LOU TRESOR DÓU FELIBRIGE DICTIONNAIRE PROVENÇAL - FRANÇAIS FRÉDERIC MISTRAL IMPRIMERIE VEUVE REMONDET - AUBIN Empremarié Felibrenco
mardi 14 décembre 2021
AFLATA - AFOURCA (13)
lundi 6 décembre 2021
A, ABALOURDI (1)
A.
A, s. m. A, première lettre de l' alphabet. Sur les monnaies, elle désigne l' atelier monétaire d' Avignon.
Saupre ni A, ni B, ne savoir ni A ni B.
Dans le provençal ancien, la lettre et le son a caractérisaient les désinences féminines: arma, armas, dona, donas, terra, terras.
Aujourd'hui l' a final est remplacé par o dans la plus grande partie du domaine de la langue d' Oc. Il persiste dans quelques régions des Alpes, à Nice, à Montpellier, dans le Velay, la haute Auvergne, le Roussillon et la Catalogne. Il est remplacé par e, en Béarn et sur le littoral du golfe de Gascogne. Cependant V. Lespy (Grammaire béarnaise) déclare que l' e final se prononce comme un o doux.
La transformation de l' a final en o apparait dans les documents écrits au 15e siècle. Voir à la lettre O pour plus de détails à ce sujet.
En Dauphiné et en Périgord, le singulier a pris l' o final, et l' a primitif s' est conservé au pluriel: la terro, las terras ou las terra, la messo, las messas ou las messa.
Il est des provinces, telles que le Limousin, le Querci, le Rouergue, l' Auvergne, le Vivarais et le Dauphiné, où la voyelle a, même dans le corps des mots, prend généralement le son de l' o: carra, corra, carnaval, cornobal, rasounara, rosounorò, ma, mo. Dans ces provinces,
l' a étymologique n' est prononcé que lorsqu'il porte l' accent tonique, et encore cette règle est sujette à de nombreuses exceptions. Mais les auteurs qui écrivent dans ces dialectes doivent éviter d' exprimer par l' écriture ce vice de prononciation qui est particulier, comme on le voit. aux régions montagneuses et froides du Midi.
Dans le bas Languedoc, l' a tonique se permute quelquefois avec e: mar, mèr, pas, pès, rable, rèble.
En Béarn, l' a devient e dans le corps de certains mots: sacra, segra, pescadou, pesquedou, ainsi qu' aux désinences féminines: terra, terre, barca, barque.
A Tarascon-sur-Rhône, l' a final affecte généralement l' intonation è: manja, manjè, crida, cridè.
En Provence et en Languedoc, l' a s' emploie souvent pour e dans l' intérieur des mots: ferra, farra, fiela, fiala, semena, samena.
- a final est le signe caractéristique de l' infinitif des verbes de la première conjugaison: ama, canta, trouba. La lettre r, qui terminait autrefois l' infinitif, ne se prononce plus que dans certaines parties des Alpes et dans le département de la Drôme. La terminaison française er apparait dans la haute Auvergne.
- a final, en Provence, Velay, Auvergne et Limousin, caractérise aussi le participe passé de la même conjugaison: ama, amado, canta, cantado, trouba, troubado. Dans les autres provinces du Midi, on prononce amat, amado, cantat, cantado, troubat, troubado. En Dauphiné, a final caractérise le participe passé pour les deux genres; ainsi trouba, dans ce dialecte, signifie trouver, trouvé et trouvée.
- a final indique la 3e personne du futur singulier: raubara, il volera, vendra, il viendra, dira, il dira, qui deviennent raubarò, vendrò, dirò, en Limousin, Auvergne, Rouergue et nord-ouest de l' Hérault.
- a final, en Béarn et Catalogne, indique aussi la 3e personne du passé défini de la 1re conjugaison: canta, il chanta, ana, il alla.
Dans le reste du Midi on dit cantè, cantèc ou cantèt, anè, anèc ou anèt.
- ac, at, suffixe particulier à un grand nombre de localités du sud-ouest de la France et qui représente probablement la désinence latine atum, par la permutation du t en c qui est très fréquente en Gascogne (bournac ou bournat, ruche; patac ou patat, coup; amic ou amit, ami). Ainsi Alairac (Aude), Alleyrat (Corrèze); Sauvagnac (Charente), Sauvagnat (Puy-de-Dôme); Mauriac (Gironde), Mauriat (Puy-de-Dôme). L' identité des suffixes ac, at, est évidente dans Cognac (Charente) et Condat (Cantal), qui dérivent tous deux du latin condatum, confluent.
- ado, terminaison qui indique un substantif, un adjectif ou un participe passé féminins: meinado, pelado, passado. Mais dans la haute Provence on dit meinaio, pelaio, passaio, et en Dauphiné meina, pela, passa.
Dans le haut Languedoc les substantifs en ado prennent fréquemment la forme masculine: brassado, brassat, jounchado, jounchat.
- age, atge, atye, suffixe qui représente la désinence latine aticus, aticum. Exemples: arrage (erraticus), sóuvage (sylvaticus), aglanage (glandaticum).
- agno, désinence de substantifs féminins qui désigne rapport, ensemble, généralité, quantité ou besoin pressant: mountagno, pourtagno, poustagno, pissagno.
- ai, diphthongue qui se prononce aï, d' une émission de voix, devient ei en Provence, lorsqu'elle perd la tonique: ainsi aigo, aigre, paire, faisso, produisent les dérivés eigagno, eigreto, peirin, feisset.
- aio, alho, désinence de substantifs féminins qui exprime une idée de collectivité ou de dépréciation: poulaio ou poulalho, tripaio ou tripalho, capelanaio ou capelanalho.
- aire, terminaison de substantifs ou adjectifs verbaux désignant celui qui fait l' action marquée par un verbe de la 1re conjugaison:
cantaire, chanteur, de canta, chanter, acampaire, amasseur, de acampa, amasser. Le féminin des mots en aire est en arello, airis ou airo: ainsi cantaire, acampaire, font cantarello, acamparello, ou cantairis, acampairis, dans la Provence centrale et le Dauphiné, ou cantairo, acampairo, en Languedoc, Gascogne et comté de Nice.
- am, an, deviennent souvent em, en, au commencement des mots: ambicioun, embicioun, anguielo, enguielo, angouisso, engouisso.
- an, désinence de collectivité: fihan, femelan, fedan, garban, nivoulan. Elle existe en catalan avec la forme am: brancam, mulam, postam.
- an final désigne la 1re personne de l' indicatif pluriel des verbes de la 1re conjugaison: esperan, nous attendons, estudian, nous étudions, qui se prononcent esperam, estudiam, en Gascogne et Béarn. (y en chapurriau; tamé esperem, estudiem, com en valensiá)
- an final désigne la 1re personne de l' impératif pluriel des 2e et 3e conjugaisons, dans le Languedoc, l' Auvergne, le Limousin et la Gascogne: courran, courons, fasan, fesons, began, buvons, vendan, vendons. En Provence on dit: courren, fasen, beguen, venden.
- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du futur, devient au ou òu, en Castrais, Limousin, Rouergue et nord-ouest de l' Hérault: acabaran, acabarau ou acabaròu, faran, farau ou faròu, diran, dirau ou diròu; et en Auvergne, acabaroun, faroun, diroun.
- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du passé défini, en Béarn: cantan, ils chantèrent, au lieu de: cantèron, qui est la forme provençale.
- an, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Languedoc. Il représente le suffixe latin anum: Frontignan (Frontinianum), Rédessan (Reditianum), Marseillan (Marcellianum).
- ànci, àncio, anço, désinence qui indique un substantif féminin formé avec un verbe de la 1re conjugaison: aboundànci de abounda, benuranço de benura, coumençanço, de coumença.
- ano, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Provence.
Il représente le suffixe latin ana: Simiano, Simiane (Simiana); Clamensano, Clamensane (Clamentiana); Saumano, Saumane (Summana).
- ant final indique le participe présent de la 1re conjugaison: dounant, mandant, cantant, qui en Guienne deviennent: dounans, mandans, cantans.
- arai, rai, terminaison provençale du futur des verbes: tournarai, prendrai, dirai, ras, ra, ren, rés, ran; en Limousin, tournarai, ra, rò, rem, rei, ran ou rau; en Gascogne, Béarn, Albigeois, Narbonnais et Vivarais, tournarèi, ras, ra, ram, rats, ran; en Querci, Toulousain, Carcassais et Catalogne, tournarè, ras, ra, etc. (cat. Actual, tornaré, tornaràs, tornarà, tornarem, tornareu, tornaran); à Nice, tournerai.
- ard, ardo, désinence qui donne aux adjectifs un sens augmentatif ou péjoratif: gaiard, chambard, goulard, ardo. Les Limousins terminent en ard tous les augmentatifs qui finissent en as dans les autres dialectes: grandard pour grandas, bounard pour bounas.
