il s' accouda sur la table en appuyant la tête sur ses bras; s' aquèu blad s' abouco, i' aura de paio, se dit d' un blé chétif.

Al mièi sur jou lou pot s' abouco.

J. Jasmin. 

S' abuco sus d' un banc. 

J.-F. Roux. 

Abouca, aboucat (l.), aboucado, part. Tourné la bouche en bas, prosterné, prosternée.

Abouca pèr lou mau, accablé par la maladie; l' an abouca, on l' a réduit au silence.

Ta voues, ecò dóu cèu, trono à travès leis age,

E la terro aboucado escouto lou Segnour.

A. Crousillat. 

R. à, bouco. 


Aboucamen, Abouchamen (lim.), (cat. abocament, esp. abocamiento, it. abboccamento) (chap. abocamén), s. m. Action de tourner la bouche en bas, de faire taire ou de se taire, v. abaucamen; prosternation; abouchement, entrevue, v. entre-visto.

Fuguè fourça d' espera dins uno baumo l' aboucamen de la Terrour.

F. Mistral. 

R. abouca. 

Aboucasseja, v. avoucateja; aboucassi, v. abouscassi; aboucassiè, v. avoucassié.


Aboucat. s. m. Versement, culbute d' une voiture, en Castrais, v. verso; tuile du larmier d' un toit. 

Faire un aboucat. verser. R. abouca.

Aboucat. v. avoucat; abouch, v. voues; abouchardi, v. embouchardi. 


Abouchouchou, s. m. Sorte de drap de laine qui se fabrique en Languedoc et qu' on expédie dans le Levant.


Aboucina, v. a. Morceler, en Languedoc, v. boucina, esboucouna. 

Aboucina la car, charcuter la viande. 

E quand, dema mati, lous bes s' aboucinèsson. 

J. Castela. 

R. à, boucin. 


Aboucoun (D' ), D' Abouchoun (rh), D' Aboucous (l.), D' Abouchous (d ), D' Abouchou (lim.), (lyon. à bouchon), loc. adv. La face ou la gueule contre terre, prosterné, prosternée, v. abóusoun (d' ).

Toupin d' aboucoun, (chap. topí abocat, en la boca cap aball.) pot renversé; dourmi d' aboucoun, dormir couché sur le ventre; mete-te d' abouchoun, mets-toi à plat ventre.

M' alongue d' abouchoun e d' agachoun. 

Calendau. 

R. abouca. 


Aboucouna, Abouchouna (d.), Aboucóuna (lim.), (v. esp. Abocinar, amorrar), v. a. Tourner la face contre terre, v. abouca, amourra. (chap. abocá, amorrá; yo me amorro, te amorres, se amorre, mos amorrem o amorram, vos amorréu o amorráu, se amorren.) 

S' aboucouna, v. r. Tomber la face contre terre.

Aboucouna, aboucounat (l.), aboucounado, (chap. amorrat, amorrada.) part. Prosterné, prosternée. 

Aboucouna souto lou vedèu d' or.

Calendau. 

R. aboucoun. 

Abouda, v. avouda. 


Abouoenfli, v. a. Faire tuméfier, v. boudenfla. (cas. entumecer)

Aboudenflisse, aboudenflisses, aboudenflis, aboudenflissèn, aboudenflissès, aboudenflisson.

S' aboudenfli, v. r. Se tuméfier. 

Aboudenfli, aboudenflido, part. Tuméfié, tuméfiée. 

Lou nas aboudenfli d' un flame còup de poung. (chap. Lo nas adormit de un cop de puñ, puñada.)

R. Serre. 

R. à, boudenfle. 

Abóudi, v. abaudi.


Abóudri, v. a. Ameublir la terre, v. trissa, afina.

Abóudrisse, abóudrisses, abóudris, abóudrissèn, abóudrissès, abóudrisson. 

S' abóudri, v. r. S' ameublir. 

Abóudri, aboudrit (l.), aboudrido, part. Ameubli, Ameublie. 

R. à, bóudre. 


Abóudrimen, s. m. Ameublissement, v. afinage. R. abóudri.

