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lundi 6 décembre 2021

A, ABALOURDI (1)

A.


A, s. m. A, première lettre de l' alphabet. Sur les monnaies, elle désigne l' atelier monétaire d' Avignon. 

Saupre ni A, ni B, ne savoir ni A ni B. 

Dans le provençal ancien, la lettre et le son a caractérisaient les désinences féminines: arma, armas, dona, donas, terra, terras.

Aujourd'hui l' a final est remplacé par o dans la plus grande partie du domaine de la langue d' Oc. Il persiste dans quelques régions des Alpes, à Nice, à Montpellier, dans le Velay, la haute Auvergne, le Roussillon et la Catalogne. Il est remplacé par e, en Béarn et sur le littoral du golfe de Gascogne. Cependant V. Lespy (Grammaire béarnaise) déclare que l' e final se prononce comme un o doux. 

La transformation de l' a final en o apparait dans les documents écrits au 15e siècle. Voir à la lettre O pour plus de détails à ce sujet. 

En Dauphiné et en Périgord, le singulier a pris l' o final, et l' a primitif s' est conservé au pluriel: la terro, las terras ou las terra, la messo, las messas ou las messa. 

Il est des provinces, telles que le Limousin, le Querci, le Rouergue, l' Auvergne, le Vivarais et le Dauphiné, où la voyelle a, même dans le corps des mots, prend généralement le son de l' o: carra, corra, carnaval, cornobal, rasounara, rosounorò, ma, mo. Dans ces provinces, 

l' a étymologique n' est prononcé que lorsqu'il porte l' accent tonique, et encore cette règle est sujette à de nombreuses exceptions. Mais les auteurs qui écrivent dans ces dialectes doivent éviter d' exprimer par l' écriture ce vice de prononciation qui est particulier, comme on le voit. aux régions montagneuses et froides du Midi. 

Dans le bas Languedoc, l' a tonique se permute quelquefois avec e: mar, mèr, pas, pès, rable, rèble. 

En Béarn, l' a devient e dans le corps de certains mots: sacra, segra, pescadou, pesquedou, ainsi qu' aux désinences féminines: terra, terre, barca, barque. 

A Tarascon-sur-Rhône, l' a final affecte généralement l' intonation è: manja, manjè, crida, cridè. 

En Provence et en Languedoc, l' a s' emploie souvent pour e dans l' intérieur des mots: ferra, farra, fiela, fiala, semena, samena. 

- a final est le signe caractéristique de l' infinitif des verbes de la première conjugaison: ama, canta, trouba. La lettre r, qui terminait autrefois l' infinitif, ne se prononce plus que dans certaines parties des Alpes et dans le département de la Drôme. La terminaison française er apparait dans la haute Auvergne. 

- a final, en Provence, Velay, Auvergne et Limousin, caractérise aussi le participe passé de la même conjugaison: ama, amado, canta, cantado, trouba, troubado. Dans les autres provinces du Midi, on prononce amat, amado, cantat, cantado, troubat, troubado. En Dauphiné, a final caractérise le participe passé pour les deux genres; ainsi trouba, dans ce dialecte, signifie trouver, trouvé et trouvée. 

- a final indique la 3e personne du futur singulier: raubara, il volera, vendra, il viendra, dira, il dira, qui deviennent raubarò, vendrò, dirò, en Limousin, Auvergne, Rouergue et nord-ouest de l' Hérault. 

- a final, en Béarn et Catalogne, indique aussi la 3e personne du passé défini de la 1re conjugaison: canta, il chanta, ana, il alla. 

Dans le reste du Midi on dit cantè, cantèc ou cantèt, anè, anèc ou anèt. 

- ac, at, suffixe particulier à un grand nombre de localités du sud-ouest de la France et qui représente probablement la désinence latine atum, par la permutation du t en c qui est très fréquente en Gascogne (bournac ou bournat, ruche; patac ou patat, coup; amic ou amit, ami). Ainsi Alairac (Aude), Alleyrat (Corrèze); Sauvagnac (Charente), Sauvagnat (Puy-de-Dôme); Mauriac (Gironde), Mauriat (Puy-de-Dôme). L' identité des suffixes ac, at, est évidente dans Cognac (Charente) et Condat (Cantal), qui dérivent tous deux du latin condatum, confluent. 

- ado, terminaison qui indique un substantif, un adjectif ou un participe passé féminins: meinado, pelado, passado. Mais dans la haute Provence on dit meinaio, pelaio, passaio, et en Dauphiné meina, pela, passa. 

Dans le haut Languedoc les substantifs en ado prennent fréquemment la forme masculine: brassado, brassat, jounchado, jounchat. 

- age, atge, atye, suffixe qui représente la désinence latine aticus, aticum. Exemples: arrage (erraticus), sóuvage (sylvaticus), aglanage (glandaticum). 

- agno, désinence de substantifs féminins qui désigne rapport, ensemble, généralité, quantité ou besoin pressant: mountagno, pourtagno, poustagno, pissagno. 

- ai, diphthongue qui se prononce aï, d' une émission de voix, devient ei en Provence, lorsqu'elle perd la tonique: ainsi aigo, aigre, paire, faisso, produisent les dérivés eigagno, eigreto, peirin, feisset. 

- aio, alho, désinence de substantifs féminins qui exprime une idée de collectivité ou de dépréciation: poulaio ou poulalho, tripaio ou tripalho, capelanaio ou capelanalho. 

- aire, terminaison de substantifs ou adjectifs verbaux désignant celui qui fait l' action marquée par un verbe de la 1re conjugaison: 

cantaire, chanteur, de canta, chanter, acampaire, amasseur, de acampa, amasser. Le féminin des mots en aire est en arello, airis ou airo: ainsi cantaire, acampaire, font cantarello, acamparello, ou cantairis, acampairis, dans la Provence centrale et le Dauphiné, ou cantairo, acampairo, en Languedoc, Gascogne et comté de Nice. 

- am, an, deviennent souvent em, en, au commencement des mots: ambicioun, embicioun, anguielo, enguielo, angouisso, engouisso.

- an, désinence de collectivité: fihan, femelan, fedan, garban, nivoulan. Elle existe en catalan avec la forme am: brancam, mulam, postam. 

- an final désigne la 1re personne de l' indicatif pluriel des verbes de la 1re conjugaison: esperan, nous attendons, estudian, nous étudions, qui se prononcent esperam, estudiam, en Gascogne et Béarn. (y en chapurriau; tamé esperem, estudiem, com en valensiá)

- an final désigne la 1re personne de l' impératif pluriel des 2e et 3e conjugaisons, dans le Languedoc, l' Auvergne, le Limousin et la Gascogne: courran, courons, fasan, fesons, began, buvons, vendan, vendons. En Provence on dit: courren, fasen, beguen, venden. 

- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du futur, devient au ou òu, en Castrais, Limousin, Rouergue et nord-ouest de l' Hérault: acabaran, acabarau ou acabaròu, faran, farau ou faròu, diran, dirau ou diròu; et en Auvergne, acabaroun, faroun, diroun.

- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du passé défini, en Béarn: cantan, ils chantèrent, au lieu de: cantèron, qui est la forme provençale.

- an, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Languedoc. Il représente le suffixe latin anum: Frontignan (Frontinianum), Rédessan (Reditianum), Marseillan (Marcellianum).

- ànci, àncio, anço, désinence qui indique un substantif féminin formé avec un verbe de la 1re conjugaison: aboundànci de abounda, benuranço de benura, coumençanço, de coumença. 

- ano, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Provence. 

Il représente le suffixe latin ana: Simiano, Simiane (Simiana); Clamensano, Clamensane (Clamentiana); Saumano, Saumane (Summana). 

- ant final indique le participe présent de la 1re conjugaison: dounant, mandant, cantant, qui en Guienne deviennent: dounans, mandans, cantans. 

- arai, rai, terminaison provençale du futur des verbes: tournarai, prendrai, dirai, ras, ra, ren, rés, ran; en Limousin, tournarai, ra, rò, rem, rei, ran ou rau; en Gascogne, Béarn, Albigeois, Narbonnais et Vivarais, tournarèi, ras, ra, ram, rats, ran; en Querci, Toulousain, Carcassais et Catalogne, tournarè, ras, ra, etc. (cat. Actual, tornaré, tornaràs, tornarà, tornarem, tornareu, tornaran); à Nice, tournerai. 

- ard, ardo, désinence qui donne aux adjectifs un sens augmentatif ou péjoratif: gaiard, chambard, goulard, ardo. Les Limousins terminent en ard tous les augmentatifs qui finissent en as dans les autres dialectes: grandard pour grandas, bounard pour bounas. 

- argue, argo, suffixe particulier à beaucoup de noms de lieux, qu' on trouve surtout dans le bas Languedoc, et qui représente la désinence latine anicus, anicum, anica, anicae, exemples: Vendargues (Veneranicus), Goudargue (Gordanicum), Massargues (Marsanicae), Meirargo (Marianica). 

- as, terminaison de la 2e personne du pluriel de l' indicatif et de l' impératif des verbes de la 1re conjugaison: picas, toumbas, qui deviennent picats, toumbats en Gascogne et haut Languedoc, et piquès, toumbès en Dauphiné et haute Provence. 

- as, terminaison de la 2e personne du singulier du passé défini, en Béarn: cantas, tu chantas. Dans le reste du Midi, cantères ou cantèros. 

- as, assas, atas, aras, désinence ordinaire des augmentatifs et péjoratifs: porc, porc, pourcas, gros porc, pourcassas, pourcatas, porc énorme; grand, grand, grandas, très grand, grandaras, démésurément grand. Le féminin se forme en asso, grandas, grandasso, et le pluriel languedocien en asses ou àssis: ribas, ribasses ou ribàssis. 

- at, désinence qui indique un substantif masculin: coumbat, coustat, atroubat, mal-adoubat, prat, valat. 

- at, désinence qui indique un diminutif, particulièrement en Languedoc, Gascogne et Guienne: cebat, plant d' oignon, aucat, oison, passerat, moineau, de cebo, auco, passero.

- at, ado, désinence qui indique le participe passé de la 1re conjugaison, en Languedoc, Gascogne, Catalogne et comté de Nice: mascarat, mascarado, regalat, regalado, qui font au pluriel dans le haut Languedoc: mascaràdis, mascarados, regalàdis, regalados. 

- au, diphthongue qui se prononce aou, d' une émission de voix. En Bigorre elle se change quelquefois en o: pauc, poc, rauc, roc. 

- au final, désinence d' un grand nombre d' adjectifs et de substantifs, qui devient souvent al en Languedoc: mourtau, mourtal, oustau, oustal, faus, fals. 

- au final, désinence de substantifs qui expriment la qualité désignée par le radical, en Guienne: feiniantau, fainéantise, de feiniant; bagantau, polissonnerie, de bagant; flaugnacau, mignardise, de flaugnac. 

- au, syncope bas-alpine de la désinence ado: apoussau, escuilau, sarau, pour apoussado, escudelado, salado. 

- ave ou àvi, aves, avo, avian, avias, avon, terminaisons de l' imparfait de la 1re conjugaison, dounave ou dounàvi, dounaves, dounavo, dounavian, dounavias, dounavon, qui deviennent à Nice et dans les Alpes: dounàvi, dounaves, dounavo, dounavan, dounavas, dounavon; en Limousin, dounave ou dounavo, dounàva, dounavo, dounavam, dounava, dounavan ou dounavon; en Auvergne, dounave, dounave, dounàva, dounavan, dounavas, dounavon; en bas Languedoc, dounave, dounaves, dounavo, dounàven, dounaves, dounàvou ou dounàven; en haut Languedoc et Agenais, dounàbi, dounabes, dounabo, dounàben, dounàbets, dounàben; à Toulouse, dounài, dounàos, dounào, dounàen, dounàes, dounàon; en Gascogne, dounàuoi, dounàuos, dounàuo, dounauon, dounauots, dounàuon ou dounàuen; et en Guienne, dounèui, dounèues, dounèue, dounèuem, dounèuets, dounèuen. 

A Valence (Drôme), on dit dounàvi pour dounavias, vous donniez, et dounavon pour dounavian, nous donnions. 

Pour les autres désinences et terminaisons, voir aux lettres E, I, O, U. 

Europa Polyglotta

Pare nostro que estau en lo Cel. Catalanica. Tarracon.


À, O (lim.), AU (b.), (rom. cat. esp. it. a, lat. ad), prép. et art. indiquant le datif. 

A, dans, avec, v. ad, and, end; vers, chez, v. encò, vers. 

A la glèiso, à l' église; à Marsiho, à Marseille; à la carriero, (chap. a la carrera, al carré) dans la rue

à l' Africo, à l' Afrique, en Afrique; à ta santa, à ta santé; à la primo aubo, (chap. aubada, albada; cas. alba) au point du jour; à l' avignounenco, à la mode d' Avignon; à bòudre, pêle-mêle; à jabo, à foison; à bono ouro, (chap. A bona /bon/ hora) de bonne heure; à regrèt, à regret; coutèu à tres lamo, couteau à trois lames; ome à talènt, homme de talent; courre à pèd descaus, (chap. Corre a peu descals) courir nu-pieds; de pau à pau (chap. Poc a poc), peu à peu; de vint à trento persouno, vingt à trente personnes; de cap à pèd, de pied en cap; à cha un, à cha dous, un à un, deux à deux; porto à porto (chap. Porta a porta), porte à porte; nas à nas, nez à nez; coumenço à plòure, (chap. Escomense a ploure) il commence à pleuvoir; fiho à marida (chap. Filla a maridá o casá), fille à marier; à lou crèire, à l' en croire; à lou vèire, à le voir; à dire lou verai (chap. A di – la - verdat), à dire vrai; à falé mouri, tant vau rèn èstre, puisqu'il faut mourir, autant vaut ne rien être; dóu tèms qu' èro à M. tau, pendant qu' il était chez M. un tel; à Meissemin, chez Maximin, v. acò de; à fauto d' autre, m' a pres à iéu, faute d' autre, il m' a pris; pudi à vin, à la pipo, puer le vin, la pipe.

Helas! aquelo que te mounto 

Es la que me demounto à mi. 

Gautier, de Toulouse. 

Elo me pago à mi. 

F. de Cortète.

Cet emploi de la préposition à est très fréquent en Catalogne. 

A, devant une voyelle, prend un n euphonique pour empêcher l' élision ou l' hiatus: pico à-n-aquelo porto (chap. Pico an – a n' - aquella porta), frappe à cette porte; l' auro coumenço à-n-alena (chap. Lo ven escomense a alená), le vent commence à souffler; à-n-un sòu li cerieso, (chap. A un sou les sireres), à un sou les cerises; à-n-Estève, à Etienne; vau à-n-Arle, à-n-Avignoun, à-n-Aramoun, je vais à Arles, à Avignon, à Aramon. 

A-n-un lebraud. 

P. Goudelin.

Quand sounjas à-n-aquéu malur

C. Brueys.

En pareil cas, l' ancien provençal ajoutait un z: "Per esquivar hyat, deu hom pauzar z aprop à prepositio" (Leys d' Amor). Ce z, qui n' est du reste que le d de la préposition latine ad, s' est conservé dans quelques phrases toutes faites: à-z-Ais, à Aix, à-z-At, à Apt, à-z-Aup, à Aups

à-z-Aude, sur les bords de l' Aude; à-z-auto voues, à haute voix. 

Mais dans le Rouergue son emploi est encore général: à-z-Ebo, à Eve, 

à-z-un sòu, à un sou. 

En bas Limousin, devant une voyelle, à redevient ad: ad un ase, à un âne.

D' à, forme qui rappelle la préposition italienne da: d' à pèd, à pied; d' à geinoui, à genoux (chap. A ginolls, a ginollons); d' à pauto, à quatre pattes (chap. A cuatre potes); d' à pas, pas à pas; teni d' à ment, guetter; d' à flour, à fleur; d' à plan, horizontalement; d' à plat,

de plat; d' à front, de front; d' à founs, à fond; d' à nue, (chap. Anit, la nit passada; esta nit) cette nuit; d' à pro, du côté de la proue; d' à poupo, à la poupe (chap. A la popa de un llaút); d' à jouve, dans la jeunesse, (chap. De jove) d' à vièi, (chap. De agüelo o vell) étant vieux, à Nice, v. da.

La préposition à, ajoutée à un substantif ou à un adjectif, contribue à la formation d' un grand nombre de verbes: acivada, de à, civado; adouci, de à, dous; amourti, de à, mort (chap. Amortí, estamordí de una brancada, cop de branca); amoulouna, de à, mouloun

A, particule inséparable qui s' ajoute au commencement d' un grand nombre de mots, par euphonie ou par abus. Ainsi on dit indifféremment: coumença, acoumença, regarda, arregarda, trouba, atrouba, plan, aplan. Cette espèce d' augment, appelée adjectio dans Las Flors del Gay Saber, est beaucoup usitée en Gascogne, Béarn et Navarre devant la lettre r 

(N. E. en vascuence, euskera, se añade la e a la r inicial, como Errentería, Errecalde, Errecacoechea): rai, arrai, rasin, arrasin, rous, arrous. Les Grecs écrivaient de même *gr ou *a-gr (N. E. los caracteres griegos no los puedo transcribir; página 2 del pdf), sans que le sens fût modifié. 

Dans certains mots, tels que aglan, anose, apruno, aciprès, acuèrni, acaus, qui se disent pour glan, nose, pruno, ciprès, cuèrni, caus, il est évident que l' a provient de l' article la: la glan, l' aglan, la nose, l' anose, la pruno, l' apruno, etc. 

L' a privatif des Grecs se retrouve aussi dans quelques verbes: abena, épuiser la veine; abrouqui, abrouti, priver de bourgeons; abouvia, dételer les boeufs; acoura, faire défaillir le coeur (chap. Acorá, se ha acorat lo foc, casi se ha apagat); agouta, priver de gouttes; amaluga, déhancher. 


A, AT (d.), O (lim.), OT (Velay), (rom. a, ha, cat. ha, lat. habet), il ou elle a, v. avé. 

N' a, il en a; quant a? combien a-t-il? n' i' a, n' a (m.), (chap. ña) il y en a, il en tient (chap. Ell en té); i' a tres jour, tres jours a (g.), il y a trois jours; i' a quàuquis an, quàuquis annado i' a, il y a quelques années (chap. Ñan algúns añs); lou tèms l' a, le temps est à ces choses. 

A, v. as; a, v. ac; a, v. la; Aàï, v. Alàri. 