- argue, argo, suffixe particulier à beaucoup de noms de lieux, qu' on trouve surtout dans le bas Languedoc, et qui représente la désinence latine anicus, anicum, anica, anicae, exemples: Vendargues (Veneranicus), Goudargue (Gordanicum), Massargues (Marsanicae), Meirargo (Marianica).
- as, terminaison de la 2e personne du pluriel de l' indicatif et de l' impératif des verbes de la 1re conjugaison: picas, toumbas, qui deviennent picats, toumbats en Gascogne et haut Languedoc, et piquès, toumbès en Dauphiné et haute Provence.
- as, terminaison de la 2e personne du singulier du passé défini, en Béarn: cantas, tu chantas. Dans le reste du Midi, cantères ou cantèros.
- as, assas, atas, aras, désinence ordinaire des augmentatifs et péjoratifs: porc, porc, pourcas, gros porc, pourcassas, pourcatas, porc énorme; grand, grand, grandas, très grand, grandaras, démésurément grand. Le féminin se forme en asso, grandas, grandasso, et le pluriel languedocien en asses ou àssis: ribas, ribasses ou ribàssis.
- at, désinence qui indique un substantif masculin: coumbat, coustat, atroubat, mal-adoubat, prat, valat.
- at, désinence qui indique un diminutif, particulièrement en Languedoc, Gascogne et Guienne: cebat, plant d' oignon, aucat, oison, passerat, moineau, de cebo, auco, passero.
- at, ado, désinence qui indique le participe passé de la 1re conjugaison, en Languedoc, Gascogne, Catalogne et comté de Nice: mascarat, mascarado, regalat, regalado, qui font au pluriel dans le haut Languedoc: mascaràdis, mascarados, regalàdis, regalados.
- au, diphthongue qui se prononce aou, d' une émission de voix. En Bigorre elle se change quelquefois en o: pauc, poc, rauc, roc.
- au final, désinence d' un grand nombre d' adjectifs et de substantifs, qui devient souvent al en Languedoc: mourtau, mourtal, oustau, oustal, faus, fals.
- au final, désinence de substantifs qui expriment la qualité désignée par le radical, en Guienne: feiniantau, fainéantise, de feiniant; bagantau, polissonnerie, de bagant; flaugnacau, mignardise, de flaugnac.
- au, syncope bas-alpine de la désinence ado: apoussau, escuilau, sarau, pour apoussado, escudelado, salado.
- ave ou àvi, aves, avo, avian, avias, avon, terminaisons de l' imparfait de la 1re conjugaison, dounave ou dounàvi, dounaves, dounavo, dounavian, dounavias, dounavon, qui deviennent à Nice et dans les Alpes: dounàvi, dounaves, dounavo, dounavan, dounavas, dounavon; en Limousin, dounave ou dounavo, dounàva, dounavo, dounavam, dounava, dounavan ou dounavon; en Auvergne, dounave, dounave, dounàva, dounavan, dounavas, dounavon; en bas Languedoc, dounave, dounaves, dounavo, dounàven, dounaves, dounàvou ou dounàven; en haut Languedoc et Agenais, dounàbi, dounabes, dounabo, dounàben, dounàbets, dounàben; à Toulouse, dounài, dounàos, dounào, dounàen, dounàes, dounàon; en Gascogne, dounàuoi, dounàuos, dounàuo, dounauon, dounauots, dounàuon ou dounàuen; et en Guienne, dounèui, dounèues, dounèue, dounèuem, dounèuets, dounèuen.
A Valence (Drôme), on dit dounàvi pour dounavias, vous donniez, et dounavon pour dounavian, nous donnions.
Pour les autres désinences et terminaisons, voir aux lettres E, I, O, U.
À, O (lim.), AU (b.), (rom. cat. esp. it. a, lat. ad), prép. et art. indiquant le datif.
A, dans, avec, v. ad, and, end; vers, chez, v. encò, vers.
A la glèiso, à l' église; à Marsiho, à Marseille; à la carriero, (chap. a la carrera, al carré) dans la rue;
à l' Africo, à l' Afrique, en Afrique; à ta santa, à ta santé; à la primo aubo, (chap. aubada, albada; cas. alba) au point du jour; à l' avignounenco, à la mode d' Avignon; à bòudre, pêle-mêle; à jabo, à foison; à bono ouro, (chap. A bona /bon/ hora) de bonne heure; à regrèt, à regret; coutèu à tres lamo, couteau à trois lames; ome à talènt, homme de talent; courre à pèd descaus, (chap. Corre a peu descals) courir nu-pieds; de pau à pau (chap. Poc a poc), peu à peu; de vint à trento persouno, vingt à trente personnes; de cap à pèd, de pied en cap; à cha un, à cha dous, un à un, deux à deux; porto à porto (chap. Porta a porta), porte à porte; nas à nas, nez à nez; coumenço à plòure, (chap. Escomense a ploure) il commence à pleuvoir; fiho à marida (chap. Filla a maridá o casá), fille à marier; à lou crèire, à l' en croire; à lou vèire, à le voir; à dire lou verai (chap. A di – la - verdat), à dire vrai; à falé mouri, tant vau rèn èstre, puisqu'il faut mourir, autant vaut ne rien être; dóu tèms qu' èro à M. tau, pendant qu' il était chez M. un tel; à Meissemin, chez Maximin, v. acò de; à fauto d' autre, m' a pres à iéu, faute d' autre, il m' a pris; pudi à vin, à la pipo, puer le vin, la pipe.
Helas! aquelo que te mounto
Es la que me demounto à mi.
Gautier, de Toulouse.
Elo me pago à mi.
F. de Cortète.
Cet emploi de la préposition à est très fréquent en Catalogne.
A, devant une voyelle, prend un n euphonique pour empêcher l' élision ou l' hiatus: pico à-n-aquelo porto (chap. Pico an – a n' - aquella porta), frappe à cette porte; l' auro coumenço à-n-alena (chap. Lo ven escomense a alená), le vent commence à souffler; à-n-un sòu li cerieso, (chap. A un sou les sireres), à un sou les cerises; à-n-Estève, à Etienne; vau à-n-Arle, à-n-Avignoun, à-n-Aramoun, je vais à Arles, à Avignon, à Aramon.
A-n-un lebraud.
P. Goudelin.
Quand sounjas à-n-aquéu malur.
C. Brueys.
En pareil cas, l' ancien provençal ajoutait un z: "Per esquivar hyat, deu hom pauzar z aprop à prepositio" (Leys d' Amor). Ce z, qui n' est du reste que le d de la préposition latine ad, s' est conservé dans quelques phrases toutes faites: à-z-Ais, à Aix, à-z-At, à Apt, à-z-Aup, à Aups,
à-z-Aude, sur les bords de l' Aude; à-z-auto voues, à haute voix.
Mais dans le Rouergue son emploi est encore général: à-z-Ebo, à Eve,
à-z-un sòu, à un sou.
En bas Limousin, devant une voyelle, à redevient ad: ad un ase, à un âne.
D' à, forme qui rappelle la préposition italienne da: d' à pèd, à pied; d' à geinoui, à genoux (chap. A ginolls, a ginollons); d' à pauto, à quatre pattes (chap. A cuatre potes); d' à pas, pas à pas; teni d' à ment, guetter; d' à flour, à fleur; d' à plan, horizontalement; d' à plat,
de plat; d' à front, de front; d' à founs, à fond; d' à nue, (chap. Anit, la nit passada; esta nit) cette nuit; d' à pro, du côté de la proue; d' à poupo, à la poupe (chap. A la popa de un llaút); d' à jouve, dans la jeunesse, (chap. De jove) d' à vièi, (chap. De agüelo o vell) étant vieux, à Nice, v. da.
La préposition à, ajoutée à un substantif ou à un adjectif, contribue à la formation d' un grand nombre de verbes: acivada, de à, civado; adouci, de à, dous; amourti, de à, mort (chap. Amortí, estamordí de una brancada, cop de branca); amoulouna, de à, mouloun.
A, particule inséparable qui s' ajoute au commencement d' un grand nombre de mots, par euphonie ou par abus. Ainsi on dit indifféremment: coumença, acoumença, regarda, arregarda, trouba, atrouba, plan, aplan. Cette espèce d' augment, appelée adjectio dans Las Flors del Gay Saber, est beaucoup usitée en Gascogne, Béarn et Navarre devant la lettre r
(N. E. en vascuence, euskera, se añade la e a la r inicial, como Errentería, Errecalde, Errecacoechea): rai, arrai, rasin, arrasin, rous, arrous. Les Grecs écrivaient de même *gr ou *a-gr (N. E. los caracteres griegos no los puedo transcribir; página 2 del pdf), sans que le sens fût modifié.
Dans certains mots, tels que aglan, anose, apruno, aciprès, acuèrni, acaus, qui se disent pour glan, nose, pruno, ciprès, cuèrni, caus, il est évident que l' a provient de l' article la: la glan, l' aglan, la nose, l' anose, la pruno, l' apruno, etc.