Abouei, abouiei, v. vuei. 


Abougna, v. a. et n. Entasser, v. amoulouna; pommer, en parlant des choux, v. bougnouna, cabussa. 

S' abougna, v. r. Se mettre les uns sur les autres. 

Abougna, abougnat (l.), abougnado, part. et adj. Entassé; pommé, pommée, cabus. R. à, bougno.


Abougri, v. a. Rendre maussade, v. engrougna.

S' abougri, v. r. Devenir maussade; rabougrir, v. rabruga. 

Abougri, abougrit (l.), abougrido, part. et adj. Maussade; rabougri, rabougrie. R. à, bougre, ou abrouqui


Abougrimen, s. m. Abougrissement, v. abouissounimen. R. abougri. 

Aboui, abous, abou, aboum, abouts, aboun, prétérit béarn. du v. abé, avé. 

Abouissouni, Abouichouni (a), v. a. Rendre buissonneux ou pareil aux buissons, v. embouissouni, abartassi, agarrussi. 

S' abouissouni, v. r. Devenir buissonneux, rabougrir. 

Abouissouni, abouissounit (l.), abouissounido, part et adj. Rabougri, rabougrie. R. à, bouissoun.


Abouissounimen, s. m. Action de rabougrir. R. abouissouni.


Aboul, Aboulo (lat. abulus, inconsidéré, irréfléchi, gr. *, fou), adj. 

Qui a le vertige, à qui la tête tourne, pris de la tête, en Castrais, v. amòrri, lourd; pour mauvais, v. avòu, abo.


Aboula, Abula (rh.), (lyon. abouler), v. a. et n. Mesurer la distance d' une boule au but, v. boula, cana, pauma; t. d' argot, donner, financer, s' exécuter, v. poundre.

Aboulen, mesurons. 

Es l' astre majourau que chasque jour aboulo

D' un bout à l' autre bout l' espàci dóu cèu blu.

F. Gras.

S' aboula, v. r. Se mesurer; se comparer.

Te vos pas aboula 'mé iéu? tu ne veux pas te comparer à moi?

Fau que pousqués vous aboula 'mé li Franchimand. 

F. Du Caulon. 

Quau vos que s' aboule emé tu?

A. Mathieu. 

Aboula, aboulat (l.), aboulado, part. Mesuré, comparé, comparée. 

R. à, boulo. 


Aboulaire, s. m. Celui qui mesure les coups, au jeu de boule, v. boulaire. R. aboula.

Aboulca v. abouca; aboulega, v. boulega. 


Abouli, Abouri (l.), (rom. cat. esp. port. abolir, it. abolire, lat. abolere), v. a. Abolir, annuler, supprimer, détruire, v. derouï; user, faner, v. gausi, passi; mener à bonne fin, v. abeni. 

Aboulisse, aboulisses, aboulis, aboulissèn, aboulissès, aboulisson. 

Abouli un camin, défricher un chemin; abouri uno nisado, détruire une nichée (chap. follá un niu; qui u fa es un follanius); abouri un afaire, réussir dans une affaire; lou champ abouris forço, le travail des champs use beaucoup.

Lou tèms noun a ges de pieta, 

Vous abouris e vous escranco. 

CH. Gleize. 

S' abouli, s' abouri, v. r. Tomber en désuétude, en décadence, en friche; dépérir; disparaître, v. arali.

Modo que s' aboulis, mode qui se perd; acò s' abouliguè, s' aboulissè (m.), cela fut aboli; fau que tout s' abouligue, cal que tout s' abourisco (l.), il faut que tout périsse. 

Abouli, abourit (l.), ido, part. et adj. Aboli, dépéri, rabougri, flétri, flétrie. Oustau abouli, maison en ruines; vigno aboulido, vigne abandonnée; femo abourido, femme fanée; caro abourido, visage fatigué; acò s' envai à l' abourido (l.), cela tombe en désuétude; un abouli, un abourit (l.), 

une terre inculte, en Vivarais; un dissipateur, un homme ruiné, en Limousin.


Aboulicioun