AB, OB (querc.), (cat. ab, prép. latine et romane qui signifie par, avec, v. am, amb, amé, ambé, emé, embé.

Ab intestat (lat. ab intestato), sans tester; ab hic et ab hoc, tabic e taboc, ab hoc et ab hac, à tort et à travers, désordonnément; parlo ab hic et ab hoc, il parle sans savoir ce qu' il dit; ab tant, pourtant, en bas Limousin; tripo ab moustardo, tripe avec moutarde (chap. mostassa). Ab, dab, dap, avec, est usité en Roussillon, Gascogne et Béarn. Ab sauras pour ba sauras, tu le sauras, dans l' Ariége.


Aba, Abac (l. G.), Abaco (niç.), (rom. cat. abac, it. abbaco, esp. port. abaco, - cas. ábaco - lat. abacus), s. m. t. sc. Abaque, tableau propre à tracer des figures géométriques, v. tablèu; tailloir d' un chapiteau, v. taiadou; pour abbé, coryphée, v. abat. 

(N. E. Compendion de lo abaco; https://de.wikipedia.org/wiki/Francesco_Pellos#/media/Datei:Pellos,_Francesco_%E2%80%93_Compendio_de_lo_abaco,_1492_%E2%80%93_BEIC_146377.jpg 

Francesco Pellos, Nicolas Benedict, Nicolo Benedeti, Jacobinus Suigus, Suigo, Sancto Germano, Saint Germain. 

http://gutenberg.beic.it/webclient/DeliveryManager?pid=146377 se puede descargar en pdf desde esta página) 

Compendion del abaco, titre d' un traité de mathémathiques en langue provençale imprimé à Turin en 1492.

Abaca, v. a. Donner la buvée aux cochons, en bas Limousin, v. arriba. 

Abaco lous tessous. 

J. Roux.

R. à, bac.

Abacha, v. abeissa; abachado, v. abeissado; abacho, v. abaisso; abachoun, v. abatoun; abacous, v. bacous. 


Abada, v. a. Ouvrir la bouche ou le bec, en Dauphiné, v. bada; élargir, délivrer, v. alarga.

Abada l' avé, élargir le troupeau; abada lou barrau, mettre le baril en perce. R. à, bado. 


Abadaia, Esbadaia, Abadalha (l.), Ebadalha (lim.). Esbalha (a.), (cat. esbadallar), v. a. Faire bâiller, ouvrir, v. desbadaula. 

Abadaio la porto, ouvre la porte. 

S' abadaia, v. r. S' ouvrir entièrement, se crevasser. 

Un caraven moustrous dejout el s' abadaio. 

A. Langlade.

Abadaia, Abadalhat (l.), ado, part. et adj. Tout ouvert, bâillant, béant, béante. 

Mióugrano abadaiado, grenade entr'ouverte. R. à, badai. (chap. mangrana uberta, entreuberta.)


Abadarna, Badabna, Baderna, Eibabna (d.), (rom. abarnar, cat. abadernar), v a. Crevasser, ouvrir complètement, v. desbadarna, esbadarna. (chap. Esbadocá, una caña, per ejemple.) 

Badarnas tout, durbès la pouerto eí (o el) vènt. 

J. Diouloufet.

S' abadarna, v. r. Se crevasser, s' entre-bâiller. 

Abadarna, ado, part. et adj. Crevassé, entre-bâillé, entre-bâillée.

Muraio abadarnado, mur lézardé, R. à, baderno, ou batan. 


Abadeira, Abandeira et Bandeira (d.), v. a. Entre-bâiller, ouvrir, rendre béant, v. alanda, durbi, esbalança. 

Abadèire, abadèires, abadèiro, abadeiran, abadeiras, abadèiron. 

S' abadeira, v. r. Devenir béant, s' ouvrir. 

S' abadèiron à la redoulènci 

Maienco li pourtau di grand tèmple de Diéu. 

G. B.-Wyse. 

Abadeira, ado, part. et adj. Entre-bâillé, entre-bâillée. 

A leissa la porto abadeirado.

J.-J. Bonnet.

R. à, badiè. 


Abadesso, Abatesso, Badesso (rom. cat. abadessa, esp. abadesa, it. port. abbatessa, b. lat. abbatissa), s. f. Abbesse, v. beilouno; reine d' un bal, d' une fête, v. priéuresso. (esp. prioresa) 

La maire abadesso, la mère abbesse. 

L' abadesso jamai agissié pèr caprice. 

D. Garnier. 

Pioi de soun endrechou l' an fach cap-de-jouvent, 

Quand sa mouiè qu' es ioi s' endeven abadesso. 

A. Langlade.

"Nimes avait une maison publique de débauche, gouvernée par une abbesse à laquelle les consuls offraient un hommage solennel et un présent toutes les années, le jour de l' Ascension." 

Baumes..

R. abat. 

Abadiasso, s. f. Grande abbaye, abbaye en ruines. Les Abbadiasses, n. de l. près Noguères (Basses-Pyrénées). R. abadié. 


Abadiau, Abadial (l.), Abadiol (lim.), abadialo, abadiolo, (rom. abadil, esp. abacial, it. abbaziale, lat. abbatialis), adj. Abbatial, ale. 

Glèiso abadialo, église d' une abbaye. 

R. abat.


Abadié, Abadiè (l.), Abadiò (g.), Badiò (alb.), Abaio (d.), (rom. abadia, abbadie, cat. esp. abadia (cas. Abadía con tilde, en catalán pre Pompeyo Fabra también se escribía con tilde), it. port. abbadía, b. lat. abbatia), s. f. Abbaye, monastère, v. Couvènt, mounastiè, moungiè; dignité d' abbé, de chef de la jeunesse, de prince d' une fête; cortège de l' Abbé de la Jeunesse, à la Fête-Dieu d' Aix; Abbadie, Labadie, Labadié, Dabadie, Badie, de Labadye (N. E. D' Abbadie), noms de fam. mérid. 

La grando abadié, nom qu' on donnait au moyen âge, à un célèbre lupanar de Toulouse.

Faire l' abadié, se dit de la jeunesse d' un lieu qui va solennellement féliciter et fêter de nouveaux époux.

De retour de si guerro anavo en roumavage

E bastissié toun abadié.

E. Ranquet.

PROV. L' abadié se perd pas pèr un mouine.

- Quau es esta mouine e abat, saup tóuti li vice de l' abadié.

R. abat.

Abado, v. à bado.


Abadot, Abadou (l.), Aberot (g.), s. m. Petit abbé, en Narbonnais, v. abatoun.

Quand vèi veni soun abadot.

G. Azaïs.

R. abat.


Abafa (esp. befar, railler), v. a. Insulter quelqu'un en sa présence, v. escarni. R. à, baf. 


Abafaire, abafarello, abafairis, abafairo, s. et adj. Insulteur, euse. v. insultaire. R. abafa. 


Abagnor, Abagnòur (rom. avan, plante qui croît aux bords des eaux, qui les retient), s. m. Fruit de l' épine-vinette, au Queiras, v. agrioutat. 


Abagnourié, s. m. Épine-vinette, dans les Alpes, v. eigret, vinetié. 

R. abagnor. 

Abaguié, v. baguié; abai, v. ah! vai; abaia, v. bajan. 


Abaia, Abaja (lim.), Baja, Biauja (b. lim.), Ablaja (auv.), (v. fr. abayer, it. abbajare, lat. adbaubari), v. n. Aboyer, clabauder, criailler, dans le Var, v. japa, bauba. 

Lei chin an abaia touto la nue.

J.-J. Bonnet.

 

Abaiado, Abajado et Biaujado (lim.), s. f. Aboi, clameur, v. jap. 

R. abaia. 


Abaiaire, Abajaire et Biaujaire (lim.), abello, airis, airo (it. abbajatore), s. et adj. Aboyeur, euse, v. japaire. 

Vous cragne briso, tros d' abajaire.  J. Roux. R. abaia.

Abaiamen, Abajamen (lim.), (it. abbajamento), s. m. Aboiement, clabaudage, v. japadis, boutadisso. 

L' abaiamen dóu loup, de la lèbre, de la perdris, les divers aboiements du chien, selon qu' il poursuit un loup, un lièvre ou une perdrix. R. abaia. 

(chap. Los diferens clapits de un gos, segons si perseguix un llop, una liebre o una perdiu.)

Abaicha, abaissa, v. abeissa; abaile, v. baile; abairou, v. aveiroun.

 

Abaisso, Abacho (g.), (rom. abais), s. f. Abaisse, fond d' un pâté, v. planchié; dépression du sol, v. baisso. R. abeissa.

Abaius, v. bahut. 


Abajèro, s. f. Airelle rouge, arbuste des Pyrénées, v. aire. R. abajou. 


Abajolo, Bajolo, s. Aboyeur, euse, personne grossière, en bas Limousin, v. bramaire; Bajolle, nom de fam. mérid.

As fini de desparla, bajolo?

J. Roux.

R. abaja.


Abajou, Auajou (g.), s. m. Fruit de l' airelle rouge, v. age. 

S' auèren sus la mountagno

Manja arsanos e abajous.

CH. POP. ARIÉGEOIS. 

R. abarjo, baio.

Abajou, v. abat-jour; abal, v. abau; abal, v. avau; abala, v. avala.

(N. E. https://lairellerouge.ae/

Vaccinium vitis-idaea subsp. Vitis-idaea. Airelle vigne du Mont Ida, Airelle à fruits rouges, Airelle à pomme de terre ou berry (Acadie) est un sous-arbrisseau du genre Vaccinium de la famille des Ericaceae.)


Abala, Abalha (lim.), (esp. aballar, - cas. abatir - it. abbachiare), v. a. Abattre, gauler, en Auvergne et Limousin, v. acana, avala. 

Abalhon lous cacals. 

J. Roux.

R. abal, avau.

Abalado, v. avalado.


Abalage, Abalhage (lim.), s. m. Action d' abattre, de gauler, v. acanage. R. abala.


Abalaire, Abalhaire (lim.), airo, s. Celui, celle qui abat, qui gaule, v. acanaire. R. abala.

Abalan, abalano, v. abelan, abelano; abalanca, v. avalanca; abalança, v. esbalança; abalandra, v. balandra.


Abalausi, Abalauvi et Abarauvi (m.), Ablauvi (lim.), Abalaudi (Var), Abaraudi (a.), (rom. ebalauzir), v. a. Abasourdir, v. debalausi, esbalausi; éblouir, v. esblèuja. 

Abalauisse, abalauisses, abalausis, abalausissèn, abalausissès, abalausisson. 

Abalausi, abalausit (l.), abalausido, part. Abasourdi, ébloui, éblouie.

Siéu enca tout abalaudi.

V. Thouron.

Regarde abalausido.

F. Du Caulon.

Moun amo pèr encuei es touto abalauvido.

R. Marcelin.

R. abal, avau, ausi.


Abalausimen, Abalauvimen (lim.) Abarauvimen (m.), s. m. Action d' abasourdir, v. esbalausimen. R. abalausi.

 

Abalauvisoun, Abalauvisou et Balauvisou (lim.), s. f. Étourdissement, vertige, v. debalausido.

L' abalauvisoun e l' estrambord que lou prengueron. 

F. Mistral. 

R. abalauvi.


Abali, Abari (a. M.), Avari (l.), (rom. bailir, gouverner, diriger, b. lat. ballire, posséder, faire valoir) v. a. et n. Élever, nourrir, v. atefia, enanti, entraire, perregi; sauver, préserver, réserver, ramasser, mettre a l' abri, parvenir à établir un ouvrage, v. escouti, gandi, rebari; tenir, durer, demeurer, vivre, v. tempouri; réussir, en Rouergue, v. eneapa; pour anéantir, détruire, v. arali. (chap. Acampá, criá, nutrí &c.)

Abalisse, abalisses, abalis, abalissèn, abalissès, abalisson; abalissiéu; abaliguère; abalirai; abalirièu; abalisse, abalissen, abalissès; abaligue; abaliguèsse; abalissent.

Abali de poulet, élever des poussins; de sèt enfant n' a pouseu ges abali, de sept enfants il n' a pu en conserver aucun; pode ren abali dins ma terro, je ne puis rien sauver dans mon champ, on me vole tout; degun pòu abali á soun entour, nul ne peut tenir auprès de lui; se pòu pas abari de la caud ou de la fre, on ne peut durer de chaud, de froid.

Bregido abalis moun enfant.

J. Roumanille.

Pèr abari la matinado.

J. Azaïs

S' abali, s' abari, v. r. S' élever, se nourrir; se lancer, à Marseille.

Aquèu drole s' abaligue soulet, ce garçon s' éleva seul. (chap. Este sagal se acampe sol.)

Que s' a proun peno à s' abali,

Sèmpre ta gràci ajude-li.

A. Crousillat.

En touto sesoun risouletto,

En tout climat s' abarissènt. 

ID.

PROV. Tres passeroun sus uno espigo

Podon pas s' abari,

Ni tres garçoun près d' uno fiho

Jamai s' endeveni.

Abali, Abarit (l.), ido, part. et adj. Élevé, ée. nourri, nourrie; construit, construite.

Es tout abali, il est grand et fort; fiho avalido, fille formée; poucello abarido, truie adulte.

Coumo un pilié mal abarit.

H. Birat.

R. à, baile, bailo.


Abalimen (rom. bailliment), s. m. Action d' élever, de nourrir, éducation, v. enantimen, nourriage.

Regoularié lou mèu pèr voste abalimen.

Calendau.

R. abali.

Abalisco, v. avalisco; abalóudi, v. abalaudi.

 

Abalourdi, Esbalourdi (a.), Eibalourdi, Ebalourdi (d.), (it. abbalordire, sbalordire), v. a. Abalourdir, étourdir, abasourdir, consterner, v. esbalausi, estabousi.

Abalourdisse, abalourdisses, abalourdis, abalourdissèn, abalourdissès, abalourdisson.

S' abalourdi, v. r. Devenir balourd, stupide

Abalourdi, abalourdido, part. Abalourdi, abalourdie; consterné, étonné, étonnée. 

E tóutei dous èron coumo candi,

Sènso boufa, dóu cop esbalourdi.

J. Diouloufet.

R. à, balourd.


Abalourdimen

mardi 14 décembre 2021

AFLATA - AFOURCA (13)

Aflata (rom. aflatar), v. a. Approcher quelqu'un en le caressant, v. aplana; caresser, flatter, v. flata, appliquer contre, v. aplata, asata.
S' aflata, v. r. S' approcher de quelqu'un pour obtenir sa bienveillance, s' insinuer; se vanter, se glorifier. (chap. unflás de orgull, yo me unflo, unfles, unfle, unflem o unflam, unfléu o unfláu, unflen; insinuás, presumí, glorificás)
Aflato-te, approche doucement.
M' aflatarai emé respèt.
T. Gros.
De la pichouno m' aflate mai. 
A. Crousillat. 
L' espincho, tourdourejo e s' aflato à soun caire. 
J. Diouloufet.
R. aflat. 
Aflataire, v. flataire; aflatarié, v. flatarié. 

Aflatet, n. p. Afflatet, nom de fam. lang. 
R. aflat. 

Aflatiéu, Flatiéu, Aflatous (l.), Aflatouso (rom. afflatador), adj. Flatteur, v. flatiè. 
PROV. Aflatous coume un ome de court.
(chap. orgullós, unflat, pujadet com un home de la Cort)
R. aflat.

Afléuni (S'), v. r. Devenir languissant, v. aflaqui.
Aflèunisse, Aflèunisses, Aflèunis, Aflèunissèn, Aflèunissès, Aflèunisson. 
R. à, flèuni.

Aflicioun, Aflicien (m.), Afliciéu (d.), Aflicciéu (l. G.), Aflicciou (b.), (rom. affliction, cat. afflicció, esp. aflicción, it. afflizione, lat. afflictio, afflictionis), s. f. Affliction, v. crous, lagno, làgui. 
Eiçò 's lou pan d' aflicioun que manjavon nòsti predecessour, paroles prononcées par les juifs provençaux en mangeant la Pâque.
(chap. Aixó, assó, açó es lo pa de aflicsió que minjaben los nostres predecessós. Paraules pronunsiades per los judíos provensals cuan mingen a la Pascua)
Erian tóuti dins l' aflicioun. 
A. Peyrol. 

Afligènt, Afligent (l.), Afligènto, Afligento, adj. Affligeant, affligeante, v. atristant.
Pèr noun pensar au passat afligènt. 
F. Guisol. 
R. afligi. 

Afligi, Aflija (rh. m.), (rom. aflechir, aflijar (Zerbin), cat. esp. afligir, port. affligir, it. lat. affligere, afflictare), v. a. Affliger, v. adoulenti, angouissa, chagrina, lagna. (chap. afligí, entristí: yo me afligixco o afligixgo, afligixes, afligix, afligim, afligiu, afligixen; yo me entristixco o entristixgo, entristixes, entristix, entristim, entristiu, entristixen.)
Afligisse, Afligisses, Afligis, Afligissèn, Afligissès, Afligisson. 
Cèsso, pèr toun repaus, grand rèino, d' afligi 
De plagnuns toun esprit e lou miéu de repròchis. 
J. de Valès. 
Soun malur afligis toun amo.
J. Aubert.
E tant de maus e de truments (chap. y tans mals y torméns)
N' aflijaran plus rèn ma vido. (no afligirán mes ma vida, la meua vida)
C. Brueys.
S' afligi, s' aflija, v. r. S' affliger. 
Afligi, afligit (l.), aflit (niç,), afligido, part. et adj. Affligé, ée. 
Alor dis afligi li preguiero soun vano? 
L. Roumieux. 
L' ue gounfle, l' èr aflit. 
J. Rancher.

Aflista, v. n. Vaquer aux besoins naturels, en bas Limousin, v. ana dóu cors (chap. aná de cos, fé de cos: cagá). 
PROV. Aflisto, Guilhèn, 
Que las brajos te van bèn,
se dit à quelqu'un qui vient de lâcher une incongruité ou une balourdise. R. à, flist. 

Aflitiéu, Aflitivo, Aflitibo (it. afflittivo, esp. aflictivo, lat. afflictivus), adj. Afflictif, afflictive.
Peno aflitivo, peine afflictive.

Aflouca, Flouca (rom. afolcar), v. n. Affluer; battre, en parlant des flots, v. flouqueja.
Afloque, afloques, afloco, afloucan, afloucas, aflocon. 
Sabe un grand cereisié, davans un bastidoun, 
Que de cerièiso douço afloco.
A. Crousillat.
R. à, floc.