L' a privatif des Grecs se retrouve aussi dans quelques verbes: abena, épuiser la veine; abrouqui, abrouti, priver de bourgeons; abouvia, dételer les boeufs; acoura, faire défaillir le coeur (chap. Acorá, se ha acorat lo foc, casi se ha apagat); agouta, priver de gouttes; amaluga, déhancher.
A, AT (d.), O (lim.), OT (Velay), (rom. a, ha, cat. ha, lat. habet), il ou elle a, v. avé.
N' a, il en a; quant a? combien a-t-il? n' i' a, n' a (m.), (chap. ña) il y en a, il en tient (chap. Ell en té); i' a tres jour, tres jours a (g.), il y a trois jours; i' a quàuquis an, quàuquis annado i' a, il y a quelques années (chap. Ñan algúns añs); lou tèms l' a, le temps est à ces choses.
A, v. as; a, v. ac; a, v. la; Aàï, v. Alàri.
AB, OB (querc.), (cat. ab, prép. latine et romane qui signifie par, avec, v. am, amb, amé, ambé, emé, embé.
Ab intestat (lat. ab intestato), sans tester; ab hic et ab hoc, tabic e taboc, ab hoc et ab hac, à tort et à travers, désordonnément; parlo ab hic et ab hoc, il parle sans savoir ce qu' il dit; ab tant, pourtant, en bas Limousin; tripo ab moustardo, tripe avec moutarde (chap. mostassa). Ab, dab, dap, avec, est usité en Roussillon, Gascogne et Béarn. Ab sauras pour ba sauras, tu le sauras, dans l' Ariége.
Aba, Abac (l. G.), Abaco (niç.), (rom. cat. abac, it. abbaco, esp. port. abaco, - cas. ábaco - lat. abacus), s. m. t. sc. Abaque, tableau propre à tracer des figures géométriques, v. tablèu; tailloir d' un chapiteau, v. taiadou; pour abbé, coryphée, v. abat.
(N. E. Compendion de lo abaco; https://de.wikipedia.org/wiki/Francesco_Pellos#/media/Datei:Pellos,_Francesco_%E2%80%93_Compendio_de_lo_abaco,_1492_%E2%80%93_BEIC_146377.jpg
Francesco Pellos, Nicolas Benedict, Nicolo Benedeti, Jacobinus Suigus, Suigo, Sancto Germano, Saint Germain.
http://gutenberg.beic.it/webclient/DeliveryManager?pid=146377 se puede descargar en pdf desde esta página)
Compendion del abaco, titre d' un traité de mathémathiques en langue provençale imprimé à Turin en 1492.
Abaca, v. a. Donner la buvée aux cochons, en bas Limousin, v. arriba.
Abaco lous tessous.
J. Roux.
R. à, bac.
Abacha, v. abeissa; abachado, v. abeissado; abacho, v. abaisso; abachoun, v. abatoun; abacous, v. bacous.
Abada, v. a. Ouvrir la bouche ou le bec, en Dauphiné, v. bada; élargir, délivrer, v. alarga.
Abada l' avé, élargir le troupeau; abada lou barrau, mettre le baril en perce. R. à, bado.
Abadaia, Esbadaia, Abadalha (l.), Ebadalha (lim.). Esbalha (a.), (cat. esbadallar), v. a. Faire bâiller, ouvrir, v. desbadaula.
Abadaio la porto, ouvre la porte.
S' abadaia, v. r. S' ouvrir entièrement, se crevasser.
Un caraven moustrous dejout el s' abadaio.
A. Langlade.
Abadaia, Abadalhat (l.), ado, part. et adj. Tout ouvert, bâillant, béant, béante.
Mióugrano abadaiado, grenade entr'ouverte. R. à, badai. (chap. mangrana uberta, entreuberta.)
Abadarna, Badabna, Baderna, Eibabna (d.), (rom. abarnar, cat. abadernar), v a. Crevasser, ouvrir complètement, v. desbadarna, esbadarna. (chap. Esbadocá, una caña, per ejemple.)
Badarnas tout, durbès la pouerto eí (o el) vènt.
J. Diouloufet.
S' abadarna, v. r. Se crevasser, s' entre-bâiller.
Abadarna, ado, part. et adj. Crevassé, entre-bâillé, entre-bâillée.
Muraio abadarnado, mur lézardé, R. à, baderno, ou batan.
Abadeira, Abandeira et Bandeira (d.), v. a. Entre-bâiller, ouvrir, rendre béant, v. alanda, durbi, esbalança.
Abadèire, abadèires, abadèiro, abadeiran, abadeiras, abadèiron.
S' abadeira, v. r. Devenir béant, s' ouvrir.
S' abadèiron à la redoulènci
Maienco li pourtau di grand tèmple de Diéu.
G. B.-Wyse.
Abadeira, ado, part. et adj. Entre-bâillé, entre-bâillée.
A leissa la porto abadeirado.
J.-J. Bonnet.
R. à, badiè.
Abadesso, Abatesso, Badesso (rom. cat. abadessa, esp. abadesa, it. port. abbatessa, b. lat. abbatissa), s. f. Abbesse, v. beilouno; reine d' un bal, d' une fête, v. priéuresso. (esp. prioresa)
La maire abadesso, la mère abbesse.
L' abadesso jamai agissié pèr caprice.
D. Garnier.
Pioi de soun endrechou l' an fach cap-de-jouvent,
Quand sa mouiè qu' es ioi s' endeven abadesso.
A. Langlade.
"Nimes avait une maison publique de débauche, gouvernée par une abbesse à laquelle les consuls offraient un hommage solennel et un présent toutes les années, le jour de l' Ascension."
Baumes..
R. abat.
Abadiasso, s. f. Grande abbaye, abbaye en ruines. Les Abbadiasses, n. de l. près Noguères (Basses-Pyrénées). R. abadié.
Abadiau, Abadial (l.), Abadiol (lim.), abadialo, abadiolo, (rom. abadil, esp. abacial, it. abbaziale, lat. abbatialis), adj. Abbatial, ale.
Glèiso abadialo, église d' une abbaye.
R. abat.
Abadié, Abadiè (l.), Abadiò (g.), Badiò (alb.), Abaio (d.), (rom. abadia, abbadie, cat. esp. abadia (cas. Abadía con tilde, en catalán pre Pompeyo Fabra también se escribía con tilde), it. port. abbadía, b. lat. abbatia), s. f. Abbaye, monastère, v. Couvènt, mounastiè, moungiè; dignité d' abbé, de chef de la jeunesse, de prince d' une fête; cortège de l' Abbé de la Jeunesse, à la Fête-Dieu d' Aix; Abbadie, Labadie, Labadié, Dabadie, Badie, de Labadye (N. E. D' Abbadie), noms de fam. mérid.
La grando abadié, nom qu' on donnait au moyen âge, à un célèbre lupanar de Toulouse.
Faire l' abadié, se dit de la jeunesse d' un lieu qui va solennellement féliciter et fêter de nouveaux époux.
De retour de si guerro anavo en roumavage
E bastissié toun abadié.
E. Ranquet.
PROV. L' abadié se perd pas pèr un mouine.
- Quau es esta mouine e abat, saup tóuti li vice de l' abadié.
R. abat.
Abado, v. à bado.
Abadot, Abadou (l.), Aberot (g.), s. m. Petit abbé, en Narbonnais, v. abatoun.
Quand vèi veni soun abadot.
G. Azaïs.
R. abat.
Abafa (esp. befar, railler), v. a. Insulter quelqu'un en sa présence, v. escarni. R. à, baf.
Abafaire, abafarello, abafairis, abafairo, s. et adj. Insulteur, euse. v. insultaire. R. abafa.
Abagnor, Abagnòur (rom. avan, plante qui croît aux bords des eaux, qui les retient), s. m. Fruit de l' épine-vinette, au Queiras, v. agrioutat.
Abagnourié, s. m. Épine-vinette, dans les Alpes, v. eigret, vinetié.
R. abagnor.
Abaguié, v. baguié; abai, v. ah! vai; abaia, v. bajan.
Abaia, Abaja (lim.), Baja, Biauja (b. lim.), Ablaja (auv.), (v. fr. abayer, it. abbajare, lat. adbaubari), v. n. Aboyer, clabauder, criailler, dans le Var, v. japa, bauba.
Lei chin an abaia touto la nue.
J.-J. Bonnet.
Abaiado, Abajado et Biaujado (lim.), s. f. Aboi, clameur, v. jap.
R. abaia.
Abaiaire, Abajaire et Biaujaire (lim.), abello, airis, airo (it. abbajatore), s. et adj. Aboyeur, euse, v. japaire.
Vous cragne briso, tros d' abajaire. J. Roux. R. abaia.
Abaiamen, Abajamen (lim.), (it. abbajamento), s. m. Aboiement, clabaudage, v. japadis, boutadisso.