Afloura, Aflura (g.), Aflouri (l.), v. a. Affleurer, mettre de niveau, v. enrasa; toucher, joindre de fort près, v. floureja; couler, défleurir, v. esfloura. (chap. nivellá, anivellá: anivello, anivelles, anivelle, anivellem o anivellam, anivelléu o anivelláu, anivellen)
La vigno aflouro, la vigne coule.
Sus l' or que toun alo aflouro.
F. Du Caulon.
Afloura, aflourat (l.), aflourado, part. et adj. Affleuré, égalisé, égalisée, nivelé, nivelée; défleuri, défleurie. R. à, flour.

Aflouramen, s. m. Affleurement, v. enrasamen. R. afloura.
(chap. nivellassió, anivellamén de un terreno, bancal)

Aflourina, v. a. Dresser l' état des contributions que devaient payer les biens nobles, v. alièura. R. à, flourin.

Aflourinamen, s. m. Affouagement des biens nobles, v. alièuramen. 
"Afflorinement, terme barbare que j' espère voir bientôt bannir de la langue provençale" (Mirabeau). R. aflourina. 

Aflourounca, v. a. Affleurer, en Languedoc, v. afloura.
Aflourounque, aflourounques, aflourounco, aflourouncan, aflourouncas, aflourouncon.
S' aflourounca, v. r. S' étendre de son long, v. esvedela. 
Aflourounca, aflourouncat (l.), aflourouncado, part. et adj. Étendu de son long, sans gêne. R. afloura, aflanca. 
(chap. estendres tot lo llarc que un es)

Afluènci, Afluéncio (l. G.), Afluènço (niç.), (rom. cat. esp. afluencia, port. affluencia, it. affluenza, lat. affluentia), s. f. Affluence, v. abord, fube, prèisso, toumbado. 
Noun a tant d' afluènço. (chap. No ña tanta afluensia)
J. Rancher.

Afluènt, Afluent (l.), Afluènto, Afluento (esp. afluente, it. affluente, lat. affluens, affluentis), adj. et s. t. sc. Affluent, affluente. (: Conflent) 
Aflusta, v. afusta; Afonse, v. Anfos; aforchi, v. afourti; afoua, v. afouga; afouage, v. fougage. (chap. Lo Matarraña es un afluén del Ebro, Ebre)

Afouaja, v. a. Affouager, imposer un droit de fouage, v. alièura. R. à, fougage. (N. E. Ver p. ej. Censo de Cataluña de Pedro IV de Aragón, https://censocatalunya.blogspot.com/)

Afouajamen, s. m. Affouagement, nom qu' on donnait dans le Midi à la répartition des impôts sur les biens taillables des communautés. En 1471, le roi René fit faire l' affouagement général de la Provence, v. aflourinamen; liste du nombre des feux d' une paroisse, papier terrier, cadastre, v. cadastre, capbrèu, coumpès. R. afouaja. 
Afoudra, v. afoundra.

Afouga, Afuga (m.), Afoua (l.), Ahouga, Ahouca (g.), Ahouega (b.), Afiouca (rh.), (rom. afogar, afugar, cat. afogar, port. affogar, it. affocare), (chap. botá foc, fotre foc, ensendre, insendiá) v. a. Incendier, embraser, chauffer, exciter, v. embranda, enfiouca; donner l' appétit, pousser à manger, v. empura.
Afogue, afogues, afogo, afougan, afougas, afogon, ou afougue, afougues, afougo, ou (m.) afuègui, afuegues, afuego, afugan, afugas, afuegon. 
Vitamen el davalo 
Pèr afouga lou mens ardit. 
J. Castela.
Dins toun cor que lou bèu afioco. 
A. Tavan.
Nous afougant e nous proutegènt. 
ARM. PROUV. 
PROV. B. Houec de palho pot ahouega la maison.
S' afouga, v. r. S' embraser; s' échauffer, s' empresser. 
Fouero bàrri à lou traire s' afuegon. 
A. Crousillat. 
Afouga, afougat (l.), afougado, part. et adj. Embrasé, embrasée; ardent, violent, violente, acharné, acharnée, fougueux, fougueuxe, impétueux, impétueuse. (chap. fogós, fogosa, ruén, ruenta, ardén, ardenta, impetuós, impetuosa, violén, violenta, que trau foc)
Tèms afouga, temps brûlant; fournas afouga, fournaise embrasée; aigo afougado, eau rapide; li mai afouga, les plus ardents.
Jouine e vièi parton afouga. 
J. Désanat.
PROV. Afouga coume un amourous de quinge an. 
(chap. Ruén com un enamorat de quinse añs)
R. à, foc, fogo.

Afougaduro, s. f. Ardeur, effervescence, fougue, empressement, v. afecioun, afiscacioun. R. afouga.

Afougaire, Afougarello, Afougairo (rom. afogador), s. et adi. Celui, celle qui embrase, excitateur, excitatrice, incendiaire, v. bouto-fiò, empuraire. R. afouga. (chap. botafocs, ensenedó, insendiari : pirómano)

Afougamen (it. affogamento), s. m. Embrasement, incendie, v. usclado; grand empressement, ferveur, enthousiasme, (chap. insendi, foguerada, entusiasme, fervó o fervor) v. fogo, freto. 
Se lèvo em' afougamen. 
S. Lambert.
Pres d' un noble afougamen. 
Lou Prouvençau. 
R. afouga. 
Afougassa, v. esfougassa; afouja, v. afounsa. 

Afoula (rom. afolar, afolhar, cat. esp. afollar, it. b. lat. affolare), (chap. afollá, afollás una cullita o cullida) v. a. Endommager, altérer, v. gasta; émousser, v. abessi; fatiguer, v. alassa; affoler, v. afouli.
Afole, afoles, afolo, afoulan, afoulas, afolon.
Lou marrit tèms afoulè la recloto, le mauvais temps détruisit la récolte; li sautarello afoulavon la daio, les criquets émoussaient la faux; la pòu l' afoulavo, il était fou de peur. (sautarello : criquet : cas. saltamontes : chap. llangosto, pl. llangostos; les perdius ne van loques, los enchisen.)
Lou mal cruèl que m' afolo. 
D. Sage.
S' afoula, v. r. Se gâter, empirer; s' émousser; se fatiguer, se fouler, v. enfaucha; faire une fausse couche, avorter (chap. afollás una dona : abortá), v. blessa; s' affoler.
Afoula, afoulat (l.), afoulado, part. et adj. Altéré, altérée, gâté, gâtée; émoussé, émoussée, fatigué, fatiguée; affolé, affolée. 
Can afoula, chien enragé; dènt afoulado, dent agacée; aguïo afoulado, aiguille affolée, aiguille de boussole dont la direction est dérangée. R. à, fòu

S' afoulon li guerrié. 
J. Rancher.
R. à, foulo. 

Afouladuro, s. f. Partie émoussée; foulure, v. enfauchaduro. R. afoula.

Afoulage, Afoulàgi (m ), Afoulatge (l.), s. m. Action d' altérer, d' émousser, v. abessimen. R. afoula.

Afoulaire, Afoularello, Afoulairo, s. Celui, celle qui altère, émousse ou fatigue. R. afoula.

Afoulamen (rom. afolamen, cat. affolament), s. m. Altération, dommage, v. degai; avortement, en Limousin, v. avourtamen. R. afoula.

Afoulastri (S'), S' Afoulatri (l.), (rom. folletir), v. r. S' amouracher, v. amourachi.
Afoulastri, afoulatrit (l.), afoulatrido, part. et adj. Amouraché, amourachée.
Apetugats e tout afoulatrits.
L. de Ricard.
R. à, foulastre, foulètre. 

Afouli, Afoulesi (rom. afolir, afolezir) v. a. Affoler, v. afadi, enfadesi. 
Afoulisse, afoulisses, afoulis, afoulissèn, afoulissès, afoulisson. 
S' afouli, v. r. S' affoler, devenir fou.
Afouli, afoulit (l.), afoulido, part. et adj. Affolé, affolée, amoureux à l' excès. (cat. foll d' amor; ing. Fool because of love.) 
Entrena dins lou vòu di droulas afouli.
F. Du Caulon. 
Sènso tu n' ère afouli. 
T. Aubanel. 
Bando afoulido 
Di jóuinis an, 
Passo ajouguido. 
J. Brunet. 
R. à, fòu. 

Afoulisca, Afouliscat (l.), Afouliscado (rom. folesc, extravagant), adj. Qui marche la tête au vent, qui se donne une tournure affectée, v. enaurela, s' afisca.
Aquesto qu' es touto cargado
De flous, de plumos, de rubans, 
E que s' avanço afouliscado. 
J. Azaïs. 
R. à, foulige. 
Afouloupa, v. agouloupa. 

Afoundra, Esfoundra, Eifoundra (auv.), Afoudra (rh.), (rom. efundrar, effondrar, esfondrar, esfondar, efundar, affosar, esp. afondar, it. affundare, b. lat. effundare), v. a. Effondrer, enfoncer, ravager, gâter, v. enfrounda, sounsi (chap. sorsí, sorsís una paret; esfonrá, esfonrás, esfondrá, esfondrás; Mas de Sorsides o Solsides); harasser, excéder, abîmer, v. abima.
Afoundro forço linge, il use beaucoup de linge. 
Lou Rose escampo à plen pourtau, 
Afoundro tout sus soun passage.
J.-B. Martin. 
S' afoundra, s' esfoundra, v. r. S' effondrer, s' abîmer, s' excéder.
Creseguerian un moumen 
Que nosto salo s' esfoundrèsse. 
J. Roumanille. 
Afoundra, afoundrat (l.), afoundrado, (chap. esfonrat, esfonrada, esfondrat, esfondrada) part. et adj. Effondré, effondrée, abîmé, abîmée, excédé, excédée.
Capèu afoundra, chapeau effondré. 
L' oustau es afoudra. 
T. Aubanel.

Afoundramen, Afoudramen (rh.), (chap. esfonramén, esfondramén) s. m. Effondrement, ravage, v. destrucioun; éreintement, épuisement, v. delimen. R. afoundra.

Afoundre, Ahoune (g.), (rom. afondir, lat. affundere), v. n. Sombrer, couler à fond, en Guienne, v. passa pèr uei.
Se conj. comme foundre. 
Afouns, Afounso, v. founs, founso. 

Afounsa, Ahouncha (bord.), Afouja (lim.), (rom. cat. afonsar, afonzar, esp. ahondar, it. affundare), v. a. Donner du fond; enfoncer, v. enfounsa. (chap. afoná, afonás; afono, afones, afone, afonem o afonam, afonéu o afonáu, afonen)
S' afounsa, v. r. Prendre fond, s' enfoncer; s' établir; s' affaisser.
PROV. LANG. Terro de rounzes, 
Aqui t' afounses. 
Afounsa, afounsat (l.), afounsado, (chap. afonat, afonada; cat. esfonsat, esfonsada) part. Enfoncé, enfoncée. 
Dins un paure oustalet afounsa dins lou sòu.
A. Boudin. 
R. à, founs.

Afounsou, Afounzou, s. m. Provin, en bas Limousin, v. cabus, couchadis; pour profondeur, v. founsour. R. afouns.

Afourca, Afourcha et Enfourcha (a.), (esp. ahorcar, it. afforcare), v. a. t. de mar. Affourcher, v. ourmeja. (chap. penjá, enforcá, ahorcá, portá a la forca)
Afourque, afourques, afourco, afourcan, afourcas, afourcon. 
Afourca, afourcat (l.), afourcado, (chap. penjat, penjada, enforcat, enforcada, ahorcat, ahorcada) part. Affourché, affourchée.
Araire afourca, v. fourcat. R. à, fourco. 
Afourèst, v. fourèst. 

dimanche 5 décembre 2021

ACOURCHO - AEROUSTAT (8)

Acourcho, Escourcho (niç.), Courcho (esp. escorzo), s. f. Chemin le plus court; (cas. el camino más corto : atajo) abrégé, v. acóurchi.

Camin d' acourcho, chemin de traverse; prene d' acourcho, prendre un raccourci. 

Aquel carrairòu dèu èstre uno acourcho. (chap. aquell carreró deu sé una dressera.)

A. Arnavielle

R. acourcha.


Acourcholo, Escourcholo, Escroucholo, s. f. Petit accourcissement, 

v. escourchiero; chiche, v. escarsello. R. acourcho.


Acourcoussouni (S'), v. r. Être attaqué par les bruches, se vermouler; tomber dans la décrépitude, vieillir, v. acarcaveli. (cas. volverse carca, envejecer; chap. envellí, agüelí)

Acourcoussouni, Acourcoussounit (l.), ido, part. et adj. Véreux, euse; cassé de vieillesse. 

R. à, courcoussoun. (Se parece a Carcassone, Carcasona)


Acourda (rom. cat. esp. port. acordar, it. accordare), v. a. et n. Accorder; se mettre d' accord sur les articles d' un mariage, v. fiança, aproudoula.

Acorde, acordes, acordo, acourdan, acourdas, acordon, ou (m.) acouèrdi, acouerdes, acouerdo, acourdan, acourdas, acouerdon. 

Acordo, accorde, commandement à l' équipage pour voguer ensemble; acourda 'n vióuloun, accorder un violon. 

PROV. Quau ren noun dis, tout acordo. 

S' acourda, v. r. S' accorder; concorder. 

PROV. Acourdas-vous e farés ploure. 

- Noun risques drech en pleidejant: 

Perde puleu en t' acourdant. 

Acourda, acourdat (l.), ado, part. et adj. Accordé; fiancé, fiancée. 

Ami acourda, ami de coeur. R. à, cor. 


Acourdable, Acourdaple (l.), Acourdablo, Acourdaplo (b. lat. accordabilis), adj. Accordable. R. acourda. 


Acourdadamen (rom. acordadamen, cat. acordadament, esp. port. acordadamente, il. accordatamente), adv. De concert, unaniment (chap. unánimemen, en unanimidat; cas. unánime, unánimemente). R. acourda.


Acourdadou, s. m. Accordoir, outil de luthier. R. acourda.

(chap. acordadó, útil de luthier, lo que fa violíns, violes &c.)


Acourdage, Acourdàgi (m.), s. m. Action d' accorder les instruments; arrangement, clause, v. arrenjamen.

De-que te fai lou coumeirage 

Dis acourdage mau en trin? 

M. DE Truchet. 

R. acourda. 


Acourdaio, Acourdalhos (l. g. b.), s. f. Accordailles, fiançailles, 

(cas. desposorios, acordanza, fianza, acuerdo de matrimonio) v. fermaio, fianço.

Quouro uno acourdaio es tant proumto.

M. Trucy. 

Maire, faguen leis acourdaio. 

ID. 

R. acourda. 


Acourdaire, Acourdarello, Acourdairo (cat. esp. acordador, it. accordatore), s. Celui, celle qui accorde (cas. celestino, celestina; mediador; casamentero; pacificador; chap. casamenté, mediadó, passificadó); médiateur, médiatrice, pacificateur, pacificatrice; accordeur d' instruments de musique; Lacordaire, nom de fam. mérid. 

R. acourda.


Acourdamen (rom. acordamen, cat. acordament, esp. acordamiento, it. accordamento), s. m. Traité, arrangement, v. acord.

Acourdamen e grand gan di dos part.

Isclo d' or.

R. acourda. 


Acourdanço, Acourdànci (d.), (rom. cat. acordansa, esp. acordanza, port. acordança, it. accordanza), s. f. Accord, harmonie, consonnance, v. assounanço. (cas. armonía, acuerdo, consonancia; chap. armonía, acord, consonansia)

Lou brut dóu martèu picant en acourdanço. 

(chap. Lo soroll, brogit, del martell picán en armonía) 

L. Roumieux. 

R. acourda.


Acourdant, Acourdanto (rom. acordant, acordan, cat. acordant, esp. acordante, it. accordante), adj. Accordant, accordante, v. assounant. 

Cantats, cantats touts

(cas. Cantad, cantad todos; chap. Cantéu, cantéu tots) 

D' acourdanto vouts.

A. de Salettes. 

R. acourda. 


Acourdatiéu, Acourdativo (rom. acordatiu, acordativa), adj. Qui sert à accorder, qui accorde ou qui s' accorde. R. acourda.


Acourdeon (du fr.), s. m. Accordéon, instrument de musique. R. acourda. (cas. acordeón)


Acouro, Acoulo (rom. acora, lat. anchora), s. f. t. de mar. Accore, étai; contrefort, v. ancoulo; pour quand, v. quouro. (cas. ancla, áncora; chap. ancla)


Acourouca, Acourouta, Courrouta, Courouca, v. n. Glousser, en Languedoc, v. clouca, clussi, acoucourouca.

Acourouque, acourouques, acourouco, acouroucan, acouroucas, acouroucon. 

La galino acourouco. 

P. de Gembloux.

S' acourouca, s' acourrouta (esp. aclocarse, acurrucarse), v. r. S' abriter par un mauvais temps. R. à, clouco. (chap. allocás, aclocás, acurrucás)

Acourral, acourrau, v. courral, courrau.


Acourre, Acouri (l.), (rom. cat. acorre, acorrer, port. accorrer, esp. acorrer, it. accorrere, lat. accurrere), v. n. Accourir, v. courre.

Se conj. comme courre. (chap. acudí; cas. acudir)

Pèr vous vèire, en Prouvènço acourre, o mis ami.

G. B.-Wyse. 

Acouris de pertout pèr vèire de plus près.

Jourdan. 

Acourron eici chasque jour. H. Morel. 

S' acourre, v. r. Aller jusqu' à, en Dauphiné.

Vau faire un bugadoun pèr m' acourre, je vais faire une petite lessive en attendant la grande.

Acourregu, Acourregut (l.), Acourregudo, part. Accouru, accourue. 

Siéu tant vite acourregudo 

Que more de lassitudo. 

M. de Truchet. 

Acourrènt, v. courrènt.


Acoursa, Acoussa (l.), Acroussa (for.), (rom. acorsar, cat. acossar, port. esp. acosar, b. lat. acursare) (chap. acassá), v. a. Exciter à courir; accoutumer à la course, exercer à, v. atrina; poursuivre, presser, harceler, v. courseja, secuta; voler au secours de quelqu'un, en 

Dauphiné, v. secourre; pour accourcir, v. acourcha (chap. acursá).

Acourso, en avant, hop! 

Coume de chin de casso acousson si sóudard. (chap. gos de cassa; cas. perro de caza)

P. Cappeau. 

Sourciès e loups-garous, à ço que me semblabo, 

Èron toujour darrè prestes à m' acoursa.