L' abaiamen dóu loup, de la lèbre, de la perdris, les divers aboiements du chien, selon qu' il poursuit un loup, un lièvre ou une perdrix. R. abaia.
(chap. Los diferens clapits de un gos, segons si perseguix un llop, una liebre o una perdiu.)
Abaicha, abaissa, v. abeissa; abaile, v. baile; abairou, v. aveiroun.
Abaisso, Abacho (g.), (rom. abais), s. f. Abaisse, fond d' un pâté, v. planchié; dépression du sol, v. baisso. R. abeissa.
Abaius, v. bahut.
Abajèro, s. f. Airelle rouge, arbuste des Pyrénées, v. aire. R. abajou.
Abajolo, Bajolo, s. Aboyeur, euse, personne grossière, en bas Limousin, v. bramaire; Bajolle, nom de fam. mérid.
As fini de desparla, bajolo?
J. Roux.
R. abaja.
Abajou, Auajou (g.), s. m. Fruit de l' airelle rouge, v. age.
S' auèren sus la mountagno
Manja arsanos e abajous.
CH. POP. ARIÉGEOIS.
R. abarjo, baio.
Abajou, v. abat-jour; abal, v. abau; abal, v. avau; abala, v. avala.
(N. E. https://lairellerouge.ae/
Vaccinium vitis-idaea subsp. Vitis-idaea. Airelle vigne du Mont Ida, Airelle à fruits rouges, Airelle à pomme de terre ou berry (Acadie) est un sous-arbrisseau du genre Vaccinium de la famille des Ericaceae.)
Abala, Abalha (lim.), (esp. aballar, - cas. abatir - it. abbachiare), v. a. Abattre, gauler, en Auvergne et Limousin, v. acana, avala.
Abalhon lous cacals.
J. Roux.
R. abal, avau.
Abalado, v. avalado.
Abalage, Abalhage (lim.), s. m. Action d' abattre, de gauler, v. acanage. R. abala.
Abalaire, Abalhaire (lim.), airo, s. Celui, celle qui abat, qui gaule, v. acanaire. R. abala.
Abalan, abalano, v. abelan, abelano; abalanca, v. avalanca; abalança, v. esbalança; abalandra, v. balandra.
Abalausi, Abalauvi et Abarauvi (m.), Ablauvi (lim.), Abalaudi (Var), Abaraudi (a.), (rom. ebalauzir), v. a. Abasourdir, v. debalausi, esbalausi; éblouir, v. esblèuja.
Abalauisse, abalauisses, abalausis, abalausissèn, abalausissès, abalausisson.
Abalausi, abalausit (l.), abalausido, part. Abasourdi, ébloui, éblouie.
Siéu enca tout abalaudi.
Regarde abalausido.
Moun amo pèr encuei es touto abalauvido.
R. abal, avau, ausi.
Abalausimen, Abalauvimen (lim.) Abarauvimen (m.), s. m. Action d' abasourdir, v. esbalausimen. R. abalausi.
Abalauvisoun, Abalauvisou et Balauvisou (lim.), s. f. Étourdissement, vertige, v. debalausido.
L' abalauvisoun e l' estrambord que lou prengueron.
F. Mistral.
R. abalauvi.
Abali, Abari (a. M.), Avari (l.), (rom. bailir, gouverner, diriger, b. lat. ballire, posséder, faire valoir) v. a. et n. Élever, nourrir, v. atefia, enanti, entraire, perregi; sauver, préserver, réserver, ramasser, mettre a l' abri, parvenir à établir un ouvrage, v. escouti, gandi, rebari; tenir, durer, demeurer, vivre, v. tempouri; réussir, en Rouergue, v. eneapa; pour anéantir, détruire, v. arali. (chap. Acampá, criá, nutrí &c.)
Abalisse, abalisses, abalis, abalissèn, abalissès, abalisson; abalissiéu; abaliguère; abalirai; abalirièu; abalisse, abalissen, abalissès; abaligue; abaliguèsse; abalissent.
Abali de poulet, élever des poussins; de sèt enfant n' a pouseu ges abali, de sept enfants il n' a pu en conserver aucun; pode ren abali dins ma terro, je ne puis rien sauver dans mon champ, on me vole tout; degun pòu abali á soun entour, nul ne peut tenir auprès de lui; se pòu pas abari de la caud ou de la fre, on ne peut durer de chaud, de froid.
Bregido abalis moun enfant.
J. Roumanille.
Pèr abari la matinado.
S' abali, s' abari, v. r. S' élever, se nourrir; se lancer, à Marseille.
Aquèu drole s' abaligue soulet, ce garçon s' éleva seul. (chap. Este sagal se acampe sol.)
Que s' a proun peno à s' abali,
Sèmpre ta gràci ajude-li.
A. Crousillat.
En touto sesoun risouletto,
En tout climat s' abarissènt.
ID.
PROV. Tres passeroun sus uno espigo
Podon pas s' abari,
Ni tres garçoun près d' uno fiho
Jamai s' endeveni.
Abali, Abarit (l.), ido, part. et adj. Élevé, ée. nourri, nourrie; construit, construite.
Es tout abali, il est grand et fort; fiho avalido, fille formée; poucello abarido, truie adulte.
Coumo un pilié mal abarit.
R. à, baile, bailo.
Abalimen (rom. bailliment), s. m. Action d' élever, de nourrir, éducation, v. enantimen, nourriage.
Regoularié lou mèu pèr voste abalimen.
Calendau.
R. abali.
Abalisco, v. avalisco; abalóudi, v. abalaudi.
Abalourdi, Esbalourdi (a.), Eibalourdi, Ebalourdi (d.), (it. abbalordire, sbalordire), v. a. Abalourdir, étourdir, abasourdir, consterner, v. esbalausi, estabousi.
Abalourdisse, abalourdisses, abalourdis, abalourdissèn, abalourdissès, abalourdisson.
S' abalourdi, v. r. Devenir balourd, stupide.
Abalourdi, abalourdido, part. Abalourdi, abalourdie; consterné, étonné, étonnée.
E tóutei dous èron coumo candi,
Sènso boufa, dóu cop esbalourdi.
J. Diouloufet.
R. à, balourd.
dimanche 5 décembre 2021
ACOURCHO - AEROUSTAT (8)
Acourcho, Escourcho (niç.), Courcho (esp. escorzo), s. f. Chemin le plus court; (cas. el camino más corto : atajo) abrégé, v. acóurchi.
Camin d' acourcho, chemin de traverse; prene d' acourcho, prendre un raccourci.
Aquel carrairòu dèu èstre uno acourcho. (chap. aquell carreró deu sé una dressera.)
R. acourcha.
Acourcholo, Escourcholo, Escroucholo, s. f. Petit accourcissement,
v. escourchiero; chiche, v. escarsello. R. acourcho.
Acourcoussouni (S'), v. r. Être attaqué par les bruches, se vermouler; tomber dans la décrépitude, vieillir, v. acarcaveli. (cas. volverse carca, envejecer; chap. envellí, agüelí)
Acourcoussouni, Acourcoussounit (l.), ido, part. et adj. Véreux, euse; cassé de vieillesse.
R. à, courcoussoun. (Se parece a Carcassone, Carcasona)
Acourda (rom. cat. esp. port. acordar, it. accordare), v. a. et n. Accorder; se mettre d' accord sur les articles d' un mariage, v. fiança, aproudoula.
Acorde, acordes, acordo, acourdan, acourdas, acordon, ou (m.) acouèrdi, acouerdes, acouerdo, acourdan, acourdas, acouerdon.
Acordo, accorde, commandement à l' équipage pour voguer ensemble; acourda 'n vióuloun, accorder un violon.
PROV. Quau ren noun dis, tout acordo.
S' acourda, v. r. S' accorder; concorder.
PROV. Acourdas-vous e farés ploure.
- Noun risques drech en pleidejant:
Perde puleu en t' acourdant.
Acourda, acourdat (l.), ado, part. et adj. Accordé; fiancé, fiancée.
Ami acourda, ami de coeur. R. à, cor.
Acourdable, Acourdaple (l.), Acourdablo, Acourdaplo (b. lat. accordabilis), adj. Accordable. R. acourda.
Acourdadamen (rom. acordadamen, cat. acordadament, esp. port. acordadamente, il. accordatamente), adv. De concert, unaniment (chap. unánimemen, en unanimidat; cas. unánime, unánimemente). R. acourda.
Acourdadou, s. m. Accordoir, outil de luthier. R. acourda.
(chap. acordadó, útil de luthier, lo que fa violíns, violes &c.)
Acourdage, Acourdàgi (m.), s. m. Action d' accorder les instruments; arrangement, clause, v. arrenjamen.
De-que te fai lou coumeirage
Dis acourdage mau en trin?
M. DE Truchet.
R. acourda.
Acourdaio, Acourdalhos (l. g. b.), s. f. Accordailles, fiançailles,
(cas. desposorios, acordanza, fianza, acuerdo de matrimonio) v. fermaio, fianço.