J. Jasmin. 

PROV. Tout ço que t' acourso, t' a pas encaro aten.

(chap. Tot lo que te acasse, encara no te ha agarrat)

S' acoursa, v. r. S' empresser de courir vers, s' élancer à la course, accourir; s' exercer, s' habituer à.

Coumo fedo à la sau, a tous pèds m' acoussère. 

A. Arnavielle. 

Acoursa, acoussat (l.), acoursado, acoussado, part. et adj. En hâte, empressé, empressée; poursuivi, poursuivie; exercé, exercée, 

accoutumé, accoutumée; gêné dans ses affaires.

Venguè tout acoursa, il vint au pas de course. R. à, courso, cousso. 

Acourseja, v. courseja.


Acous (rom. Acos, Aquos, Cos), n. de l. Accous (Basses-Pyrénées), patrie du poète béarnais Despourrins, v. garroutié. 


Acousina, v. a. Rendre cousin, traiter de cousin. (chap. cusí, cusina, cosí, cosina, acosiná o acusiná no se fa aná)

S' acousina, v. r. Devenir cousin, v. cousineja. R. à, cousin.

Acoussa, v. acoursa; acoussa, v. acouvassa; acoussamen, v. acouvassamen. 


Acoussegre, Acoussegui, Acouchegui (l.), Encoussegui, Encouchegui (g.), (rom. aconsegre, acossegre, aconseguir, acosseguir, cat. aconseguir), v. a. Atteindre à la course, v. ajougne; tâcher d' atteindre, poursuivre, v. coussegre.

Quatre estudiants van pèr un cami

Y no s' poden aconseguir, 

énigme catalane dont le mot est: dévidoir. 


Acoussegui, Acousseguit (l.), Acoussegut (niç.), Acousseguido, Acoussegudo, part. Atteint, atteinte, poursuivi, poursuivie. R. à, coussegre.

Acousseia, acousselha, v. acounseia; acousseja, acoussiga, v. courseja; acoussuro, v. coussuro.


Acousta (rom. cat. esp. acostar, port. accostar, it. b. lat. accostare), v. a. et n. Toucher à une côte; accoster, approcher, v. abourda, acerca, arriba, atraca. (chap. tocá a una costa, arrimás a la costa, v. abordá, acercá, arribá, atracá)

Acoste, accostes, accosto, accoustan, accoustas, accoston, 

ou (m.) acouèsti, acouestes, acouesto, acoustan, acoustas, acoueston. 

Acosto, accoste, commandement de marine.

A l' amourous que l' acoustavo. 

G. Zerbin. 

S' acousta, v. r. Venir à la côte, s' accoster, s' approcher. 

PROV. L. De chaval de móuniè, 

De porc de boulengiè

E de filhos d' ostes 

Jamai noun t' acostes. 

Acousta, acoustat (l.), acoustado, part. et adj. Accosté, accostée. 

Las tènon talamen bridados

Que raramen soun acoustados. 

C. Brueys.

R. à, costo. 

Acoustable, Acoustaple (l.), Acoustablo, Acoustaplo (cat. acostable, it. accostevole), adj. Accostable, v. abourdable (chap. cas. abordable) 

R. acousta.


Acoustamen (rom. cat. acostament, esp. acostamiento, it. accostamento),  s. m. Action de toucher à la côte, d' accoster; approche, accointance, v. abord, acost. R. acousta.


Acousteira, Acoustiera et Acoustaira (l.), Coustaira, v. a. et n. Mettre de côté, serrer d' un côté, mettre hors de danger, v. rejougne, gandi, gara. 

Acoustèire, acoustèires, acoustèiro, acousteiran, acousteiras, acoustèiron. 

S' acousteira, v. r. Se mettre de côté, se coucher sur le côté, v. aleira. 

Acousteira, acoustieirat (l.), acoustieirado, part. et adj. Mis de côté; accompagné de quelqu'un qui marche à côté. 

Avèn acousteira, nous avons versé contre la chaussée. R. à, coustié. 

Acousteja, v. cousteja. 


Acousti, Acoustic (l. g.), Acoustico (cat. acustich, esp. acústico, gr.*), adj. t. sc. Acoustique, v. ausitièu. (chap. acústic)


Acoustico (cat. it. port. acustica), (esp. chap. acústica), s. f. t. sc. Acoustique.

La salo d' acoustico, nom que porte une salle attenante à la cathédrale de Narbonne.

Acoustousi, v. coustesi. 


Acoustuma, Coustuma (b.), Acoutuma (lim.), (rom. cat. port. acostumar, esp. acostumbrar, it. accostumare, b. lat. acustumare), v. a. Accoutumer, prendre en habitude, v. abitua, acoursa, avesa (chap. aveá; acostumá, acostumbrá). S' acoustuma, v. r. S' accoutumer.

PROV. Diéu nous garde de ço que lou cor s' acoustumarié. 

Acoustuma, acoustumat (l.), acoustumado, part. et adj. Accoutumé, accoutumée. 

Ai acoustuma la fatigo, je suis habitué à la fatigue; i' es acoustuma coume un chin d' ana d' à pèd, il est fait à cela comme un chien à aller nu-tête (pèd : pied). R. à, coustumo. (chap. Ell hi está acostumat com un gos de aná a peu)


Acoustumadamen (rom. acostumadamen, cat. acostumadament, port. acostumadamente, esp. acostumbradamente, it. accostumatamente), adv. De coutume, habituellement, v. abitualamen. R. acoustuma.

(chap. acostumadamen, de costum, habitualmen)


Acoustumado, Coustumado, s. f. Accoutumée, habitude, v. abitudo. 

A l' acoustumado, à l' accoutumée. 

Darriè, segound la coustumado, 

Tout lou bagage de l' armado.

(chap. Lo radé, segóns la costum, tot lo bagache de la armada)

C. Favre.

R. acoustuma.


Acoustumaire, Acoustumarello, Acoustumairo, s. et adj. Celui, celle qui accoutume. R. acoustuma.


Acoustumanço, Acoutumànci (d.), (rom. acosdumnansa, costumanza, it. accostumanza), s. f. Accoutumance, v. coustumo.

Aquelo bono acoustumanço. 

L. de Berluc-Pérussis.

Nous semounde, à l' acoustumanço, 

Lou couràgi e la counfianço. 

J.-B. Gaut. 

R. acoustuma. 


Acout, s. f. Langueur, paresse, dégoût du travail, en bas Limousin, v. cagno, flèumo, goudello; pour queux, pierre à aiguiser, v. cout. 

Anuech ai l' acout, pode res fa. 

J. Roux.

R. acouta. 


Acouta (rom. acotar, acontar, acoindar, acundar, esp. acotar, it. accodare, v. fr. accouer), v. a. Accointer, joindre, atteindre, v. ajougne; attraper, saisir, prendre, duper, tromper, en bas Limousin, v. arrapa; accoter, appuyer, barricader, caler, arrêter, v. couta; receper, étêter un arbre, en Gascogne, v. cepa; pour écouter, v. escouta. 

Acote, acotes, acoto, acoutan, acoutas, acoton. 

L' acoutarès proun, vous l' atteindrez bien; acoto-lou per li pèu, prends-le par les cheveux.

Jiton de flamo devouranto

Sus l' imprudènt que voudrié l' acouta.

S. Lambert.

S' acouta, v. r. Se prendre à quelque chose ou dans quelque chose, s' attacher, s' attraper; prendre racine.

L' èurre s' acoto is aubre, le lierre s' attache aux arbres.

(chap. la hedra o edra se enganche als abres)

Acouta, acoutat (l.), acoutado, part. et adj. Attrapé; accroché, embourbé; calé, arrêté, attrapée; accrochée, embourbée; calée, arrêtée. L' ai bèn acouta, je l' ai bien dupé; lou rat s' es acouta, le rat s' est pris. R. à, cout, coto ou co. 

Acóuta, v. acouvassa.


Acoutadou, s. m. Cale, étançon, v. coto, soustiho. R. acouta.


Acoutadou, Acoutadè (g.), Acoutadèro, adj. Qui peut être recepé, recepée, v. cepo. R. acouta.

Acoutaire, v. coutaire; acoutaire, v. escoutaire. 


Acoutala, v. a. Caresser? en Languedoc.

Lous acoutalo pèr lous escoutela. 

X. de Ricard. 

R. à, coutau. 


Acouti, ati (rouerg.), v. a. Courir après quelqu'un, poursuivre, en Languedoc, v. acoudoula, coussegui.

Acoutisse, acoutisses, acoutis, acoutissèn, acoutissès, acoutisson. 

Ié fai coutigo 

E fugis pèr qu' el l' acoutigo. 

C. Favre.

Acoutissent lous gafarots.

A. Langlade.

Acouti, acoutit (l.), acoutido, part. et adj. Poursuivi, poursuivie; pour tassé, mal levé, embrouillé, compacte, v. acoudi et couti.

Acoutit pèr Pirrus qu' enrajo e se despito. 

Jourdan.

R. à, cout.


Acouti, Escouti, v. Amener à bien, élever avec succès, v. abali, enanti.

Acouti, acoutido, part. et adj. Nourri, nourrie, élevé, élevée. R. à, et (rom. colt, cultivé). (cas. cultivado, culto)

Acoutiba, v. cultiva; acoutoula, v. acoucouna. 


Acoutra, Acoutri, Encoutra (rom. acotrar), v. a. Cultiver, v. fatura; accoutrer, v. atrenca; disposer, préparer, v. adouba; enivrer, v. empega. Acoutravian, quand venguèron li plueio, nous étions en train de cultiver, quand survinrent les pluies.

Acoutra, acoutrat (l.), acoutrado, part. et adj. Cultivé, accoutré; ajusté, paré, cultivée, accoutrée; ajustée, parée. 

Ai uno vigno à Pisso-vin 

Qu' es uno di miel acoutrado.

J. Reboul. 

R. à, coutre.

Acoutraduro, Encoutraduro, s. f. Culture, accoutrement, v. atrencaduro, afalicoutraduro. R. acoutra. 


Acoutraire, Acoutrarello, Acoutrairo, s. Celui, celle qui cultive ou accoutre, accoutreur; cultivateur, cultivatrice, v. fousèire. R. acoutra. 


Acoutramen. Acoutromen (l.), Acoutrage, s. m. Acoutrement, v. atrencamen; culture, v. faturo. 

Balhas-me moun acoutramen, 

Que iéu m' abilhe vitamen. 

D. Sage.

Soun acoutramen croumpat à la cavilho d' un fardassiè.

A. Mir.

Dins l' acoutrage que savès. 

C. Favre.

R. acoutra. 

Acoutsa, v. acoucha.


Acouvassa, Acougassa (l.), Acouassa (niç.), Acouata (a. G.), Acóuta (d.), (rom. acoatar), v. a. Faire choir sur le derrière, v. escagassa; couvrir avec soin, v. acoucouna. 

S' Acouvassa, S' Acouata (g.), S' Acoueita (bord.), (it. accovacciarsi), v. r. Accouver; s' accroupir comme une poule qui veut couver, se tapir, v. acougouncha; se courber, se baisser, v. aclata, acourbaissa. 

S' acouasso, lou regardo e noun lou quito plus.

J. Rancher.

Soul fais de la doulou veniò tout acouatat.

J. Castela.

R. à, couvassa.


Acouvassamen, Acoussamen, s. m. Accroupissement. R. acouvassa.


Acouvassi (S'), S' Acouï (l.), S' Encouvassa (d.), v. r. Chercher à couver, manifester le besoin de couver, v. aclussi. 

Acouvassi, acouït (l.), ido, part. et adj. Qui cherche à couver; accouvé, accouvée. 

L' iòu qu' an mes sout la clouco acouïdo.

A. Langlade.

R. à, couvassa. 


Acouvassimen, s. m. Besoin ou désir de couver; état maladif dans lequel tombent les poules, lorsqu' elles couvent. R. acouvassi.

Acra, v. à cra; acraba, v. cabra; acrampouna, v. rampouna; acranca, v. escranca; acrancha, v. acoungouncha. 


Acrapa (S'), v. r. S' emmêler, se coller ensemble, v. empega. 

Acrapa, acrapat (l.), acrapado, part. et adj. Emmêlé, comprimé, collé ensemble, en parlant des cheveux, de la laine; adhérent, adhérente, v. acoudi, amechi, arrapa. R. à, crapo.


Acrapuli, v. a. Plonger dans la crapule. 

S' acrapuli, v. r. Devenir crapuleux, crapuler, v. apourcati.

Jure que m' acrapulirai jamai plus.

J. Roumanille.

Acrapuli, Acrapulido, part. et adj. Crapuleux, crapuleuse, v. rafala. 

PROV. L. Acrapulit coumo un sac à rauso.

R. à, crapulo. 


Acrapulimen, s. m. État crapuleux, v. cativié. R. acrapuli. 

Acrasa, v. agrasa; acrassi, v. crassi, encrassi. 


Acrassima, Crassima (rom. cresima, chrême, crasse), v. n. Sécher d' ennui ou d' inquiétude, se chêmer, à Castres, v. crassi, langui, tahina. R. à, craumo. 

Acrata, v. aclata; acraua, v. acaua. 


Acraumi, Encaumi (g.), v. a. Encrasser, emplâtrer, v. encrassi, gresa. 

Acraumisse, acraumisses, acraumis, acraumissèn, acraumissès, acraumisson. 

Acraumi, acraumit (l. g.), acraumido, part. et adj. Crasseux, crasseuse, gluant, gluante.

R. à, craumo. 

S' acraumi, v. r. Devenir crasseux.

 

Acre, Acro (rom. agre, it. esp. port. acre, lat. acer, acris), adj. Acre, v. aspre, mau, risprous. 

De vin acre, du vin acerbe. (cas. agrio; vino agrio : vinagre; Acrimonte, Acrimontis: Agramunt)


Acre (rom. Acre, Acri, Acra, b. lat. Acra, turc. Akia), n. de l. Acre, ville de Syrie. 

Veguèren lou vièl simulacre 

Dau bèl castèl de Sant-Jau-d'Acre. 

D. Sage.

Acre pour sacre.


Acrebassi, Acrebassia (m.), v. a. Crever, éreinter, en parlant de l' effet du travail ou de l' âge, v. abouti, escranca. 

S' acrebassi, v. r. Se crever, devenir cassé.

Acrebassi, Acrebassido, part. et adj. Crevé, brisé par l' âge, le travail ou les maladies. 

Enfant acrebassi, enfant malingre. R. à, crebasso. 


Acredita (cat. esp. port. acreditar, it. accreditare), (chap. acreditá: acredito, acredites, acredite, acreditem o acreditam, acreditéu o acreditáu, acrediten) v. a. Accréditer. 

S' acredita, v. r. S' accréditer. 

Acredita, acreditat (l. g.), acreditado, part. et adj. Accrédité, accréditée. R. à, crèdi.


Acrèire (rom. acreire, esp. acreer – creer -, lat. accredere), v. a. Accroire, v. encrèire. (chap. creure: yo me crec, creus, creu, creém, creéu, creuen)

Ié fai acrèire, il lui fait accroire que; s' en fai acrèire, il s' en fait accroire, il présume trop de lui-même.

Voulès m' en faire acrèire. 

Ricard-Bérard. 

Acredut, acredudo, part. Cru, crue, en Gascogne. R. à, crèire.


Acrèisse (rom. acreisser, accreisser, acreysser, esp. acrecer, port. acrescer, it. lat. accrescere), v. a. Accroître, v. aumenta (chap. aumentá).

Se conj. comme crèisse.

(cas. crecer, aumentar; chap. creixe : creixco, creixes, creix, creixem, creixéu, creixen)

Acrèisse la fourtuno.

STAT. DU PARAGE. 

S' acrèisse, s' encrèisse (l.), v. r. S' accroître. 

Le ramelet moundi acrescut d' un broutou, titre d' une édition de Goudelin. R. à, crèisse.


Acreissemen, Acreissamen (rom. acreissemen, acreyssement, acreissament, esp. acrecimiento, it. accrescimento), s. m. Accroissement, v. crèis. R. acrèisse.

Acremouli, v. agroumeli.


Acreta, Acretat (l. g.), (it. acrità, lat. acritas, acritatis), s. f. Acreté, v. asprour. (chap. aspró; cas. amargor, aspereza) 

L' acreta dis umour, l' acrimonie des humeurs. R. acre.

Acrida, v. escrida. 


Acrimounié (cat. it. esp. port. lat. acrimonia), s. f. Acrimonie, v. aissige. 


Acrimounious, Acrimouniouso (esp. it. acrimonioso), adj. Acrimonieux, acrimonieuse, v. aisse, aigre, R. acrimounié. 


Acrin, Crin, Grin (lim.), s. m. Crête, arête, faîte, en Languedoc, v. cresten. 

De grin (lim.), de champ, sur le côté le moins large. 

Sus l' acrin das parets. 

A. Langlade.

Lou grel sus lous acrins çai vèn faire espinchou. ID. 

Oh! tre que pareiguè amount, dre sus l' acrin.

A. Arnavielle.

R. à, cresten.


Acrinau, Crinau, Crignau, s. m. Faîte, comble d' un édifice, sommet, en Languedoc,

v. cresinado. 

En plano o sul crignau. 

B. Floret.

R. acrin.


Acrò, Acroc et Acròchi (l.), s. m. Accroc, v. arrap, bencado, buscado; pierre d' achoppement, difficulté, obstacle, v. acip; acier, selon Sauvages, v. aciè. 

Faire un acrò au francès, estropier le français; faire un acrò à sa reputacioun, faire brèche à l' honneur. R. acrouca.

Acroubate, Acroubato (cat. acrobate, esp. acrobato – acróbata -), s. Acrobate, v. dansaire de cordo (chap. acróbata, dansadó o dansaire de corda). 

Lou Long es acroubate e sauto de tout caire. 

E. Robert.


Acrouca, Acroucha (d.), (b. lat. acrochare), v. a. Accrocher, v. gafa 2. 

Acroque, acroques, acroco, acroucan, acroucas, acrocon. 

L' un vous l' acroco coume un pan

E lou tèn dins aquéu carcan.

V. Martin. 

S' acrouca, v. r. S' accrocher; se plier en forme de croc, v. encrouca. 

Boundo, s' acroco e pènjo. 

F. Gras.

Acrouca, acroucat (l.), acroucado, part. et adj. Accroché, accrochée. 

Dessouto aquelo triplo arcado

Que lous Roumans an acroucado

Entre dous serres.

Lafare-Alais. 

R. à, croc.


Acroucamen, Acrouchamen (d.), s. m. Action d' accrocher. R. acroucha.

Acrouchi, v. acourchi.


Acrouchouni, Agrouchouni, Agrouchouna (m.), Agroucouri (a.), v. a. Arrondir en quignon, v. crouchouna; ratatiner, v. acebenchi. 

S' acrouchouni, v. r. S' arrondir en quignon; se blottir, se ratatiner, v. amouchouna. 

S' agrouchounis, folo d' esfrai. 

C. de Villeneuve. 

Acrouchouni, acrouchounido, part. et adj. Arrondi, arrondie, blotti, blottie; transi, transie de froid. (cas. transido de frío)

Pan acrouchouni, pain à croûte rebondie; un ome acrouchouni (Espaze), un homme accroupi. R. à, crouchoun.


Acroumati, Acroumatic (l. G.), Acroumatico (cat. acromatich, esp. acromático), adj. t. sc. Achromatique. 

Uni luneto acroumatico, des lunettes achromatiques. 

Acroumpa, v. croumpa; acroupi, v. agroupi. 


Acroupòli (cat. lat. acropolis), s. f. t. sc. Acropole, v. cièutadello. 

(cas. Acrópolis, de Atenas)

L' acroupòli de Marsiho, l' acropole de Marseille phocéenne, aujourd'hui la colline des Carmes.

Acroupouna, v. agroupi.


Acrousela, v. a. Entasser les gerbes par dizeau ou par dix, au temps où l' on prélevait la dîme, v. engourba. (chap. garba, garbes; engarbá a desenes, grups de deu)

Acrouselle, acrouseltes (sic. acrouselles), acrousello, acrouselan, acrouselas, acrousellon. 

R. crous (X). 

Acroussa, v. acoursa.


Acrousti (rom. crostir), v. a. Encroûter.

S' acrousti, v. r. Se couvrir de croûte.

Acrousti, acroustit (l.), acroustido, (chap. encrostit, encrostida) part. et adj. Encroûté, encroûtée. 

Pan acrousti, pain qui a beaucoup de croûte (chap. crosta); ptago (sic. plago) acroustido, plaie qui se cicatrise (llaga que cicatriza, que tiene costra), R. à, crousto.

(chap. crosta, fés crosta)


Acroustimen, s. m. Action d' encroûter ou de s' encroûter. R. acrousti. 


Acroustique (cat. acrostich, it. port. acrostico (cas. acróstico), lat. acrostichis, gr. *), s. m. t. sc. Acrostiche. 


Acroutèri (it. acroterio, gr. *) s. m. t. d' architecture. Acrotère. 

Acrupia, v. agrupia; acrusa, v. agrasa. 


Acs, Ats (rouerg.), Dacs (lat. acus, acueris) s. m. pl. Balles des céréales, dépouille du blé (chap. despulla del blat), en Gascogne, v. abc, póusso. 

Actiba, v. ativa; actiéu, v. atiéu; actioun, v. acioun; actour, v. atour; actual, v. atuau. 


Acubi, Acubit (l.), Acubido (lat. accubitus), part. et adj. Couché, appuyé sur ou contre, situé, placé, située, placée, v. estendu, jasent. R. à, cube 2. (cas. decúbito)


Acubié, Ecubié (it. cubia, esp. escobenes, port. escovens), s. m. t. de mar. Écubier, trou par lequel le câble traverse la proue d' un vaisseau, v. uei. 

Lis acubié, les yeux, en style familier; durbi, alanda l' acubié, ouvrir l' oeil.

Pèr mouia dins lou port fau durbi l' acubié. 

F. Peise.

R. cubié. 


Acubuï (lat. accubuò, dans la posture d' un homme couché), v. a. Atterrer, abattre, rendre malade, dans le Var, v. esterni.

Ai reçaupu 'no nouvello que m' a acubuï.

J.-J. Bonnet.

Acubuï, acubuïdo, part. Atterré, accablé, atterrée, accablée. 


Acucha, Aclucha, Acluca (g.), Encuca (m.), Cucha, Encucha, Enclucha (d.), (it. accozzare), v. a. Entasser, amonceler, accumuler, v. amoulouna, amounta; combler la mesure, v. coucoulucha. 

Acucho lou fen, mets le foin en meules; encuca de fumiè, entasser du fumier. 

En acuchant lou Tresor dóu Felibrige. 

L. Moutier. 

S' acucha, v. r. S' entasser; s' accroupir.

Respond lou drole, en quau s' enclucho 

L' amar verin. 

Mirèio. 

Acucha, Acuchado, part. et adj. Amoncelé, entassé, amoncelée, entassée. 

Mesuro acuchado, mesure comble. R. à, cucho, cuco.


Acuchai, Acuchalh (a.), s. m. Faite du toit d' une grange, comble, v. camelun, coucoulucho. R. acucha.


Acuchaire, Acucharello, Acuchairis, Acuchairo, S. Celui, celle qui entasse, amoncelle, met en meules, v. amoulounaire. R. acucha.


Acuchamen (it. accozzamento), s. m. Entassement, v. amoulounamen. R. acucha.


Acuchouna, Cuchouna (a.), v. a. Mettre en tas, en veillottes, v. aburrela, acounoulha. 

Acuchouna, acuchounado, part. et adj. Entassé, entassée. 

R. à, cuchoun. 


Acuei, Acui (m.), Acuelh (a.), Acuer (rh.), Aculh (lim.), Acul (l.), (rom. acuelh), s. m. Accueil, v. acuiènco. 

Faire d' acuei, faire accueil, faire bon accueil; m' an fa forço acuei, on m' a très bien accueilli. (cat. aculliment; cas. acogimiento, recibimiento; page d' accueil : página de bienvenida, web; chap. ressibimén)

E me vesès tout esmóugu 

De voste acuei courau e flame. 

A. Tavan.

L' egouïsme fa soul acul 

A vostre ourgul. 

J.-A. Peyrottes. 

R. acueie. 


Acueie, Acuelhe (a.), Acouelhe, Arcouelhe (g.), (port. acolher, esp. acoger, it. accogliere, lat. adcolligere), v. a. Accueillir (cat. acullir), v. aculi. 

Se conj. comme cueie. 

Acuenta, v. acounta; acuera, v. acula; acuèrni, v. cuèrni, corgno; acui, v. acuei; acuï, v. aculi. 


Acuièire, Aculhèire (l.), Aculeiris, Aculèiro (esp. acogedor), s. Celui, celle qui accueille. (cat. acullidor) R. acueie.


Acuiènço, Acuiènci (m.), Aculhenço (l. g. b.), (it. accoglienza), s. f. Action d' accueillir, réception, v. recepcioun. (cas. acogimiento, recepción, bienvenida; chap. ressepsió, benvinguda)

Sara fa bono acuiènço à touto soumo que nous sara mandado.

ARM. PROUV. 

Te fa largo aculhenço e roio. 

A. Arnavielle. 

Lou rèi li fa bouno aculhenço. 

G. Azaïs. 

R. acueie. 


Acuiènt, Aculhent (l. Lim.), Ènto, Ento, adj. Affable, hospitalier, hospitalière, v. avenènt.

R. acueie. (cas. afable, hospitalario, hospitalaria, acogedor, acogedora)

Acuirata, v. aculata. 


Acuïta, Acuitat (l. g. b.), (rom. acuitat, it. acuità), s. f. t. sc. Acuité, v. agudesso.


Acula, Acuoula (d.), Aquiela, Aquiéula (rh.), Acuera (m.), Achiéula, Atiéula (l.), (esp. acular, it. b. lat. acculare), v. a. Éculer, v. escula, engarrouna; acculer, faire pencher ou tomber en arrière, v. ramba; ruiner, v. arrouina. (chap. caure de cul)

Acuele, acueles, acuelo, aculan, aculas, acuelon. 

Acuelo la carreto, fais pencher la charrette en arrière.

S' acula, v. r. S' éculer; s' acculer, tomber sur son derrière; se ruiner.

Tout-d'un-cop se planto e s' aquiéulo.

Lafare-Alais.

Acula, aquiéulat (l.), aculado, aquiéulado, part. adj. et s. Éculé; acculé, ruiné, éculée; acculée, ruinée. 

Tóuti lis acula, tous les gens tarés.

PROV. Marchand acula cerco vièi dèute. 


Aculado, s. f. Ce qu' on écule ou accule en une fois. R. acula.


Aculaire, Acularello, Aculairo, s. Celui, celle qui écule ou qui accule. R. acula.


Aculamen, s. m. État de ce qui est éculé ou acculé; t. de mar. courbure des varangues d' un vaisseau, acculement. R. acula.


Aculassa, Aculata, Acurassa (m.), Acuirata (a.), v. a. Faire pencher sur l' arrière; acculer; écuier, v. acula. 

Aculassa, aculassado, part. Acculé, acculée, éculé, éculée. R. à, culasso, culato.


Aculi, Aculhi (l.), Acuï (m.), Acouelhi, Arcoulhi (g.), (rom. aculhir, acuelhir, cat. acullir (cas. acoger), lat. adcolligere), v. a. Accueillir; recevoir dans sa cuve les raisins d' autrui, pour lui remettre du vin au prorata (cas. recibir dentro de su cuba las uvas de otro, para remitirle vino a prorrata), v. acueie, reçaupre; remplir (rellenar, llenar; chap. umplí, plená) d' eau sa chaussure en marchant dans une flaque, à Bordeaux; amener, dans les Alpes, v. adurre. 

Se conj. comme culi. 

S' aculi, v. r. Se rendre, arriver, se trainer au gîte; se réunir, v. acampa. 

Me ié poudiéu plus aculi, j' ai eu toutes les peines du monde pour arriver. Aculi, aculhit (l.), aculido, aculhido, part. et adj. Accueilli, accueillie; réuni, réunie.

Vesènt que deja sa partido 

Près dóu pourtau s' èro aculido.

C. Brueys.

R. à, culi. 


Aculimen, Aculhimen (l.), (rom. aculhimen, acoillimen, cat. acullimen (sense t final), it. acoglimento), s. m. Action d' accueillir, réception, v. acuei. R. aculi.

Acùlu, v. aquéli; acumula, v. acoumoula; açupa, v. acipa. 


Acupa (rom. acolpar), v. a. Inculper, blâmer, v. acusa (chap. acusá), cupa; affaisser, faire fléchir, à Agde, v. apoudera (chap. apoderá); pour occuper, v. óucupa (chap. ocupá). 

R. à, cupo. 

Acupage, v. equipage. (cas. inculpar, blasmar, acusar)


Acurnen, Acurnenco, adj. En forme de cornouille, v. cournau. 

Oulivo acurnenco, variété d' olive (cas. variedad cornicabra). R. acuèrni, corgno.

Acùrni, v. cuèrni, corgno; acurnié, v. curnié, cournié. 


Acùrsi, Cuèrsi (m.), (lat. Accursius), n. d' h. et s. m. Accurse; homme maigre et sec, v. rastegue.

La capello de sant Acùrsi, monument du cimetière des Aliscamps, à Arles.

Acursia, v. arcusso. 


Acus (esp. acuse), s. m. Points qu' on annonce à certains jeux de cartes, comme au piquet. 

Ai nounanto d' acus, j' annonce quatre-vingt-dix (4*20+10 : 90 : nounanto : noranta : noventa : ninety : neunzig). R. acusa.


Acusa (val. acusà, rom. acuzar, encuzar, cat. esp. acusar, port. accusar, it. lat. accusare), v. a. Accuser; déclarer; t. du jeu de cartes, annoncer, v. declara, arresouna. (chap. acusá, acuso, acuses, acuse, acusem o acusam, acuséu o acusáu, acusen)

Acusa de vin, déclarer du vin à l' octroi. 

Car voudriéu pas l' acusa

D' uno causo que noun fouguesso. 

C. Brueys.

PROV. Lou pecat acuso,

le crime se dénonce lui-même.

S' acusa, v. r. S' accuser.

De que vous acusas? de quoi vous confessez-vous?

Acusa, acusat (l. g.), acusado, (chap. acusat, acusada) part. adj. et s. Accusé, déclaré, accusée, déclarée.

L' acusa, l' accusé.


Acusable, Acusaple (l.), Acusablo, Acusaplo (cat. acusable, acusabla (en el catalán “barsaluní”, apla es muy común, “acusapla; furmidapla; millurapla, etc”), port. accusavel, lat. accusabilis), adj. Accusable. R. acusa. (cas. chap. acusable)


Acusacioun, Acusacien (m.), Acusaciéu (l. g.), (rom. acuzacion, rom. lat. accusatio, cat. acusació, esp. acusación, it. accusazione), s. f. Accusation; imputation.

La vióulènto acusacioun sóulevado contro nautre. (chap. natres, natros) 

ARM. PROUV.

Acusadou, Acusatou (g.), Acusatouiro, (Acusatour), (rom. cat. esp. acusador, port. accusador, it. accusatore, lat. accusator), s. Accusateur, accusatrice. (chap. acusadó, acusadora, pl. acusadós, acusadores)
Acusadou publi, accusateur public.
Caremo èro l' acusatour
E Carnava lou defensour. 
P. Cappeau. 

Acusaire, Acusarello, Acusairo (rom. acusaire, accuzaire, acuzaire), s. Celui, celle qui accuse (ex. Émile Zola), qui déclare. 
Lou marrit founs dis acusaire. 
ARM. PROUV. 
R. acusa. 

Acusamen (cat. acusament, esp. acusamiento (acusación), it. accusamento), (chap. acusamén) s. m. Action d' accuser. R. acusa.

Acusatiéu (rom. cat. acusatiu, esp. acusativo (declinación), port. it. accusativo, lat. accusativus), s. m. t. sc. Accusatif. 
A l' acusatiéu, l' S redevenié la marco dóu plurau.
(chap. A l' acusatiu, la S esdevé la marca del plural.) 
ARM. PROUV. 
Acusca, acussa, v. cussa; acuscaire, v. cussaire. 

Ad, Az (rouerg.), Os (rom. ad, az, lat. ad), pour à, devant une voyelle, en Gascogne, Béarn et Limousin, v. à, and, end.
Ad aquelo, à celle-là; ad un ome, az un ome, à un homme; ad uno, en voilà une, voilà pour une. 

Ada (it. lat. addare, donner), v. a. et n. Rapporter, convenir, adapter (D' Astros), en Gascogne, v. asata. (chap. da y doná; dat, dada, donat, donada; dono, dones, done, donem o donam, donéu o donáu, donen.)

Adabas, Dabas, adv. Là-bas, v. adavau, abas. (chap. daball, aball, o davall, avall, baix, a baix; cas. debajo, abajo, hacia abajo)
E m' envau pas sènso n' en faire 
Toumba un o dous adabas.
m. Bourrelly.
R. ad, abas.

Adàgi, Adage (rh.), (cat. adagi, it. esp. port. adagio, lat. adagium), s. m. Adage, v. prouvèrbi. (cas. + proverbio) 
De l' animau aprove fort l' adage;
Se manjo coume un porc, resouno coume un sage.
H. Morel.
Adagoua, adaiga, v. aseiga. 

Adaise, d' Aise, Ada (d.), (piém. adasi, it. adagio), adv. A l' aise, doucement, à Nice et en Béarn, v. aise. 
Serèi countent déu vede de près, adaise. 
V. Lespy. 
PROV. En un marrit pas, va-li adaise. 
R. ad, aise.

Adalbaud, n. p. Adalbaud, nom d' un saint honoré en Périgord.
Adali, v. adeli; adalimen, v. adelimen. 

Adam (rom. Adam, Azam, Aams, cat. Adam, esp. Adán, it. Adamo, hébr. Adam, homme), n. d' h. Adam; Azam, Azan, Adanet, noms de fam. mérid. 
Vièi coume Adam, vieux comme Adam; moussèu d' Adam, taioun d' Adam, pomme d' Adam, grosseur qui paraît à la gorge (cas. la nuez de Adán); es la cousiniero d' Adam, qu' empouisounè lou diable, se dit d' une gargotière; sèmblo sourti de la costo d' Adam, il semble sorti de la 
cuisse de Jupiter; vèn pas d' Adam, il a une vertu surhumaine. 
PROV. Urous coume Adam avans lou pecat.
Adamau pour de-mau (pénible).

Adamen, Adamenc (l.), Adamenco, adj. Adamique, d' Adam. 
Alor que la raço adamenco, (cas. entonces cuando la raza de Adán)
Sèns ranfort d' araire e de trenco,
Culissié sèns res semena.
Lafare-Alais.
R. Adam.

Adamiseli, Adoumaiseli (l.), (esp. adamar), v. a. Rendre demoiselle, v. endamiseli. 
Adamiselisse, adamiselisses, adamiselis, adamiselissèn, adamiselissès, adamiselisson.
S' adamiseli, v. r. Faire le damoiseau ou la demoiselle. (cas. traducción literal: “adamiselarse”, hacerse damisela.)
Adamiseli, adameiselit et adoumaiselit (l.), ido, part. et adj. Affecté, efféminé, sucré, affectée, efféminée, sucrée.
(chap. afeminat, conducta afeminada, afectat, afectada)
Parla adamiseli, langage affecté.
Aqui lou mot tout espeli, 
Tant-lèu que la lengo boulego, 
Jamai n' èro adamiseli
Quand l' entendias sus uno brego.
M. de Truchet. 
R. à, damisello. 

Adamount, Adamoundaut, adv. Là-haut. C' est l' opposé d' adavau, v. cilamount, damount. (chap. adamún, damún, là-haut : a dal, lo contrari de a baix, abaix, daball, devall) 
Adamount sus la vouto.
M. Trussy. 
Adamount ounte rèstes. 
Lejourdan. 
L' un crèbo eici, l' autre crèbo adamount. 
J. Diouloufet.
R. ad, amount. (chap. amún)

Adansi (S'), v. r. Se passionner pour la danse.
Adansi, adansit (l.), adansido, part. et adj. Qui a la passion de la danse. R. à, danso. (chap. dansa) 

Adansoun (angl. Adanson, fils d' Adam), n. p. Adanson. 
Lou naturalisto Adansoun, Michel Adanson, naturaliste distingué, né à Aix, d' une ancienne famille écossaise (1727-1806). (Adamson)
Adaoust, v. Adòufe; adapta, v. asata; adarè, v. à-de-rèng; adaro, v. aro; adaroun, v. à-de-rèng; adarrè, v. darrié.