Quouro uno acourdaio es tant proumto.
M. Trucy.
Maire, faguen leis acourdaio.
ID.
R. acourda.
Acourdaire, Acourdarello, Acourdairo (cat. esp. acordador, it. accordatore), s. Celui, celle qui accorde (cas. celestino, celestina; mediador; casamentero; pacificador; chap. casamenté, mediadó, passificadó); médiateur, médiatrice, pacificateur, pacificatrice; accordeur d' instruments de musique; Lacordaire, nom de fam. mérid.
R. acourda.
Acourdamen (rom. acordamen, cat. acordament, esp. acordamiento, it. accordamento), s. m. Traité, arrangement, v. acord.
Acourdamen e grand gan di dos part.
Isclo d' or.
R. acourda.
Acourdanço, Acourdànci (d.), (rom. cat. acordansa, esp. acordanza, port. acordança, it. accordanza), s. f. Accord, harmonie, consonnance, v. assounanço. (cas. armonía, acuerdo, consonancia; chap. armonía, acord, consonansia)
Lou brut dóu martèu picant en acourdanço.
(chap. Lo soroll, brogit, del martell picán en armonía)
L. Roumieux.
R. acourda.
Acourdant, Acourdanto (rom. acordant, acordan, cat. acordant, esp. acordante, it. accordante), adj. Accordant, accordante, v. assounant.
Cantats, cantats touts
(cas. Cantad, cantad todos; chap. Cantéu, cantéu tots)
D' acourdanto vouts.
A. de Salettes.
R. acourda.
Acourdatiéu, Acourdativo (rom. acordatiu, acordativa), adj. Qui sert à accorder, qui accorde ou qui s' accorde. R. acourda.
Acourdeon (du fr.), s. m. Accordéon, instrument de musique. R. acourda. (cas. acordeón)
Acouro, Acoulo (rom. acora, lat. anchora), s. f. t. de mar. Accore, étai; contrefort, v. ancoulo; pour quand, v. quouro. (cas. ancla, áncora; chap. ancla)
Acourouca, Acourouta, Courrouta, Courouca, v. n. Glousser, en Languedoc, v. clouca, clussi, acoucourouca.
Acourouque, acourouques, acourouco, acouroucan, acouroucas, acouroucon.
La galino acourouco.
P. de Gembloux.
S' acourouca, s' acourrouta (esp. aclocarse, acurrucarse), v. r. S' abriter par un mauvais temps. R. à, clouco. (chap. allocás, aclocás, acurrucás)
Acourral, acourrau, v. courral, courrau.
Acourre, Acouri (l.), (rom. cat. acorre, acorrer, port. accorrer, esp. acorrer, it. accorrere, lat. accurrere), v. n. Accourir, v. courre.
Se conj. comme courre. (chap. acudí; cas. acudir)
Pèr vous vèire, en Prouvènço acourre, o mis ami.
G. B.-Wyse.
Acouris de pertout pèr vèire de plus près.
Jourdan.
Acourron eici chasque jour. H. Morel.
S' acourre, v. r. Aller jusqu' à, en Dauphiné.
Vau faire un bugadoun pèr m' acourre, je vais faire une petite lessive en attendant la grande.
Acourregu, Acourregut (l.), Acourregudo, part. Accouru, accourue.
Siéu tant vite acourregudo
Que more de lassitudo.
M. de Truchet.
Acourrènt, v. courrènt.
Acoursa, Acoussa (l.), Acroussa (for.), (rom. acorsar, cat. acossar, port. esp. acosar, b. lat. acursare) (chap. acassá), v. a. Exciter à courir; accoutumer à la course, exercer à, v. atrina; poursuivre, presser, harceler, v. courseja, secuta; voler au secours de quelqu'un, en
Dauphiné, v. secourre; pour accourcir, v. acourcha (chap. acursá).
Acourso, en avant, hop!
Coume de chin de casso acousson si sóudard. (chap. gos de cassa; cas. perro de caza)
P. Cappeau.
Sourciès e loups-garous, à ço que me semblabo,
Èron toujour darrè prestes à m' acoursa.
J. Jasmin.
PROV. Tout ço que t' acourso, t' a pas encaro aten.
(chap. Tot lo que te acasse, encara no te ha agarrat)
S' acoursa, v. r. S' empresser de courir vers, s' élancer à la course, accourir; s' exercer, s' habituer à.
Coumo fedo à la sau, a tous pèds m' acoussère.
A. Arnavielle.
Acoursa, acoussat (l.), acoursado, acoussado, part. et adj. En hâte, empressé, empressée; poursuivi, poursuivie; exercé, exercée,
accoutumé, accoutumée; gêné dans ses affaires.
Venguè tout acoursa, il vint au pas de course. R. à, courso, cousso.
Acourseja, v. courseja.
Acous (rom. Acos, Aquos, Cos), n. de l. Accous (Basses-Pyrénées), patrie du poète béarnais Despourrins, v. garroutié.
Acousina, v. a. Rendre cousin, traiter de cousin. (chap. cusí, cusina, cosí, cosina, acosiná o acusiná no se fa aná)
S' acousina, v. r. Devenir cousin, v. cousineja. R. à, cousin.
Acoussa, v. acoursa; acoussa, v. acouvassa; acoussamen, v. acouvassamen.
Acoussegre, Acoussegui, Acouchegui (l.), Encoussegui, Encouchegui (g.), (rom. aconsegre, acossegre, aconseguir, acosseguir, cat. aconseguir), v. a. Atteindre à la course, v. ajougne; tâcher d' atteindre, poursuivre, v. coussegre.
Quatre estudiants van pèr un cami
Y no s' poden aconseguir,
énigme catalane dont le mot est: dévidoir.
Acoussegui, Acousseguit (l.), Acoussegut (niç.), Acousseguido, Acoussegudo, part. Atteint, atteinte, poursuivi, poursuivie. R. à, coussegre.
Acousseia, acousselha, v. acounseia; acousseja, acoussiga, v. courseja; acoussuro, v. coussuro.
Acousta (rom. cat. esp. acostar, port. accostar, it. b. lat. accostare), v. a. et n. Toucher à une côte; accoster, approcher, v. abourda, acerca, arriba, atraca. (chap. tocá a una costa, arrimás a la costa, v. abordá, acercá, arribá, atracá)
Acoste, accostes, accosto, accoustan, accoustas, accoston,
ou (m.) acouèsti, acouestes, acouesto, acoustan, acoustas, acoueston.
Acosto, accoste, commandement de marine.
A l' amourous que l' acoustavo.
G. Zerbin.
S' acousta, v. r. Venir à la côte, s' accoster, s' approcher.
PROV. L. De chaval de móuniè,
De porc de boulengiè
E de filhos d' ostes
Jamai noun t' acostes.
Acousta, acoustat (l.), acoustado, part. et adj. Accosté, accostée.
Las tènon talamen bridados
Que raramen soun acoustados.
C. Brueys.
R. à, costo.
Acoustable, Acoustaple (l.), Acoustablo, Acoustaplo (cat. acostable, it. accostevole), adj. Accostable, v. abourdable (chap. cas. abordable)
R. acousta.
Acoustamen (rom. cat. acostament, esp. acostamiento, it. accostamento), s. m. Action de toucher à la côte, d' accoster; approche, accointance, v. abord, acost. R. acousta.
Acousteira, Acoustiera et Acoustaira (l.), Coustaira, v. a. et n. Mettre de côté, serrer d' un côté, mettre hors de danger, v. rejougne, gandi, gara.
Acoustèire, acoustèires, acoustèiro, acousteiran, acousteiras, acoustèiron.
S' acousteira, v. r. Se mettre de côté, se coucher sur le côté, v. aleira.
Acousteira, acoustieirat (l.), acoustieirado, part. et adj. Mis de côté; accompagné de quelqu'un qui marche à côté.
Avèn acousteira, nous avons versé contre la chaussée. R. à, coustié.
Acousteja, v. cousteja.
Acousti, Acoustic (l. g.), Acoustico (cat. acustich, esp. acústico, gr.*), adj. t. sc. Acoustique, v. ausitièu. (chap. acústic)
Acoustico (cat. it. port. acustica), (esp. chap. acústica), s. f. t. sc. Acoustique.
La salo d' acoustico, nom que porte une salle attenante à la cathédrale de Narbonne.
Acoustousi, v. coustesi.
Acoustuma, Coustuma (b.), Acoutuma (lim.), (rom. cat. port. acostumar, esp. acostumbrar, it. accostumare, b. lat. acustumare), v. a. Accoutumer, prendre en habitude, v. abitua, acoursa, avesa (chap. aveá; acostumá, acostumbrá). S' acoustuma, v. r. S' accoutumer.
PROV. Diéu nous garde de ço que lou cor s' acoustumarié.
Acoustuma, acoustumat (l.), acoustumado, part. et adj. Accoutumé, accoutumée.