Adarreira (rom. aderrairar), v. a. Arriérer, v. endarreira. 
Adarrèire, adarrèires, adarrèiro, adarreiran, adarreiras, adarrèiron. 
Subre moun còu porte uno pèiro, 
Ve, que m' ensuco e m' adarrèiro. 
Calendau.
S' adarreira, v. r. Rester en arrière. (chap. atrasá, quedás atrás, a la zaga)
Adarreira, ado, part. et adj. Arriéré, arriérée. R. à, darrèire. (darrera, darrere cat.) 

Adarreirage, s. m. Action de laisser ou de rester en arrière; arrérages, v. endarreirage. R. adarreira.

Adarta (rom. adautar), v. a. et r. Élever, percher, en Béarn, v. enarta. 
Tout à yamèi m' adarte 
De dau de bièlhs papès. 
Fondeville. 
R. adaut. 

Adassia (v. fr. daser, niaiser), v. a. Bousiller, gâter l' ouvrage, dans les Alpes, v. pouchina. R. à, das ou adaise.

Adassiaire, Adassiairo, s. Bousilleur, v. magagnoun. R. adassia. 
Adaura, v. daura. 

Adaut, Au-Aut (b.), (rom. adaut, adalt, cat. adalt), (chap. a dal) adv. 
Là-haut. C' est l' opposé de abas, v. amount. 
L' esperit mounto adaut.
R. Marcelin. 
Capitàni mounto-adaut, simple matelot. 
R. ad, aut. 
Adavans-ièr, v. davans-ièr.

Adavau, adv. Là-bas (chap. a daball, a davall). C' est l' opposé de adamount, v. cilavau, davau (chap. daball, davall).
Iéu m' encóurri lèu e m' envau
Saluda moun oste adavau.
J.-B. Gaut. 
Adavau dins un trau. 
M. Trussy. 
R. ad, avau. 
Adavis, v. avis; adbens, v. avènt; adberbe, v. averbe; adbiè, v. aveni. 

Adè (rom. Ader), n. de l. Adé (Hautes-Pyrénées); Ader, nom de fam. gasc. Guilhèm Adèr, né à Lombez (Gers), médecin à Gimont, poète gascon du 17e siècle.
Adè, v. adès; adèbi, adèbo, adèben, pour hadèbi, hadèbo, hadèben, fasiéu, fasié, fasien, en Gascogne, v. faire; adebò, adebon, adebou, adebounos, pour de-bon, v. bon; adecha, v. deja.

Adeiçamount, Adeçamount, adv. A Cette hauteur-ci. C' est l' opposé de adeiçavau, v. pereiçamount. R. ad, eiçamount.

Adeiçavau, Adeçavau, Deçavau, adv. Ici-bas, v. pereiçavau. 
Raso la terro adeiçavau. 
Emery.
Lou vieiard esglaria descènde adeçavau. 
J.-F. Roux.
R. ad, eiçavau.
Adeissia, adeissias, v. à-diéu-sias; adeja, v. deja; adeja, v. adesa; adèjo, v. ajudo; adela, v. dela; Adelaïdo (all. Heidi), v. Azalaïs. 

Adeli, Adali (l.), Alali (lim.), Ameli (Var), (rom. delir, lat. delere), v. a. Exténuer, anéantir, fatiguer, v. deli, anequeli, anouï. 
Poudrias adali ma pacienço. (chap. Podríes acabá en la meua passiensia)
P. Barbe.
S' adeli, v. r. S' exténuer, se dessécher; tomber en faiblesse (cat. feblesa, adj. feble), en défaillance; se disjoindre, en parlant d' une futaille, v. deglesi.
Qu' aboundo le tresor d' un Crèsus oupulent, 
Se le paure prèp d' el s' adalis de talent? 
L. Vestrepain.
Adeli, adalit (l.), adalido, part. et adj. Exténué, exténuée, épuisé, épuisée, affaibli, affaiblie; défaillant, défaillante; desséché, desséchée, disjoint, disjointe, affamé, affamée. 
Gran adeli, grain retrait.
N' as pas lou galet adeli, 
Fai nous ausi ta Magali. 
G. Azaïs.
PROV. Vèntre adeli n' a ges d' ausido.
(chap. Lo ventre forro no té gens de oída. En gana no se pot escoltá ni prestá atensió.)

Adelimen, Adalimen (l.), Amèlis (Var), s. m. Exténuation, épuisement, besoin de manger, défaillance, v. anequelimen, aganimen (chap. tindre gana, fam, está famoleng o famolenc, famolenca). 
Sens senti cap d' adalimen.
P. Barbe.
R. adeli.

Adèlo, Adeleto, Adelino (b. lat. Adela, cat. esp. port. it. Adelina) (cas. (Adela, Adelita), n. de f. Adéline, Adèle. R. Adelaïdo, Azalaïs. (all. Heidi)
A-de-malos pour à malos, v. malo; ademan, v. deman.

Ademar, Adema (rom. Ademar, Aesmar, Aemar, b. lat. Ademarus, tud. Adalmar, Athalmar, Attalmer), n. p. Adhémar, d' Adhémar, Azémar, Azéma, Aymar, Aymes; nom patronymique des comtes de Grignan; noms de fam. mérid. v. Azemar, Eimar, Eime. (N. E. Elmar, conozco dos en Alemania.)
Guilhèm Ademar, troubadour, originaire de Meyrueis en Gévaudan. 
A-de-matin pour de-matin, v. matin; ademetre, v. ametre; ademira, v. amira; adenarrè, v. en arrié; adença, v. en-ça. 

Adenci, v. a. Agacer les dents, en Forez, v. denzir, enteriga. R. à, dent. 
Adenla, v. en-la; adenoulha, v. ageinouia.

Adènt (rom. adens), s. m. Adent, entaille faite à une pièce de bois qu' on veut ajuster, v. entaio, engrau. R. adenta.

Adenta (it. addentare), v. a. Mettre sous la dent, mordre, à Nice, v. mordre. (chap. mossegá, ficá daball les dens; mossego, mossegues, mossegue, mosseguem o mossegam, mosseguéu o mossegáu, mosseguen)
Adentavo un croustoun e pelavo doui figo. (chap. Adentabe, mossegabe un crostó de pa, y pelabe dos figues)
J. Rancher.
R. à, dènt. 
Adentour, v. entour; adèr, v. adè; aderec, à-de-rèng. 

Aderènci, Aderéncio (g.), Aderenço (l.), (rom. cat. esp. port. adherencia, it aderenza, lat. adhaerentia), s. f. t. sc. Adhérence. (chap. adherensia)

À-de-rèng, D' à rèng (lim.), Aderège, D' arrèu, Arrèu (g.), Aderé, Aderec, Derec (l.), Adarè, Darrè (m.), Aderoun, Adaroun, Drin (b.), (v. fr. de rang, cat. arreu, esp. de arreo), adv. De suite, l' un après l' autre, tour à tour; avec ordre, successivement; sans exception, sans discontinuer, v. apertiero, Veni à-de-rèng, veni d' à rèng, venir à son tour; prene à-de-rèng, prene d' arrèu (g.), prendre à tour de rôle, indistinctement; culi à-de-rèng, cueillir à la suite; sièis jour à-de-rèng, six jours consécutifs; vigno à-de-rèng, vigne en quinconce; en arribant, partiren à-de-rèng, sitôt arrivés, nous repartirons de suite; à l' adarè (g.), à la suite; tout darè, tout de suite, en Dauphiné; tout arrèu, à la file, sans exception, sans cesse.
PROV. En mountant, uno porto l' autro noun; en descendènt, tout à-de-rèng, se dit de certains villages dont les hommes ou les femmes ont mauvaise réputation.
- A-de-rèng, coume à Jounquiero (N. E. Jonquera, Junquera, Junqueras) quand danson, la devise de M. de Guise, chacun à son tour. R. de, rèng. 

Aderènt, Aderènto (rom. adherent, esp. port. it. adherente, lat. adhaerens, adhaerentis), adj. Adhérent, adhérente, v. arrapa; adhérent, partisan, v. counsènt; Adhéran, nom de fam. lang.
E justamen à l' abandoun
Sous aderènts rèston en groupo. 
C. Brueys.
Aderi, Adera (rom. cat. esp. port. adherir, it. adherire, lat. adhaerere), v. n. Adhérer, consentir, v. supli. 
Aderisse, aderisses, aderis, aderissèn, aderissès, aderisson. 
(chap. adherí, adherís; yo me adherixco, adherixes, adherix, adherim, adheriu, adherixen.)
I' aderisson en tout, on lui passe tout.

Adès, Adè (rh.), (rom. cat. adès, it. adesso, lat. ad ipsum tempus), adv. Tantôt, il n' y a qu' un instant (chap. adés, fa un ratet, mol poc abans), v. tout-escas; dans l' après-midi, en Dauphiné, v. tantos; sur-le-champ, en bas Limousin, v. aro.
Adès plóuvié, il pleuvait tantôt; adès-aro, à l' heure même, à présent; tout à l' heure. 
Adès-aro que lou pradatge 
Sentis lou calimas del jour.
F. D' Olivet. 

Adesa, Adeja, Adusa (l.), (rom. adesar, adusar, it. additare), v. n. et a. Atteindre avec les doigts, prendre le doigt, toucher, parvenir, ajougne, avita; exercer, v. amana; frapper, v. pica; souffrir patiemment, dans les Alpes, v. endura.
Pode pas i' adesa, je ne puis y arriver; je ne puis y tenir, dans les Alpes. 
En tout adeson. 
A. Leyris. 
Urous se pode un jour adesa jusqu'au bout. 
M. Dumas. 
S' adesa, v. r. Se prendre les doigts mutuellement, s' entremêler les doigts; s' aimer. 
R. à, det.
Adesas, adv. Bientôt, dans le Gers, v. lèu. 
Jou boui adesas hè coumprene 
Que jou soun rèi de las sasous. 
G. D' Astros. 
R. adès.

Adesioun, Adesien (m.), Adesiéu (l.g.), (cat. adhesió, esp. adhesión, it. adesione, lat. adhaesio, adhaesionis), s. f. Adhésion, v. counsentido. 
Atèston soun adesioun à l' ourtougràfi felibrenco.
(chap. Ells atesten la seua adhesió a la ortografía felibrenca)
Liame de Rasin.
Adessia, adessias, adéussias, v. à-diéu-sias.
 
Adestra, Adestrat (l.), Adestrado (esp. adiestrado, exercé), adj. Adroit. adroite, selon Azaïs, qui donne aussi adèstre, adèstro comme synonyme, v. dèstre. R. à, dèstro. (chap. adiestrat, adiestrada; fé algo a dretes)
Adestrau, v. destrau; adets pour hadets, fagués, en Guienne, v. faire.

Adeveni (S'), v. r. S' accorder, s' harmoniser, tomber en cadence, coïncider, se rencontrer, sympathiser, v. aveni, endeveni, reveni. 
(chap. avindre, avindres; yo me aving o avinc en tú; te avens, avé, avenim, aveniu, avenen; estic de acord en tú, farem colloga, simpatisá, coinsidí, armonisá)
Se conj. comme veni. 
M' adevène emé vautre. (chap. M' aving en vatros o vatres)
G. B.-Wyse. 
Adevengu, adevengudo, (chap. avingut, avinguda) part. et adj. Raccordé, raccordée, harmonieux, harmonieuse. R. à, de, veni. 
Adeversàri, v. aversàri; adevina, v. devina; adge, v. age; adi, v. adièu; Adibert, v. Audibert; adichas, adichats, v. à-diéu-sias. 

Adicioun, Adicien (m.), Adiciéu (l. g.), (rom. addiction, additio, lat. additio, cat. addició, esp. adición, it. addizione), s. f. Addition, v. ajust.

Adiciouna (esp. adicionar - añadir -, cat. port. addicionar, b. lat. additionare), v. a. Additionner, v. ablouta, ajusta.
Adiciouna, adiciounado, (cas. adicionado, adicionada, añadido, añadida) part. et adj. Additionné, additionnée. R. adicioun. (chap. afegit, afegida, no se sol di: adisionat, adisionada)

Adiciounaire, Adiciounarello, Adiciounairo (cat. esp. adicionador), s. Celui, celle qui additionne. (chap. afegidó, afegidora; adicionadora)
R. adiciouna.

Adiciounau, Adiciounal (l.), Adiciounalo (esp. adicional, cat. port. addicional, it. addizionale), adj. Additionnel, additionnelle. 
(chap. adissional, adissionals)
Li centime adiciounau, les centimes additionnels. 
R. adicioun.

Adiéu, Adi (lim.), (cat. adeu, it. addio, esp. adiós, port. a Deos), interj. et s. m. Adieu. (N. E. Se encuentra tanto adiéu como adièu en provenzal, y además hay veces que no se distingue qué acento es, por el tipo de letra)
En provençal ce mot ne s' adresse qu' aux gens qu' on tutoie, v. à-diéu-sias.
Adiéu, que? manière coquette de dire adieu; adièu va! commandement de marine, v. Diéu; em' acò adièu, et que ce soit fini; dire adièu, dire adieu; dire lou gros adièu, dire adieu pour toujours; rauba l' adièu, fausser compagnie, partir sans prendre congé; adièu la valiso, adieu la voiture. 
PROV. Digo m' adiéu: t' ai vist. 
- Dis proun adiéu quau s' envai. 
- Fai coume varlet de Marot, que n' óublidè rèn que de dire adiéu.

À-Diéu-Sias, Adéussias, Adoussias, Adessias, Adeissias, Adussias, Adissias, Adissiats (l.), Adichats, Adichas (g.), Adiéussia (Velay), Adessia (rh.), Adicha (lim.), Adissiès (l.), Adiéussièi, Adeissia (d.), (rom. à Dieu siatz, à Dieu soyez; cat. à Deu siau), interj. et s. m. Adieu, en s' adressant à plusieurs personnes ou à quelqu'un qu' on ne tutoie pas. 
A-diéu-sias, Lúcio, adieu la voiture, tout est fini; vous dise pas à-diéu-sias, je ne vous dis pas adieu, sans adieu; faire sis à-diéu-sias, faire ses adieux; longo-mai! - à-diéu-sias! souhaits qu' on se fait en trinquant le verre.
A-diéu-sias, ma maire, 
Revendrai dilus
paroles que prononce une jeune fille qui se laisse enlever, par allusion à la durée de l' enlèvement qui, selon l' usage, ne doit pas dépasser trois jours.
A-diéu-sias douncos, iéu li vau. 
C. Brueys.
R. à, Diéu, sias.

Adige (it. Adige), s. m. L' Adige, rivière d' Italie.

Adihan, Adilhan (l.), (b. lat. Adillanum, Adilianum), n. de l. Adillan, Adeillan (Hérault). 
Adija, v. deja. 

Adins, Adintre (cat. adins, esp. port. it. adentro), adv. et prép. 
Là-dedans, dedans, v. alin; dans, v. dins, enins. 
Vague adins lou blad! et de rentrer le blé; vague adins lou vin vièi, et de boire le vin vieux; adins lou barrièu, dans le baril. (chap. adins la barrica)
R. à, dins. 
Adiò, v. dìò. 

Adire (rom. azire, haine; it. adirare, se fâcher), s. m. Aversion, ennui insupportable, en Béarn, v. asir, òdi, tèdi. (cas. odio, tedio; encuentro oy en textos antiguos catalanes) R. ahira. 

Adire (it. adire, lat. addicere, adjuger), v. a. et n. Prononcer la formule des adjudications, qui est la suivante: adise à un, adise à dous, adise à tres, ou (m.) adièu uno, adièu doues, adièu tres, une fois, deux fois, trois fois, locution usitée dans les encans (cas. subasta). Cette formule est employée aussi pour donner le signal du départ à des coureurs qui luttent ensemble; adire, ne pouvoir suffire à tout, ne pouvoir pas contenter plusieurs personnes (Couzinié). 
S' adits D' Astros toun serbidou. 
G. D' Astros. 
pour se dis, se dit; s' adisès (g.), pour disès, vous dites.

Adis, adv. A force de, en Rouergue. 
PROV. Lou pegal, adis d' ana à la font, i laisso lou broc, 
à force d' aller à la fontaine, la cruche y laisse le broc.
(cas. a fuerza de, tanto va el cántaro a la fuente)

Adissan, Adisso (l.), (b. lat. Adissanum, Adicianum), n. de l. Adissan (Hérault). 
Adissias, adissiats, adissiès, v. à-diéu-sias.
Adj, adm: v. par aj et par am les mots qu' on ne trouvera pas par adj et par adm. 

Adobo, Dobo (g.), (esp. adobo), s. f. Accommodage, apprêt des viandes, v. aprèst; nippes, habits de femme, en Limousin, v. ajust. 
Biòu (chap. bou, buey) à l' adobo, boeuf à l' étuvée, v. estoufado; dobo pocho grasso, cuisinière malpropre; oulo pleno de dobo, marmite pleine de viande à l' étuvée. (cas. olla, marmita, llena de carne estofada)
Que jugan? l' anchouiado? uno dobo? un lapin?
C. Poncy. 
R. adouba. (cas. adobar; chap. adobá)

Adònis (rom. cat. esp. port. lat. Adonis), n. p. Adonis, bien-aimé de Vénus. 
En m' avéusant de moun Adònis. 
P. Goudelin.
Moun bèu Adònis, moun soucit, 
Fau que tout-aro vous embràssi. 
G. Zerbin. 

Adops, Adobs (rom. ad ops, lat. ad opus), adv. En cas de besoin, pour l' avenir, en Guienne. R. ad, ops.
Adot, v. dot; adota, v. adóuta.

Adou, s. m. L' Adou, affluent de l' Agout. R. Adour. 
Adou, v. dou; Adou, v. Adour; adoua, v. adouba; adouaire, v. adoubaire; adouanié, v. douanié; Adouard, v. Audouard. 

Adoub, Adòu (lim.), Adob (g.), (rom. cat. adob, adop, esp. adobo, it. addobbo, b. lat. adubum), s. m. Arrangement, accommodage, apprêt des viandes, lessive de tanneur; radoub, lieu où l' on radoube les navires; harnois de chevalier, v. arnès. (cas. arnés, de caballero)
L' umide counservo l' adoub di pèu, l' humidité conserve l' habillement des peaux; tino de l' adoub, fosse à tan; metre uno barco à l' adoub, mettre une barque en radoub; lis Adoub, nom d' un quai du Rhône, à Tarascon. 
PROV. Vièio barco a besoun d' adoub. (cas. barco viejo necesita adobo, calafateado)
R. adouba. 