Ai acoustuma la fatigo, je suis habitué à la fatigue; i' es acoustuma coume un chin d' ana d' à pèd, il est fait à cela comme un chien à aller nu-tête (pèd : pied). R. à, coustumo. (chap. Ell hi está acostumat com un gos de aná a peu)
Acoustumadamen (rom. acostumadamen, cat. acostumadament, port. acostumadamente, esp. acostumbradamente, it. accostumatamente), adv. De coutume, habituellement, v. abitualamen. R. acoustuma.
(chap. acostumadamen, de costum, habitualmen)
Acoustumado, Coustumado, s. f. Accoutumée, habitude, v. abitudo.
A l' acoustumado, à l' accoutumée.
Darriè, segound la coustumado,
Tout lou bagage de l' armado.
(chap. Lo radé, segóns la costum, tot lo bagache de la armada)
C. Favre.
R. acoustuma.
Acoustumaire, Acoustumarello, Acoustumairo, s. et adj. Celui, celle qui accoutume. R. acoustuma.
Acoustumanço, Acoutumànci (d.), (rom. acosdumnansa, costumanza, it. accostumanza), s. f. Accoutumance, v. coustumo.
Aquelo bono acoustumanço.
L. de Berluc-Pérussis.
Nous semounde, à l' acoustumanço,
Lou couràgi e la counfianço.
J.-B. Gaut.
R. acoustuma.
Acout, s. f. Langueur, paresse, dégoût du travail, en bas Limousin, v. cagno, flèumo, goudello; pour queux, pierre à aiguiser, v. cout.
Anuech ai l' acout, pode res fa.
J. Roux.
R. acouta.
Acouta (rom. acotar, acontar, acoindar, acundar, esp. acotar, it. accodare, v. fr. accouer), v. a. Accointer, joindre, atteindre, v. ajougne; attraper, saisir, prendre, duper, tromper, en bas Limousin, v. arrapa; accoter, appuyer, barricader, caler, arrêter, v. couta; receper, étêter un arbre, en Gascogne, v. cepa; pour écouter, v. escouta.
Acote, acotes, acoto, acoutan, acoutas, acoton.
L' acoutarès proun, vous l' atteindrez bien; acoto-lou per li pèu, prends-le par les cheveux.
Jiton de flamo devouranto
Sus l' imprudènt que voudrié l' acouta.
S. Lambert.
S' acouta, v. r. Se prendre à quelque chose ou dans quelque chose, s' attacher, s' attraper; prendre racine.
L' èurre s' acoto is aubre, le lierre s' attache aux arbres.
(chap. la hedra o edra se enganche als abres)
Acouta, acoutat (l.), acoutado, part. et adj. Attrapé; accroché, embourbé; calé, arrêté, attrapée; accrochée, embourbée; calée, arrêtée. L' ai bèn acouta, je l' ai bien dupé; lou rat s' es acouta, le rat s' est pris. R. à, cout, coto ou co.
Acóuta, v. acouvassa.
Acoutadou, s. m. Cale, étançon, v. coto, soustiho. R. acouta.
Acoutadou, Acoutadè (g.), Acoutadèro, adj. Qui peut être recepé, recepée, v. cepo. R. acouta.
Acoutaire, v. coutaire; acoutaire, v. escoutaire.
Acoutala, v. a. Caresser? en Languedoc.
Lous acoutalo pèr lous escoutela.
X. de Ricard.
R. à, coutau.
Acouti, ati (rouerg.), v. a. Courir après quelqu'un, poursuivre, en Languedoc, v. acoudoula, coussegui.
Acoutisse, acoutisses, acoutis, acoutissèn, acoutissès, acoutisson.
Ié fai coutigo
E fugis pèr qu' el l' acoutigo.
C. Favre.
Acoutissent lous gafarots.
A. Langlade.
Acouti, acoutit (l.), acoutido, part. et adj. Poursuivi, poursuivie; pour tassé, mal levé, embrouillé, compacte, v. acoudi et couti.
Acoutit pèr Pirrus qu' enrajo e se despito.
Jourdan.
R. à, cout.
Acouti, Escouti, v. Amener à bien, élever avec succès, v. abali, enanti.
Acouti, acoutido, part. et adj. Nourri, nourrie, élevé, élevée. R. à, et (rom. colt, cultivé). (cas. cultivado, culto)
Acoutiba, v. cultiva; acoutoula, v. acoucouna.
Acoutra, Acoutri, Encoutra (rom. acotrar), v. a. Cultiver, v. fatura; accoutrer, v. atrenca; disposer, préparer, v. adouba; enivrer, v. empega. Acoutravian, quand venguèron li plueio, nous étions en train de cultiver, quand survinrent les pluies.
Acoutra, acoutrat (l.), acoutrado, part. et adj. Cultivé, accoutré; ajusté, paré, cultivée, accoutrée; ajustée, parée.
Ai uno vigno à Pisso-vin
Qu' es uno di miel acoutrado.
J. Reboul.
R. à, coutre.
Acoutraduro, Encoutraduro, s. f. Culture, accoutrement, v. atrencaduro, afalicoutraduro. R. acoutra.
Acoutraire, Acoutrarello, Acoutrairo, s. Celui, celle qui cultive ou accoutre, accoutreur; cultivateur, cultivatrice, v. fousèire. R. acoutra.
Acoutramen. Acoutromen (l.), Acoutrage, s. m. Acoutrement, v. atrencamen; culture, v. faturo.
Balhas-me moun acoutramen,
Que iéu m' abilhe vitamen.
D. Sage.
Soun acoutramen croumpat à la cavilho d' un fardassiè.
A. Mir.
Dins l' acoutrage que savès.
C. Favre.
R. acoutra.
Acoutsa, v. acoucha.
Acouvassa, Acougassa (l.), Acouassa (niç.), Acouata (a. G.), Acóuta (d.), (rom. acoatar), v. a. Faire choir sur le derrière, v. escagassa; couvrir avec soin, v. acoucouna.
S' Acouvassa, S' Acouata (g.), S' Acoueita (bord.), (it. accovacciarsi), v. r. Accouver; s' accroupir comme une poule qui veut couver, se tapir, v. acougouncha; se courber, se baisser, v. aclata, acourbaissa.
S' acouasso, lou regardo e noun lou quito plus.
J. Rancher.
Soul fais de la doulou veniò tout acouatat.
J. Castela.
R. à, couvassa.
Acouvassamen, Acoussamen, s. m. Accroupissement. R. acouvassa.
Acouvassi (S'), S' Acouï (l.), S' Encouvassa (d.), v. r. Chercher à couver, manifester le besoin de couver, v. aclussi.
Acouvassi, acouït (l.), ido, part. et adj. Qui cherche à couver; accouvé, accouvée.
L' iòu qu' an mes sout la clouco acouïdo.
A. Langlade.
R. à, couvassa.
Acouvassimen, s. m. Besoin ou désir de couver; état maladif dans lequel tombent les poules, lorsqu' elles couvent. R. acouvassi.
Acra, v. à cra; acraba, v. cabra; acrampouna, v. rampouna; acranca, v. escranca; acrancha, v. acoungouncha.
Acrapa (S'), v. r. S' emmêler, se coller ensemble, v. empega.
Acrapa, acrapat (l.), acrapado, part. et adj. Emmêlé, comprimé, collé ensemble, en parlant des cheveux, de la laine; adhérent, adhérente, v. acoudi, amechi, arrapa. R. à, crapo.
Acrapuli, v. a. Plonger dans la crapule.
S' acrapuli, v. r. Devenir crapuleux, crapuler, v. apourcati.
Jure que m' acrapulirai jamai plus.
J. Roumanille.
Acrapuli, Acrapulido, part. et adj. Crapuleux, crapuleuse, v. rafala.
PROV. L. Acrapulit coumo un sac à rauso.
R. à, crapulo.
Acrapulimen, s. m. État crapuleux, v. cativié. R. acrapuli.
Acrasa, v. agrasa; acrassi, v. crassi, encrassi.
Acrassima, Crassima (rom. cresima, chrême, crasse), v. n. Sécher d' ennui ou d' inquiétude, se chêmer, à Castres, v. crassi, langui, tahina. R. à, craumo.
Acrata, v. aclata; acraua, v. acaua.
Acraumi, Encaumi (g.), v. a. Encrasser, emplâtrer, v. encrassi, gresa.
Acraumisse, acraumisses, acraumis, acraumissèn, acraumissès, acraumisson.
Acraumi, acraumit (l. g.), acraumido, part. et adj. Crasseux, crasseuse, gluant, gluante.
R. à, craumo.
S' acraumi, v. r. Devenir crasseux.
Acre, Acro (rom. agre, it. esp. port. acre, lat. acer, acris), adj. Acre, v. aspre, mau, risprous.
De vin acre, du vin acerbe. (cas. agrio; vino agrio : vinagre; Acrimonte, Acrimontis: Agramunt)
Acre (rom. Acre, Acri, Acra, b. lat. Acra, turc. Akia), n. de l. Acre, ville de Syrie.
Veguèren lou vièl simulacre
Dau bèl castèl de Sant-Jau-d'Acre.
D. Sage.
Acre pour sacre.
Acrebassi, Acrebassia (m.), v. a. Crever, éreinter, en parlant de l' effet du travail ou de l' âge, v. abouti, escranca.
S' acrebassi, v. r. Se crever, devenir cassé.
Acrebassi, Acrebassido, part. et adj. Crevé, brisé par l' âge, le travail ou les maladies.
Enfant acrebassi, enfant malingre. R. à, crebasso.
Acredita (cat. esp. port. acreditar, it. accreditare), (chap. acreditá: acredito, acredites, acredite, acreditem o acreditam, acreditéu o acreditáu, acrediten) v. a. Accréditer.
S' acredita, v. r. S' accréditer.
Acredita, acreditat (l. g.), acreditado, part. et adj. Accrédité, accréditée. R. à, crèdi.
Acrèire (rom. acreire, esp. acreer – creer -, lat. accredere), v. a. Accroire, v. encrèire. (chap. creure: yo me crec, creus, creu, creém, creéu, creuen)
Ié fai acrèire, il lui fait accroire que; s' en fai acrèire, il s' en fait accroire, il présume trop de lui-même.
Voulès m' en faire acrèire.
Ricard-Bérard.
Acredut, acredudo, part. Cru, crue, en Gascogne. R. à, crèire.
Acrèisse (rom. acreisser, accreisser, acreysser, esp. acrecer, port. acrescer, it. lat. accrescere), v. a. Accroître, v. aumenta (chap. aumentá).
Se conj. comme crèisse.
(cas. crecer, aumentar; chap. creixe : creixco, creixes, creix, creixem, creixéu, creixen)
Acrèisse la fourtuno.
STAT. DU PARAGE.
S' acrèisse, s' encrèisse (l.), v. r. S' accroître.
Le ramelet moundi acrescut d' un broutou, titre d' une édition de Goudelin. R. à, crèisse.
Acreissemen, Acreissamen (rom. acreissemen, acreyssement, acreissament, esp. acrecimiento, it. accrescimento), s. m. Accroissement, v. crèis. R. acrèisse.
Acremouli, v. agroumeli.
Acreta, Acretat (l. g.), (it. acrità, lat. acritas, acritatis), s. f. Acreté, v. asprour. (chap. aspró; cas. amargor, aspereza)
L' acreta dis umour, l' acrimonie des humeurs. R. acre.
Acrida, v. escrida.
Acrimounié (cat. it. esp. port. lat. acrimonia), s. f. Acrimonie, v. aissige.
Acrimounious, Acrimouniouso (esp. it. acrimonioso), adj. Acrimonieux, acrimonieuse, v. aisse, aigre, R. acrimounié.
Acrin, Crin, Grin (lim.), s. m. Crête, arête, faîte, en Languedoc, v. cresten.
De grin (lim.), de champ, sur le côté le moins large.
Sus l' acrin das parets.
A. Langlade.
Lou grel sus lous acrins çai vèn faire espinchou. ID.
Oh! tre que pareiguè amount, dre sus l' acrin.
A. Arnavielle.
R. à, cresten.
Acrinau, Crinau, Crignau, s. m. Faîte, comble d' un édifice, sommet, en Languedoc,
v. cresinado.
En plano o sul crignau.
B. Floret.
R. acrin.
Acrò, Acroc et Acròchi (l.), s. m. Accroc, v. arrap, bencado, buscado; pierre d' achoppement, difficulté, obstacle, v. acip; acier, selon Sauvages, v. aciè.
Faire un acrò au francès, estropier le français; faire un acrò à sa reputacioun, faire brèche à l' honneur. R. acrouca.
Acroubate, Acroubato (cat. acrobate, esp. acrobato – acróbata -), s. Acrobate, v. dansaire de cordo (chap. acróbata, dansadó o dansaire de corda).
Lou Long es acroubate e sauto de tout caire.
E. Robert.
Acrouca, Acroucha (d.), (b. lat. acrochare), v. a. Accrocher, v. gafa 2.
Acroque, acroques, acroco, acroucan, acroucas, acrocon.
L' un vous l' acroco coume un pan
E lou tèn dins aquéu carcan.
V. Martin.
S' acrouca, v. r. S' accrocher; se plier en forme de croc, v. encrouca.
Boundo, s' acroco e pènjo.
F. Gras.
Acrouca, acroucat (l.), acroucado, part. et adj. Accroché, accrochée.
Dessouto aquelo triplo arcado
Que lous Roumans an acroucado
Entre dous serres.
Lafare-Alais.
R. à, croc.
Acroucamen, Acrouchamen (d.), s. m. Action d' accrocher. R. acroucha.
Acrouchi, v. acourchi.
Acrouchouni, Agrouchouni, Agrouchouna (m.), Agroucouri (a.), v. a. Arrondir en quignon, v. crouchouna; ratatiner, v. acebenchi.
S' acrouchouni, v. r. S' arrondir en quignon; se blottir, se ratatiner, v. amouchouna.
S' agrouchounis, folo d' esfrai.
C. de Villeneuve.
Acrouchouni, acrouchounido, part. et adj. Arrondi, arrondie, blotti, blottie; transi, transie de froid. (cas. transido de frío)
Pan acrouchouni, pain à croûte rebondie; un ome acrouchouni (Espaze), un homme accroupi. R. à, crouchoun.
Acroumati, Acroumatic (l. G.), Acroumatico (cat. acromatich, esp. acromático), adj. t. sc. Achromatique.
Uni luneto acroumatico, des lunettes achromatiques.
Acroumpa, v. croumpa; acroupi, v. agroupi.
Acroupòli (cat. lat. acropolis), s. f. t. sc. Acropole, v. cièutadello.
(cas. Acrópolis, de Atenas)
L' acroupòli de Marsiho, l' acropole de Marseille phocéenne, aujourd'hui la colline des Carmes.
Acroupouna, v. agroupi.
Acrousela, v. a. Entasser les gerbes par dizeau ou par dix, au temps où l' on prélevait la dîme, v. engourba. (chap. garba, garbes; engarbá a desenes, grups de deu)
Acrouselle, acrouseltes (sic. acrouselles), acrousello, acrouselan, acrouselas, acrousellon.
R. crous (X).
Acroussa, v. acoursa.
Acrousti (rom. crostir), v. a. Encroûter.
S' acrousti, v. r. Se couvrir de croûte.
Acrousti, acroustit (l.), acroustido, (chap. encrostit, encrostida) part. et adj. Encroûté, encroûtée.
Pan acrousti, pain qui a beaucoup de croûte (chap. crosta); ptago (sic. plago) acroustido, plaie qui se cicatrise (llaga que cicatriza, que tiene costra), R. à, crousto.
(chap. crosta, fés crosta)
Acroustimen, s. m. Action d' encroûter ou de s' encroûter. R. acrousti.
Acroustique (cat. acrostich, it. port. acrostico (cas. acróstico), lat. acrostichis, gr. *), s. m. t. sc. Acrostiche.
Acroutèri (it. acroterio, gr. *) s. m. t. d' architecture. Acrotère.
Acrupia, v. agrupia; acrusa, v. agrasa.
Acs, Ats (rouerg.), Dacs (lat. acus, acueris) s. m. pl. Balles des céréales, dépouille du blé (chap. despulla del blat), en Gascogne, v. abc, póusso.
Actiba, v. ativa; actiéu, v. atiéu; actioun, v. acioun; actour, v. atour; actual, v. atuau.
Acubi, Acubit (l.), Acubido (lat. accubitus), part. et adj. Couché, appuyé sur ou contre, situé, placé, située, placée, v. estendu, jasent. R. à, cube 2. (cas. decúbito)
Acubié, Ecubié (it. cubia, esp. escobenes, port. escovens), s. m. t. de mar. Écubier, trou par lequel le câble traverse la proue d' un vaisseau, v. uei.
Lis acubié, les yeux, en style familier; durbi, alanda l' acubié, ouvrir l' oeil.
Pèr mouia dins lou port fau durbi l' acubié.
F. Peise.
R. cubié.
Acubuï (lat. accubuò, dans la posture d' un homme couché), v. a. Atterrer, abattre, rendre malade, dans le Var, v. esterni.
Ai reçaupu 'no nouvello que m' a acubuï.
J.-J. Bonnet.
Acubuï, acubuïdo, part. Atterré, accablé, atterrée, accablée.
Acucha, Aclucha, Acluca (g.), Encuca (m.), Cucha, Encucha, Enclucha (d.), (it. accozzare), v. a. Entasser, amonceler, accumuler, v. amoulouna, amounta; combler la mesure, v. coucoulucha.
Acucho lou fen, mets le foin en meules; encuca de fumiè, entasser du fumier.
En acuchant lou Tresor dóu Felibrige.
L. Moutier.
S' acucha, v. r. S' entasser; s' accroupir.