Adouba, Douba, Adoua (g.), (rom. cat. esp. port. adobar, it. addobbare, b. lat. adobare, du sax. dubba, armer un chevalier, ou du lat. ad opus), v. a. Arranger, disposer, accommoder; assaisonner, apprêter, v. apresta; tanner, v. afacha; dauber, rosser, tancer, v. zouba; élaguer; châtrer, bistourner, v. cresta; réduire un os déplacé, v. alouga; orner, coiffer, armer, dans les Alpes, v. arma.
Adoube, adoubes, adoubo, adouban, adoubas, adoubon, ou (g.) adòbi, adobes, adobo, adouban, adoubats, adobon. 
Adouba 'n chivalié, armer un chevalier de pied en cap; adouba li mort, ensevelir les morts; adouba de bouto, relier des tonneaux; adouba 'n afaire, accommoder un procès; adouba de pèu, apprêter des cuirs; adouba la soupo, assaisonner le potage; adouba de biòu, faire cuire du boeuf à l' étuvée; adouba de pèis, habiller le poisson pour le faire cuire; adouba 'n sausso, faire une sauce à quelque viande; adouba d' iòu, déguiser des oeufs; adouba 'n conte, broder un conte; adoubo-me mi braio, rapièce-moi mon pantalon; t' adoubarai, je te dauberai. 
S' adouba, v. r. S' arranger, s' apprêter, se parer, s' orner; se réconcilier; se servir.
Lou tèms s' adoubo, le temps se radoucit; me saubrai proun adouba, je saurai bien me tirer d' affaires. 
Adouba, adoubat (l. g.), adoubado, (chap. adobat, adobada) part. et adj. Arrangé, arrangée. 
Pan bèn adouba, pain bien apprêté; èstre mau adouba, être indisposé, malade.

Adoubadou, Doubadou (rom. adobador), s. m. Abattoir, v. escourtegadou, tuadou, afachamen.
A bèn gafouia soun sadou,
Coumo un chin de l' adoubadou, 
Dins lou sang jusqu' à la caviho. 
V. Gelu.
Lou passon dins la Coundamino 
Pèr l' adurre à l' adoubadou.
P. Bonnet. 
R. adouba. 

Adoubadou, Adoubadouiro (rom. cat. esp. adobador), s. Raccommodeur, réparateur, habilleur, renoueur, arbitre, v. adoubaire. R. adouba.

Adoubaduro, s. f. Partie arrangée, arrangement, réduction d' un membre démis; raccommodage, v. rabihage. 
Paga l' adoubaduro, payer le raccommodage. R. adouba.
Adoubage, Adoubàgi (m.), Adoubatge (l. g.), s. m. Action d' arranger, d' apprêter, de raccommoder, v. tacounage; habillage, assaisonnement, v. aprestage; réduction d' un membre démis, d' un os fracturé; castration, v. crestamen. 
Adoubage d' uno dindo, habillage d' une dinde. R. adouba.

Adoubaire, Adouaire (l.), arello, airo (rom. adobaire), s. Celui, celle qui arrange, raccommode, radoube, apprête, élague, bistourne, v. rabihaire; habilleur; tanneur, mégissier, v. curatié; tonnelier, v. boutié; savetier, v. groulié; châtreur, v. crestaire; renoueur, rebouteur, v. mege, poutingoun, rispèt; arbitre, médiateur, v. acoumoudaire.
Adoubaire de pèu, peaussier; adoubaire de mostro, raccommodeur de montres; adoubarello de dentello, raccommodeuse de dentelles; es un adoubaire d' estoupo, c' est un maladroit. 
Pèr m' ajuda dins un tant gros afaire, 
Muso, n' a proun d' un siblet d' adoubaire.
J.-F. Roux. 
Diéu qu' es dóu mau l' adoubaire. 
Prunac. 
R. adouba. 

Adoubamen (rom. adobamen, adobament, adobamens, cat. adobament, it. addobbamento), s. m. Arrangement, accommodement, réparation, v. adoubage. 
R. adouba.

Adoubo-adoubàsti, loc. adv. usitée dans le cas suivant: 
Adoubo-adoubàsti, tout s' adoubè, je fis tant et dis tant que tout s' accommoda.
R. adouba. 

Adoubun, s. m. Apprêt, assaisonnement, ragoût, v. assabourun, afa. 
Bon adoubun al cabasset. 
F. D' Olivet. 
Lou safran es l' adoubun dóu boui-abaisso. 
L. Boucoiran.
La fam es un brave adoubun. (chap. la fam es mol bon adobo)
Lafare-Alais.
R. adouba.

Adouci, Adouça (rom. adolcir, adousir, adossir, cat. adolcir, esp. adulcir, - calmar - port. aducir, it. addolcire, lat. adulcire), v. a. Adoucir, calmer, baisser, v. ougne. 
O santo, mando-nous toun bèu vòu d' angeloun 
Nous adouci l' ouro finalo. 
J. Roumanille. 
En adoucissènt, en adouciguent (l.), en adoucin (g.), en adoucissant. 
S' adouci, v. r. S' adoucir, se radoucir.
Adouci, adouçu (a.), adoucit, adouçat (l.), adouçido, adouçado, part. et adj. Adouci, adoucie, radouci, radoucie. 
E del dur grato-quiéu lou cuer s' es adouçat.
C. Peyrot.

Adoucimen, Adoucissimen (m.), Adoucissamen (rh.), (it. addolcimento), s. m. Adoucissement. R. adouci.

Adoucissènt, Adoucissent (l.), Adoucissènto, Adoucissento, adj. Adoucissant, adoucissante, v. lenitiéu, R. adouci.
Adòufe, Adofo, Dofo (rom. Adaul, cat. Adolf, esp. it. Adolfo, port. Adolpho, b. lat. Ataulphus) (Ataúlfo, rey godo, en alemán Adolf, como Hitler), n. d' h. Adolphe; Hadoul, Adol, Adaoust, noms de fam. mérid.
Adòufe Dóumas, Adolphe Dumas, poète provençal, v. Dóumas. 

Adoul, Adoulo (b. lat. adolus, gr. *, franc, sincère), adj. Naïf, naïve, dolent, dolente? en Languedoc. 
Venièi doubri, mais el adoul
Siguèt pa 'qui davans la porto.
Fesquet. 
Tendramen acatoulo 
L' enfanço que veniè tout piéutounant adoulo. 
P. de Gembloux.

Adoulenti, Adourenti (m.), Adoulesi, Adouli (l.), (rom. adolentir, adolentar), v. a. Affliger, causer de la douleur, endolorir, v. endoulenti. (chap. ficás dolén, endolorís, doldres, afligís)
Adoulentisse, adoulentisses, adoulentis, adoulentissèn, adoulentissès, adoulentisson. 
Mouri quand boufo la tempèsto 
Adoulentissènt lou soulèu. 
B. de Pages.
S' adoulenti, v. r. S' affliger; devenir doucereux.
Adoulenti, adoulentido, part. et adj. Affligé, affligée, mélancolique, endolori, endolorie. (chap. dolén, dolenta, afligit, afligida, melancólic, melancólica, endolorit, endolorida) 
Mai-que-mai es adoulenti.
A. Crousillat. 
Ignores tout moun mau, enfant adoulentido.
L. Roumieux. 
Soulas dis adoulenti.
Litanies. 
R. à, doulènt.

Adoulescènci, Adoulescéncio (g.), Adoulescenço (l.), (cat. adolescensa, esp. port. adolescencia, it. adolescenza, rom. lat. adolescentia), s. f. Adolescence, v. jouvènço. (chap. adolessensia) 

Adoulescènt, Adoulescent (l.), Adoulescènto, Adoulescento (esp. it. adolescente, lat. adolescens, adolescentis), adj. et s. Adolescent, adolescente, v. chat, drole, mancip, jouvencèu. 
Pus tard, adoulescènto, 
Quand vendran tei bèu jour, 
Siegues sajo, prudènto. 
A. Chastan. 

Adoulet, Adouleto, adj. et s. Pauvre innocent? 
Mai tu, paure adoulet, 
Poudiés-ti dounc pas naisse aqui dins la bruguiero? 
P. de Gembloux.
R. adoul.

Adoulouri (cat. adolorir, it. addolorare), v. a. Endolorir, v. endoulouri. 
S' adoulouri, v. r. Devenir douloureux.
Adoulouri, adoulourido (esp. adolorido, adolorida), part. et adj. Endolori, endolorie, souffrant, souffrante. R. à, doulour. 
Adoumaiseli, v. adamiseli.

Adoumegi, Adoumeja (lim.), (rom. adomesjar), v. a. Rendre domestique, apprivoiser, v. adoumestica. (cas. domesticar, hacerse doméstico; chap. domesticá, domesticás, fes doméstic) 
S' adoumegi, v. r. S' apprivoiser; se radoucir, en parlant du temps; se soumettre.
S' adoumegissènt, s' adoumegisquent (g.), se radoucissant. R. à, doumège. 

Adoumena (esp. domeñar), v. a. Humaniser, mener avec douceur, caresser, en bas Limousin, v. aplana.
S' adoumena, v. r. S' humaniser, tenir une conduite plus régulière, s' adoucir, se rendre.
Adoumena, adoumenado (rom. adomniu, soumis), part. et adj. Humanisé, humanisée, radouci, radoucie. 
R. ad, ome.

Adoumestica, Doumestica, Adoumestia (a.), Adoumescha (lim.), (rom. adomesgar, adomesjar, adomeschar, cat. domesticar (esp.), it. addomesticare), v. a. Rendre domestique, apprivoiser, naturaliser, v. aprivada.
Adoumestique, adoumestiques, adoumestico, adoumestican, adoumesticas, adoumesticon. (chap. a + domesticás; yo me domestico, te domestiques, se domestique, mos domestiquem o domesticam, tos domestiquéu o domesticáu, se domestiquen)
S' adoumestica, v. r. Se rendre domestique, s' apprivoiser. 
Adoumestica, adoumesticat (l.), adoumesticado, part. et adj. Apprivoisé, naturalisé, acclimaté, apprivoisée, naturalisée, acclimatée. 
(chap. adomesticat, adomesticada, naturalisat, naturalisada; aclimatat, aclimatada)
Un fièr tigre doumesticat.
C. Brueys.
R. à, doumestique.

Adoumesticaire, Adoumesticarello, Adoumesticairo (it. addomesticatore), s. Celui, celle qui rend domestique, v. aprivadaire. R. adoumestica. (cas. domador, “domesticador”; chap. domesticadó, domadó)

Adoumesticacioun, Adoumesticacien (m.), Adoumesticaciéu (l.), s. f. Action de rendre ou de devenir domestique. R. adoumestica. (chap. domesticassió)

Adoumpli, Adumpli (rom. adomplir, adumplir, adimplir, ademplir, azumplir, azemplir, aemplir, it. adempire, lat. adimplere), v. a. Remplir, accomplir, en Languedoc, v. coumpli (chap. cumplí).
(chap. omplí : plená; ómpligo, omplis, ompli, omplim, ompliu, omplin; cas. llenar, rellenar)
Se conj. comme empli. 
Moun adoumplido, ma toute belle.
Sies ma vido, 
Ma poulouno, moun adoumplido.
Fesquet.

Adoumplimen, Adumplimen, s. m. Accomplissement, en Languedoc, v. acoumplimen.
Soun adoumplimen coumandavo l' unioun de toutes lous courages. 
X. de Ricard. 
R. adoumpli.
Adouna (rom. cat. esp. adonar, it. adonare, b. lat. addonare), v. n. t. de mar. Se dit du vent, lorsqu' il devient plus favorable. (cas. se dice del viento cuando se vuelve más favorable)
S' adouna, v. r. S' adonner, se livrer; se donner à quelqu'un corps et biens. 
S' adouno au jo, il s' adonne au jeu. 
Si coumo vous cadun s' adouno 
C. Brueys.
Adouna, adounado, part. et adj. Adonné, adonnée. R. à, doun. 

Adounacioun, Adounacien (m.), Adounaciéu (l. g.), s. f. Action de s' adonner.
R. adouna.

Adounado, s. f. t. de juiverie. Maîtresse, v. mestresso. R. Adounai. 

Adounai (lat. hébr. adonai, les seigneurs), n. p. Adonaï, un des noms de Dieu, v. segnour.
Souto aquelo téulisso 
Vai naisse l' Adounai. 
S. Lambert.

Adounc, Badounc (b.), Encadoun (viv.), (rom. adonc, adoncs, azun, cat. adonchs, it. adunque, lat. tunc), adv. Alors, pour lors, donc, en ce temps-là, v. alor, aladounc.
Adounc que, lorsque. 
PROV. Adounc que lou mèstre jogo dóu vióuloun, li servitour danson.

Adounc, Adounco (it. adunco, lat. aduncus), adj. Affilé, affilée, en parlant du soc de la charrue, à Riez, v. acisela.

Adounco (rom. adonca, adoncas), adv. Adoncques, alors, v. adounc.

Adounda, v. a. Dompter, subjuguer, renverser, châtier, v. doumta. 
Aquelo envencioun ta soubtilo 
Qu' adoundo la mès horto vilo. 
G. D' Astros.
R. à, dounde. 

Adounisa, v. a. Adoniser, v. assiéuna, pimpaia.
S' adounisa, v. r. S' adoniser.
E davans soun mirau souvènt s' adounisavo.
L. Boucoiran.
Adounisa, adounisat (l.), adounisado, part. et adj. Adonisé, adonisée. 
Adounisat sense capèl. 
Samary. 
R. Adònis. (cas. Adonis)
Adounti, v. desounti.

Adoupcioun, Adoupcien (m.), Adoupciéu (l. g.), (cat. adopció, esp. adopción, it. adozione, rom. lat. adoptio, adoptionis), s. f. Adoption, v. afihacioun. (N. E. “...desafillo ad todo omne et afillo a vos” : Rey de Aragón Jaime I y Sancho VI, el fuerte, de Navarra.) 
L' adoupcioun avuglo di barbarisme de cadun.
ARM. PROUV. 
Adoupta, v. adóuta; adouptiéu, v. adóutièu.

Adour, Adou (g. b.), (rom. Ador, Audor, b. lat. Aturris, lat. Atur, Aturus, Aturrus, gr. *), s. m. L' Adour, petit fleuve qui prend sa source dans les Pyrénées et se jette dans le golfe de Gascogne.
Poples de la Gascougno i déus bords de l' Adou
V. de Bataille.
R. dor. 

Adour (it. Adorno, nom de famille gênois), n. p. Adour, nom de fam. marseillais.
R. adourna.

Adoura, Asoura (g.), Aoura (rom. adorar, azorar, aorar, cat. esp. port. adorar, it. lat. adorare), v. a. Adorer; saluer en portant la main à la bouche, dans la langue des Albigeois; et ironiquement, frapper au visage.
Adore, adores, adoro, adouran, adouras, adoron, ou (g.) asóuri, asoures, asouro, asouran, asourats, asouron. 
Es lou Diéu qu' adoro, c' est son idole. 
Un soulet Diéu adouraras 
E de tout toun cor amaras.
Commandements de Dieu. 
(chap. Un sol, solet Deu adorarás, y de tot ton cor amarás)
S' adoura, v. r. Se contempler avec amour, être amoureux de sa personne, s' admirer. 
Que fas aqui? t' adores? que fais-tu là? tu te regardes?
Adoura, adourat (l. g.), adourado, (chap. adorat, adorada) part. et adj. Adoré, adorée. 
Toui tres l' an adoura. 
N. Saboly.
Vole vèire moun adourado. 
L. Roumieux. 

Adourable, Adouraple (l.) Adourablo, Adouraplo (cat. esp. adorable, it. adorabile, lat. adorabilis), adj. Adorable. 
Ah! Segnour adourable, sorte d' exclamation. R. adoura.

Adouracioun, Adouracien (m.), Adouraciéu (l. g.), (cat. adoració, esp. adoración, it. adorazione, lat. adoratio, adorationis), s. f. Adoration. 
Adouracioun perpetualo, adoration perpétuelle, t. du rite catholique; faire sis adouracioun, prier dans une église. (chap. la adorassió dels tres reixos o reys magos.)

Adouradou, Adouratour (rom. cat. esp. port. adorador, it. adoratore, lat. adorator), s. m. Adorateur, v. adouraire. (chap. adoradó) 
Au grand-autar i' a dous adouradou, au maître-autel il y a deux statues d' adorateurs.

Adouraire, Adourarello, Adourairo (rom. adoraire), s. et adj. Celui, celle qui adore, adorateur, adoratrice. 
E voudrian, adouraire, 
Pausa nòsti presènt davans noste emperaire. 
G. B.-Wyse. 
Veguè sis arcèu plen 
De sorre adourarello. 
Abbé Bresson.
R. adoura. 
Adourenti, v. adoulenti; adourmi, v. endourmi.

Adourna (rom. cat. esp. adornar, it. lat. adornare), v. a. Atourner, orner, v. ourna. (chap. adorná: adorno, adornes, adorne, adornem o adornam, adornéu o adornáu, adornen.)
Aquéu superbe group de mabre qu' adorno vuei voste santuàri. 
M. Prizet. 
L' adournaran proun, li troubaire, 
Lou libre d' or de ti vint an.
J. Gaidan. 
Adournant soun discours de verita mouralo. 
A. Michel. 
Adourna, adournat (l. g.), adournado, part. et adj. Orné, ornée.
Aquelo polka es adournado d' uno bello estampo alegourico. 
F. Vidal.
R. ad, ourna. 

Adoursa, Adoussa (l.), (it. adossare, v. a. Adosser, v. couta. 
Adorse, adorses, adorso, adoursan, adoursas, adorson. 
S' adoursa, v. r. S' adosser, v. arruca. 
Adoursa, adoussat (l.), adoussado, part. et adj. Adossé, adossée. 
Al camp das morts es adoussat.
H. Birat. 
R. à, dors.

Adous, Dous, Douch (g. B.), Adòuse, Dòuse (rouerg.), (rom. adous, adoutz, doutz, dous, dotz, conduit, canal, tuyau, lat. ductus), s. m. Source d' eau douce, qui paraît fraîche en été et chaude en hiver, v. dous, eissourg, lauroun.
Aigo d' adous, eau de source. 
Tout jalo, li pous
Emai lis adous. 
P. Arène. 
Sarié pas la flour sacrado 
Que bluiejo dins l' adous?
A. de Beaucaire. (N. E. : Belcaire)
 
Adousiha, Adousilha (l.), (rom. adozilhar, v. fr. doisiller, b. lat. addozillare, educillare), v. a. Mettre en perce, tirer le fausset, v. metre à man. 
Adousihèt lou roubinet. 
C. Favre.
Quand adousilhan la barrico.
A. Mir.
Coumpagnous, aro es tèms que cadun, coumo iéu,
En favou de Balsac adousilhe sa veno.
P. Borel. 
S' adousiha, v. r. Couler à jet continu, en parlant d' un tonneau; se mettre en train: se débonder. 
La prunello presto à s' adousiha.
A. Mir.
Adousiha, adousilhat (l.), adousilhado, part. et adj. Mis en perce; en train de couler. 
PROV. Adousilhat coumo un grifoul, coumo uno terceirolo. 
R. à, dousil. 
Adoussias, v. à-diéu-sias.