Respond lou drole, en quau s' enclucho
L' amar verin.
Mirèio.
Acucha, Acuchado, part. et adj. Amoncelé, entassé, amoncelée, entassée.
Mesuro acuchado, mesure comble. R. à, cucho, cuco.
Acuchai, Acuchalh (a.), s. m. Faite du toit d' une grange, comble, v. camelun, coucoulucho. R. acucha.
Acuchaire, Acucharello, Acuchairis, Acuchairo, S. Celui, celle qui entasse, amoncelle, met en meules, v. amoulounaire. R. acucha.
Acuchamen (it. accozzamento), s. m. Entassement, v. amoulounamen. R. acucha.
Acuchouna, Cuchouna (a.), v. a. Mettre en tas, en veillottes, v. aburrela, acounoulha.
Acuchouna, acuchounado, part. et adj. Entassé, entassée.
R. à, cuchoun.
Acuei, Acui (m.), Acuelh (a.), Acuer (rh.), Aculh (lim.), Acul (l.), (rom. acuelh), s. m. Accueil, v. acuiènco.
Faire d' acuei, faire accueil, faire bon accueil; m' an fa forço acuei, on m' a très bien accueilli. (cat. aculliment; cas. acogimiento, recibimiento; page d' accueil : página de bienvenida, web; chap. ressibimén)
E me vesès tout esmóugu
De voste acuei courau e flame.
A. Tavan.
L' egouïsme fa soul acul
A vostre ourgul.
J.-A. Peyrottes.
R. acueie.
Acueie, Acuelhe (a.), Acouelhe, Arcouelhe (g.), (port. acolher, esp. acoger, it. accogliere, lat. adcolligere), v. a. Accueillir (cat. acullir), v. aculi.
Se conj. comme cueie.
Acuenta, v. acounta; acuera, v. acula; acuèrni, v. cuèrni, corgno; acui, v. acuei; acuï, v. aculi.
Acuièire, Aculhèire (l.), Aculeiris, Aculèiro (esp. acogedor), s. Celui, celle qui accueille. (cat. acullidor) R. acueie.
Acuiènço, Acuiènci (m.), Aculhenço (l. g. b.), (it. accoglienza), s. f. Action d' accueillir, réception, v. recepcioun. (cas. acogimiento, recepción, bienvenida; chap. ressepsió, benvinguda)
Sara fa bono acuiènço à touto soumo que nous sara mandado.
ARM. PROUV.
Te fa largo aculhenço e roio.
A. Arnavielle.
Lou rèi li fa bouno aculhenço.
G. Azaïs.
R. acueie.
Acuiènt, Aculhent (l. Lim.), Ènto, Ento, adj. Affable, hospitalier, hospitalière, v. avenènt.
R. acueie. (cas. afable, hospitalario, hospitalaria, acogedor, acogedora)
Acuirata, v. aculata.
Acuïta, Acuitat (l. g. b.), (rom. acuitat, it. acuità), s. f. t. sc. Acuité, v. agudesso.
Acula, Acuoula (d.), Aquiela, Aquiéula (rh.), Acuera (m.), Achiéula, Atiéula (l.), (esp. acular, it. b. lat. acculare), v. a. Éculer, v. escula, engarrouna; acculer, faire pencher ou tomber en arrière, v. ramba; ruiner, v. arrouina. (chap. caure de cul)
Acuele, acueles, acuelo, aculan, aculas, acuelon.
Acuelo la carreto, fais pencher la charrette en arrière.
S' acula, v. r. S' éculer; s' acculer, tomber sur son derrière; se ruiner.
Tout-d'un-cop se planto e s' aquiéulo.
Lafare-Alais.
Acula, aquiéulat (l.), aculado, aquiéulado, part. adj. et s. Éculé; acculé, ruiné, éculée; acculée, ruinée.
Tóuti lis acula, tous les gens tarés.
PROV. Marchand acula cerco vièi dèute.
Aculado, s. f. Ce qu' on écule ou accule en une fois. R. acula.
Aculaire, Acularello, Aculairo, s. Celui, celle qui écule ou qui accule. R. acula.
Aculamen, s. m. État de ce qui est éculé ou acculé; t. de mar. courbure des varangues d' un vaisseau, acculement. R. acula.
Aculassa, Aculata, Acurassa (m.), Acuirata (a.), v. a. Faire pencher sur l' arrière; acculer; écuier, v. acula.
Aculassa, aculassado, part. Acculé, acculée, éculé, éculée. R. à, culasso, culato.
Aculi, Aculhi (l.), Acuï (m.), Acouelhi, Arcoulhi (g.), (rom. aculhir, acuelhir, cat. acullir (cas. acoger), lat. adcolligere), v. a. Accueillir; recevoir dans sa cuve les raisins d' autrui, pour lui remettre du vin au prorata (cas. recibir dentro de su cuba las uvas de otro, para remitirle vino a prorrata), v. acueie, reçaupre; remplir (rellenar, llenar; chap. umplí, plená) d' eau sa chaussure en marchant dans une flaque, à Bordeaux; amener, dans les Alpes, v. adurre.
Se conj. comme culi.
S' aculi, v. r. Se rendre, arriver, se trainer au gîte; se réunir, v. acampa.
Me ié poudiéu plus aculi, j' ai eu toutes les peines du monde pour arriver. Aculi, aculhit (l.), aculido, aculhido, part. et adj. Accueilli, accueillie; réuni, réunie.
Vesènt que deja sa partido
Près dóu pourtau s' èro aculido.
C. Brueys.
R. à, culi.
Aculimen, Aculhimen (l.), (rom. aculhimen, acoillimen, cat. acullimen (sense t final), it. acoglimento), s. m. Action d' accueillir, réception, v. acuei. R. aculi.
Acùlu, v. aquéli; acumula, v. acoumoula; açupa, v. acipa.
Acupa (rom. acolpar), v. a. Inculper, blâmer, v. acusa (chap. acusá), cupa; affaisser, faire fléchir, à Agde, v. apoudera (chap. apoderá); pour occuper, v. óucupa (chap. ocupá).
R. à, cupo.
Acupage, v. equipage. (cas. inculpar, blasmar, acusar)
Acurnen, Acurnenco, adj. En forme de cornouille, v. cournau.
Oulivo acurnenco, variété d' olive (cas. variedad cornicabra). R. acuèrni, corgno.
Acùrni, v. cuèrni, corgno; acurnié, v. curnié, cournié.
Acùrsi, Cuèrsi (m.), (lat. Accursius), n. d' h. et s. m. Accurse; homme maigre et sec, v. rastegue.
La capello de sant Acùrsi, monument du cimetière des Aliscamps, à Arles.
Acursia, v. arcusso.
Acus (esp. acuse), s. m. Points qu' on annonce à certains jeux de cartes, comme au piquet.
Ai nounanto d' acus, j' annonce quatre-vingt-dix (4*20+10 : 90 : nounanto : noranta : noventa : ninety : neunzig). R. acusa.
Acusa (val. acusà, rom. acuzar, encuzar, cat. esp. acusar, port. accusar, it. lat. accusare), v. a. Accuser; déclarer; t. du jeu de cartes, annoncer, v. declara, arresouna. (chap. acusá, acuso, acuses, acuse, acusem o acusam, acuséu o acusáu, acusen)
Acusa de vin, déclarer du vin à l' octroi.
Car voudriéu pas l' acusa
D' uno causo que noun fouguesso.
C. Brueys.
PROV. Lou pecat acuso,
le crime se dénonce lui-même.
S' acusa, v. r. S' accuser.
De que vous acusas? de quoi vous confessez-vous?
Acusa, acusat (l. g.), acusado, (chap. acusat, acusada) part. adj. et s. Accusé, déclaré, accusée, déclarée.
L' acusa, l' accusé.
Acusable, Acusaple (l.), Acusablo, Acusaplo (cat. acusable, acusabla (en el catalán “barsaluní”, apla es muy común, “acusapla; furmidapla; millurapla, etc”), port. accusavel, lat. accusabilis), adj. Accusable. R. acusa. (cas. chap. acusable)
Acusacioun, Acusacien (m.), Acusaciéu (l. g.), (rom. acuzacion, rom. lat. accusatio, cat. acusació, esp. acusación, it. accusazione), s. f. Accusation; imputation.
La vióulènto acusacioun sóulevado contro nautre. (chap. natres, natros)
ARM. PROUV.
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A. A, s. m. A, première lettre de l' alphabet. Sur les monnaies, elle désigne l' atelier monétaire d' Avignon. Saupre ni A, ni ...
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Ramón Guimerá Lorente Beceite blog, Beseit Beseit en chapurriau yo parlo lo chapurriau y lo escric Chapurriau al Wordpress Lo Decamerón...
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Ajustié, Ajustal (rouerg.) s. m. Allonge, rallonge, ajoutage, pièce de drap, v. apoundaio. Ajustié d' uno taulo, rallonge d' une tab...