Adóuta, Adouta (lim.), Adoupta (l.), (rom. cat. esp. port. adoptar, it. adottare, lat. adoptare), v. a. Adopter, v. afiha. (chap. afillá)
Adòute, adòutes, adòuto, adóutan, adóutas, adòuton. 
Devèn l' adóuta sènso crento ni pòu. 
J. Rancher.
Adòuto uno chato que venié de perdre sa maire.
ARM. PROUV. 
Adóuta, adouptat (l.), adouptado, (chap. adoptat, adoptada) part. et adj. Adopté, adoptée. 
Serés adouptats pèr efants. (: enfants) 
Pujol.

Adóutaire, Adouptaire (l.), Adouptairello, Adouptairo (cat. esp. adoptador, lat. adoptator), (chap. adoptadó, pare adoptiu) s. Celui, celle qui adopte, père adoptif. R. adóuta.

Adóutiéu, Adouptiéu (l.), Adouptivo, Adouptibo (rom. cat. adoptiu, adoptiu esp. port. adoptivo, it. adottivo, lat. adoptivus), adj. Adoptif, adoptive. (chap. adoptiu, adoptiva)
Urouso de vèire soun enfant adóutiéu grandissent toujour.
Lou Tron de l' Èr.
Sa patrio adóutivo. 
A. Michel. 
R. adóuta. 
Adóutrina, v. endóutrina. 

Ad-patres (mots latins), Ad-padres. loc. adv. Ad patres, dans l' autre monde. (chap. aná “als atres” : aná ad padres, aná als pares, al atre mon, morís, etc)
Tabés lèu fouc enviat ad-patres.
Anonyme. 
Adraca, v. eidraca.
Adragant (cat. adragant, esp. it. adragante), s. m. Gomme adragant, qu' on tire d' un arbrisseau nommé tragacanthe, v. ajounc. (cas. goma del árbol tragacanto)
Adrahina, v. atrahina, atrina. 

Adraia, v. a. Acheminer, mettre dans la voie, dresser un apprenti; t. de cardeur, mettre en train des cardes neuves; frayer un chemin, le rendre viable, v. endraia, avia, acamina, arrouta. 
Lou rescountrèri e l' adraièri. 
J.-J. Bonnet.
S' adraia, v. r. S' acheminer, se mettre en route, s' empresser; se dégourdir les jambes, se mettre en train, se faire à une chose, se mettre au courant.
Quand, t' adraiant de-vers lou mas,
Ta cansou mor dins lous ramas.
A. Arnavielle. 
Adraia, adraiat (l.), adraiado, part. et adj. Acheminé, acheminée, qui marche dans la bonne voie; empressé, délibéré, empressée, délibérée, bien en train; frayé, frayée, battu, battue, en parlant des chemins.
Me siéu mau adraia, j' ai pris la mauvaise route; caminavo adraia, il marchait résolùment; plòu, e lou tèms es adraia, le temps est bien à la pluie; fiho adraiado, fille alerte.
R. à, draio. 

Adraiado, s. f . Acheminement, traite de chemin, v. escourregudo. 
Un jour, lou gardo de la font 
Vèi veni, tout d' uno adraiado, 
Un moussu bèn mes. 
L. Roumieux.
R. adraia. 

Adraiau, adj. de t. g. Qui conduit, qui ouvre la voie, dans la locution suivante: Timbourle adraiau, grosse sonnaille d' un troupeau, celle qui est au cou d' un bélier conducteur. R. adraia.

Adrapi (S'), v. r. Devenir pareil au drap, v. fourni; acquérir de la souplesse, en parlant d' une étoffe. 
Adrapisse, adrapisses, adrapis, adrapissèn, adrapissès, adrapisson. 
Adrapi, adrapit (l.), adrapido, part. et adj. Devenu comme du drap.
Blad adrapi, blé dru; telo adrapido, toile assouplie. R. à, drap.

Adrasso (esp. adraja, pierre d' attente), s. f. Pic, en Velay, v. pi.

Adraste (rom. Adastres, esp. Adrasto, lat. Adrastus), n. d' h. Adraste.

Adré, Adrech (l.), prép. et adv. Vis-à-vis, en face, en regard, v. vis-à-vis. Adré miejour, vers midi; adré de vous, en face de vous; d' adré, comme il faut, de la bonne manière, adroitement (chap. a dretes); adré que, alors que, attendu que, comme. R. à, dre.

Adré, Adrech (l.), Adreit, Adret (d.), s. m. Côté d' une montagne exposé au midi, versant méridional. C' est l' opposé de l' uba ou avers, (chap. ombría, umbría, com lo Mas de la Ombrieta, a Beseit) v. miejour, soulan (chap. solana); Ladret, Ladreit, noms de l. et de fam. dauphinois. 
Es à l' adré, il est au midi; lis adré de l' Esterèu, les pentes méridionales de l' Estérel; uno terro à l' adré se vènd mai qu' à l' uba, un champ au midi se vend plus cher qu' un champ au nord (chap. un cam, finca, al michdía, a la solana, se ven milló que a la umbría); sièu pas susprés que toujour rigue, a si blad à l' adré, il a du foin dans ses bottes.
PROV. Lauso l' uba, tèn-te a l' adré.
- Se lou couquiéu canto à l' uba
Deman plóura; 
Se lou couquiéu canto à l' adré,
Fara tèms dre.
E porto-la de l' avers à l' adré.
R. à, dre.

Adré, Adrech (l.) Adret (g.), Adrecho, Adreto (rom. adrech, adreg, adreit, adreig, adrecha, adreita, cat. adreg, it. adritto), adj. Adroit, adroite, v. engaubia, endùstri, manifacié. Es un adré, c' est un homme adroit; es adré de si man coume un porc de sa co, se dit d' un maladroit. R. à, dre. 
Adrecha, v. adreissa. 

Adrechamen, Adrechomen (d.), Adretamen, Adreitomen (g.), (rom. adrechamen, adreitament, cat. adreitament), adv. Adroitement, v. abilamen. 
Adrechamen lous embourgnavon. 
C. Favre.
Se n' aparant la tèsto adrechamen.
F. Gras.
R. adrech. 

Adrecharié (rom. adrecheza, adreiteza), s. f. Adresse, finesse, dextérité, v. gàubi.
Mesura sei forço e soun adrecharié. 
F. Vidal.
R. adrech.

Adrechas, s. m. Mauvais terrain exposé au midi, v. canto-cigalo, coudenas. R. adrech.

Adrechissime, Adrechissimo, adj. Très adroit, adroite, v. abilas. 
Car l' on pot dire qu' es, sens crime, 
Sus lous autres adrechissime. 
N. Fizes. 
R. adrech.

Adrechoun (rom. adrechon), s. m. Petit coteau, petit champ exposé au midi, v. rajadou. 
S' entendié rèn que la picolo
De quauque bastidan fousènt soun adrechoun. 
Calendau. 
R. adrech.

Adrechous, Adrechouso, Adrechouo (m.), adj. Exposé au midi, v. abrigous, souleiant. (chap. abrigat, solejat, resguardat)
Iero fugis emé si coutau adrechous. 
Calendau. 
R. adrech. 

Adreissa, Adreita (g.), Adressa (l.), Adrecha (d.), (rom. adreissar, adressar, cat. adressar, esp. adrezar – aderezar, enderezar -, it. addirizzare), v. a. Adresser; dresser, redresser, relever, rendre droit. v. auboura, endreissa. (chap. adressá: adresso, adresses, adresse, adessem o adressam, adresséu o adressáu, adressen.)
Adrèisse, adrèisses, adrèisso, adreissan, adreissas, adrèisson. 
Vous l' adreissaren, nous vous l' adresserons. 
S' adreissa, v. r. S' adresser; se dresser, se cabrer; se redresser.
Adrèisso-te, tiens-toi debout. 
PROV. Adreissas-vous à Diéu, de preferènci i sant.
Adreissa, adreissado, (chap. adressat, adressada) part. et adj. Adressé, adressée; redressé, redressée, debout. R. à, dre. 

Adreissaire, Adressaire (lim.), Adressarello, Adressairo, s. Celui, celle qui adresse, qui dresse ou redresse. R. adreissa.

Adreissamen (it. addirizzamento), (chap. adressamén) s. m. Action d' adresser, de dresser, de redresser.
R. adreissa. (cas. enderezamiento, aderezamiento) 

Adrèisso, Adrèsso (l. g.), (rom. andressa, endressa, adrecheza), s. f. Adresse, indication; envoi, hommage d' une pièce de poésie, v. tournado (tornada); t. de savetier, dresse, hausse; dextérité, v. biais. (N. E. Endresa, Endreça, vore lo llibre dels poetas de Pelay Briz M.) 
N' avèts pas mens d' adrèsso ni d' ardiesso. 
P. Goudelin.
PROV. Qu n' a pas la forço, ague l' adrèsso. (más vale maña que fuerza)
R. adreissa. 
Adreja, v. deja; adrelo, v. anedo; adrelo, v. adrèsso; adrepi, v. idroupi; adrest, v. airadet; adret, v. adré; adretamen, v. adrechamen.

Adret (Lis), n. de l. Les Adrets (Isère).
Lou baroun dis Adret, François de Beaumont, baron des Adrets, célèbre chef de calvinistes (1513-1586). R. adré 2.

Adreti, v. a. Rendre droit, redresser, en Gascogne, v. adreissa.
Adretis l' amo e l' esprit. 
J. Jasmin.
R. à, dret.

Adrian, Andrian, Adriano (cat. Adrià, Adriana, esp. port. Adriano (Adrián), Adriana, lat. Adrianus, Adriana), n. d' h. et de f. et s. Adrien, Adrienne; niais, aise; Adrian, nom de fam. mérid.
Sant Adrian, saint Adrien, martyr du 4e siècle, honoré à Marseille; Andriano d' Erculès, Andrienne d' Herculès, héroïne provençale du temps de la Ligue.

Adriatico (it. Adriatico, lat. Adriaticum), s. f. La mer Adriatique. (el mar Adriático; Adria) 
Sies sa nòvio fidèlo encaro, Adriatico.
T. Aubanel.

Adrou (gr. *, tous à la fois, aussitôt), interj. Haro! à Marseille, v. alou, zóu. 
Adrou sus la canaio, haro sur la canaille. 
Adrou sus lei capoto, titre d' une facétie marseillaise de J. Lejourdan. 
Adrou sus leis Anglés! 
V. Gelu.
Adroumi, adrome, v. endourmi; adroumilhous, v. endourmitòri; adroupi, v. idroupi. Adu, aduch, aducho, part. p. du v. adurre; aduas pour adusès, v. adurre; aduca, v. educa; aducacioun, v. educacioun. 

Aducioun, Aducien (m.), Aduciéu (l. g.), (rom. adduction, port. addução, it. adduzione), s. f. Action d' amener, conduite, v. menamen. R. adurre. (cas. aducción, conducción, guiaje; ducto : duque : guía)
Adue, adues (m.) pour adus, v. adurre.

Aduech, Atuch, Aduecho, Aducho, adj. Adroit, adroite, ingénieux, ingénieuse, dans les Alpes et le Tarn, v. adré, engaubia. R. à, duech. 
Aduen (m.) pour aduson, v. adurre; adues (m.) pour aduses; aduéu (m.) pour aduse, v. adurre; aduja, v. ajuda; adujo, v. ajudo.

Adula (rom. auzular, cat. esp. port. adular, it. adulare, lat. adulari), v. a. Aduler, v. encensa, aplana. (chap. adulá)

Adulacioun, Adulacien (m.), Adulaciéu (l. g.), (rom. adulatio, azulatio, cat. adulació, esp. adulación, it. adulazione, lat. adulatio, adulationis), s. f. Adulation, v. flatingo, mengano. (chap. adulassió)

Adulaire, Adularello, Adulairo (rom. auzulador, cat. esp. port. adulador, it. adulatore, lat. adulator), s. et adj. Adulateur, adulatrice, v. aliscaire, flataire, fardaire, lavagnaire, manèfle. R. adula.

Adulte, Adulto (rom. cat. adult, esp. port. it. adulto, lat. adultus), adj. et s. t. sc. Adulte, v. abali, droulas.
Curador d' alqun adult (Cart. de Thuir), curateur de quelque adulte.

Adultera (rom. adulterar, avoutrar, adulterisar, cat. esp. port. adulterar, it. lat. adulterare), v. n. Commettre un adultère, v. gourrineja (chap. gorrinejá, cometre adulteri; adulterá signifique manipulá, cambiá). 
PROV. Oustau qu' adultèro 
Jamai noun prouspèro. 

Adultèri (rom. adulteri, azulteri, aülteri, avoteri, cat. adulteri, esp. port. it. adulterio, lat. adulterium), s. m. Adultère, commerce illégitime, v. gourrinige.
Si deguns homs que aia moller, o fena que aia marit, son pres en aültèri, que amdui coron nus per la villa e sian ben batus. (chap. si algún home que tingue dona, o dona que tingue home, marit, son trobats en adulteri, que los dos córreguen per la vila y siguen ben batuts; costum de Alais) 
Coutume d' Alais.
Ce genre de châtiment se retrouve dans beaucoup de chartes du Midi.

Adulterin, Adulterino (cat. adulterí, it. esp. port. adulterino, lat. adulterinus), adj. Adultérin, adultérine. R. adultèri. (cas. adúltero, adúltera)

Adultre, Adultro (rom. adultre, avoltre, avoutre, outra, cat. lat. adulter, adúltera, port. it. adultero, esp. adúltero, adúltera, adj. et s. Adultère, celui, celle qui a commis le crime d' adultère, v. gourrin, roufian. (chap. gorrino, porc, marrano; rufián). 
La femo adultro, la femme adultère.
Laid fournicaire e sóurnis avaras,
Adultre, vo dóu paure iruge. 
S. Lambert.
Adumpli, v. adoumpli; aduou pour aduse, v. adurre; adùri pour hadùri, faguère, en Guienne, v. faire.

Adurre, Aduerre (m.), Adure (d.), Aduire (l.), Aduse (a.), (rom. adure, adur, aduire, aduzer, aducer, cat. aduixe, it. addurre, lat. adducere), v. a. Amener, conduire, v. mena (cat. menar); apporter, rapporter, v. carreja (chap. carrejá, carrechá).
Aduse, aduses, adus, adusèn, adusès, aduson, ou (m.) aduèsi, adueses, adues, adusèn, udusès, adueson ou aduen; adusièu; aduguère, ou (m.) aduguèri; adurrai; adurriéu; aduse ou adus, adusen, adusès; qu' adugue, ou (m.) qu' aduègui; aduguèsse, ou (m.) aduguèssi; adusènt, ou (m.) aduènt, aduant. 
Vous aduse d' argènt, vous aduèsi ou v' aduéu d' argent (m.), je vous apporte de l' argent; aduse toun fraire, amène ton frère; adusès-me de taba, apportez-moi du tabac; Diéu t' adugue, sois le bienvenu; Diéu l' adugue à bèn! Dieu l' amène à bien, souhait qu' on fait pour une femme enceinte; acò, l' age l' adus, l' âge amène la raison; li femo aduson li modo, les femmes introduisent les modes. 
PROV. Lou tèms adus tout. 
- Bèn-vengu 
Quau adus. 
- Verd o madur, 
Sant Jan adus. 
Adu, aduch (l.), aducho, part. et adj. Amené, apporté, amenée, apportée, conduit, conduite.
L' a adu dóu pedas, il l' a apporté du berceau. R. à, durre.
Adusa, v. adesa; adusse pour hadusse, faguèsse, en Guienne, v. faire.

Adesèire, Adeseiris, Adesèiro (esp. aductor), s. Celui, celle qui amène, qui apporte, v. carrejaire. 
Lis enventour, adusèire e construtour d' estrumen. 
ARM. PROUV. 
R. adurre. 
Adussias, v. à-diéu-sias; adussit (lat. adduxit) pour aduguè, en Dauphiné, v. adurre.

Adust, Adusto (rom. adust, azust, cat. adust, esp. port. it. adusto, lat. adustus), adj. Brûlé par le soleil, exposé au midi, v. adrechous.
Rambado sus la ribo adusto. 
Calendau. 
Adut pour agut (eu), en Velay; adut pour hadut, faguè (il fit), en Guienne, v. faire. 

Ad-vitam-aeternam (mots latins), adv. Pour l' éternité.
Iè renóuncie ad-vitam, j' y renonce pour la vie.
Adv: v. par av les mots qu' on ne trouvera pas par adv.
Ae, v. ase; aego, aeigo pour aigo, en Velay. 

Aera, Alera (v. it. acrare (sic) - aerare), v. a. Aérer, v. aseira, aureja, alena (chap. alená, respirá), eneira, venta (ventá, de ven). 
Aère, aères, aèro, aeran, aeras, aèron. 
Aera, airat (l. g.), part. et adj. Aéré, aérée. R. à, èr.

Aeren, Aerenco (rom. aerenc, aerè, port. it. aereo, esp. aéreo), adj. Aérien, aérienne. 
Dedins l' aerenco regioun. 
H. Morel.
H. aire, èr.

Aeroulite (port. aerolithe), s. m. t. sc. Aérolithe, v. pèiro de tron. 

Aeroumètre (it. aerometro, esp. aerómetro), s. m. t. sc. Aéromètre. 

Aerounauto (cat. it. esp. aeronauta), s. t. sc. Aéronaute, v. balounié.

Aeroustacioun, Aeroustacien (m.), Aeroustaciéu (l. g.), s. f. t. sc. Aérostation. R. aeroustat. (cas. aerostación)

Aeroustat (it. areostato), s. m. t. sc. Aérostat, v. baloun (all. Ballon, Luftballon, 99 Luftballons; ing. balloon), globe.
(cas. globo aerostático; chap. globo, aerostátic)
Aes pour ais, en Velay.

Aeroustat (it. areostato), s. m. t. sc. Aérostat, v. baloun